zimzimcarillon
22 juin 2016

Le Héron, un oiseau symbole de la patience et de la sobriété

Le Héron au long bec emmanché d’un long cou est un oiseau farouche et solitaire. Il habite les rives fertiles, le bord des marécages et des rivières où il se nourrit de poissons. Au moyen de ses longues jambes, il entre dans l’eau sans mouiller ses plumes. Immobile, il passe des heures et des jours à la même place. Le corps droit, il paraît comme endormi sur un seul pied, le cou replié sur la poitrine, au point de laisser douter qu’il est animé. Quand il se met en mouvement, il entre dans l’eau jusqu’au genou, la tête entre les jambes pour guetter le passage d’un poisson ou d’une grenouille. Il attend pendant des heures que la proie vienne s’offrir à lui. On dit qu’il doit subir de longs jeûnes et qu’il ne résiste qu’à force de patience et de sobriété. Cependant, il y a peu d’oiseaux qui s’élèvent si haut dans le ciel. Quand il prend son envol, il déploie ses larges ailes, plus grandes que celles de tous les autres oiseaux, et disparaît à la vue dans la région des nuages. On assure que les pattes de héron attirent le poisson. En effet, lorsqu’il pêche le héron piétine le fond de l’eau en faisant ressortir une vase qui les attire. Autrefois, une huile magique était extraite de ses échasses que l’on mettait à bouillir et des fioles d’huile de pattes de Héron se vendaient à prix d’or. La graisse de Héron servait d’amorce pour attirer les poissons dans les filets des pêcheurs. En médecine, on la recommandait pour apaiser les douleurs de la goutte. Aussi, elle était très estimée pour éclaircir la vue et guérir la surdité en l’instillant dans les oreilles. Anciennement, sa chair était servie comme met d’honneur sur la table des princes, aujourd’hui elle est tombée en désuétude. Les anciens naturalistes décrivaient le Héron comme un oiseau taciturne, timide, poltron et couard dont "la peine intérieure trace sa triste empreinte jusque sur sa figure". Pourtant, sa prudence et sa patience à toute épreuve n’excluent pas le courage mais ces vertus qu’il possède l’ont fait passer pour stupide. Le Héron est un pêcheur bien habile car avec son bec acéré, il sait frapper avec force et justesse ses proies ou ses ennemis. On prétend qu’il est en alliance avec la corneille dont il recherche le voisinage et qu’ensemble ils forment une ligue contre le renard. Les deux oiseaux se prêtent mutuellement secours pour l’attaquer quand ils se sentent en danger. Dans les merveilleux récits de la mythologie, on raconte que le Héron est né d’une métamorphose ; du feu consumant la ville d’Ardée dont il ne restait qu’un vaste amas de cendres, les poètes disent : "De ce monceau fumant, seul reste de ses toits, Un oiseau, que l'on vit pour la première fois, Naît, s'élève, et du vent de ses bruyantes ailes, Eparpille le feu qui vole en étincelles. Maigre, pâle, son air, sa tristesse, son chant, D'une ville détruite est l'emblème touchant : il semble que d'Ardée il plaigne la ruine : Son nom rappelle encore sa première origine." En effet, Ardée ou Ardea en latin signifie Héron !

L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraicts retirez du naturel,
escripte en sept livres par Pierre Belon du Mans.
(Vers de G. Aubert, N. Denisot, J. Vezou, D. Jacotius)
 

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

11 juin 2016

Le papillon de nuit, farouche habitant des airs

Hideux enfant de la nuit, cet insecte grossier au corps épais garni de poils touffus ne paraît jamais tant que le soleil est sur l’horizon. Le jour, il se tient immobile dans les endroits les plus sombres car la lumière l’éblouit. Les papillons de nuits sont très divers et leur parure est moins brillante que celle des papillons diurnes. Le plus gros et le plus terrifiant est sûrement le Sphinx atropos ou Acherontia atropos dont le nom fait doublement référence à la mort. Cet animal funéraire, qui émet un cri plaintif lorsqu’il est effrayé, évoque l’Achéron, un des fleuves des Enfers et l’inflexible Parque, coupant le fil de la vie. La disposition singulière des tâches en forme de tête de mort qui ornent son dos en fait un sinistre messager. L’apparition de ce rodeur nocturne volant au clair de lune est de très mauvais augure. Doté d’ailes brunes et noirâtres et affublé de son masque lugubre, il visite les gens endormis pour leur inspirer des idées noires et les pires cauchemars. Il incarne aussi l’âme se détachant du corps des défunts pour prendre son envol. Ce farouche habitant des airs au vol lourd et crépusculaire murmure à l’oreille des sorcières le nom de celui que la mort va emporter. Le diable a pour habitude d’envoyer un grand papillon de nuit pour réunir en un instant, diablesses, incubes et succubes, sorciers et magiciens initiés au mystère du sabbat. A l’état de chenille, ce papillon de nuit se nourrit de feuilles des plantes les plus maléfiques comme le Datura, la Jusquiame, la Belladone, la Morelle noire. Aussi, il peut être ravageur et redoutable pour les abeilles. En effet, une fois sa métamorphose accomplie, il pénètre dans les ruches pour en voler le miel dont il est friand. Il épouvante ces dernières qui le piquent à grands coups d’aiguillons, en vain, car il est insensible au venin. Epouvantées, les abeilles désertent la ruche à jamais. Le Sphinx à tête de mort jette la terreur chez les gens superstitieux qui le regardent comme un présage funèbre. Cependant, cet insecte inquiétant qui ne s’éveille qu’à la nuit tombée et vole lourdement en poussant des cris sinistres, se brûle à lueur des bougies et nourrit de nombreux prédateurs, en particulier les chauves-souris !

An illustration from British Entomology by John Curtis.
Acherontia atropos (Death’s-head Hawk), 1840.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

10 juin 2016

Le renard, emblème de la ruse

Enclin à la malice, le renard passe pour un animal espiègle, flatteur et fourbe, jouant de très mauvais tours aux animaux et aux humains. Il vit ordinairement à la lisière des forêts et dans les bois, non loin des habitations de l’homme. Habile, il creuse avec art sa tanière pour abriter ses petits et se cacher de ses ennemis. Terreur du lapin et du lièvre, il fait entendre des glapissements d’épouvante pour les obliger à fuir. Il mène une guerre sans merci aux petits rongeurs, dévore les reptiles, guette les perdreaux dans les champs de blés et déniche les lapereaux et les levreaux dans leur terrier. Parfois, il se promène le long des ruisseaux pour y trouver des grenouilles. Friand de raisin, il se régale aussi d’œufs, de fruits et de miel. Pendant la nuit, il dévaste les basses-cours en tuant sur son passage toutes les volailles qu’il trouve pour les emporter une par une et les cacher. Quand la faim le tourmente, le renard a une infinité de ruses pour attraper ses proies. On le dit capable de simuler la mort en se roulant dans la terre rouge pour paraître tout ensanglanté et de se coucher sur le dos en retenant son souffle, les yeux révulsés et la langue pendante pour dévorer les oiseaux qui s’approchent de lui sans méfiance. On prétend aussi qu’il se sert de sa queue pour faire une ligne et pêcher les poissons ! Jadis, on lui prêtait des qualités surnaturelles et la capacité de changer de forme. Il était vu par certains comme la réincarnation du Diable. Le renard est moins fort que le loup mais bien plus astucieux, c’est le plus rusé de tous les animaux. Méfiant, il se joue de tous les pièges et a plus de mille finesses pour les éviter. Le renard, que l’on nommait autrefois goupil*, a inspiré de nombreux auteurs depuis l’antiquité qui l’ont représenté dans les contes et les fables. Qu’il soit malfaisant, plein d’esprit, d’habileté ou de perfidie, « Renart*, le goupil » et ses ruses extraordinaires sont un véritable enchantement !

 

* Le renard était appelé goupil jusqu'à la fin du XIXè. Il faut savoir que « renard » est une déformation orthographique du mot « Renart », un nom propre donné à un goupil particulièrement rusé dans Le roman de Renart. Le nom goupil disparut laissant place à « Renart » qui s'orthographia « Renard » et passa dans le langage courant.

 

Detail of a miniature of a fox, which lures in its prey by playing dead;
folio 26v. Late 1200s.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

zimzimcarillon
zimzimcarillon

Entrez dans un univers où curiosité rime avec rêverie, imagination vagabonde et fantaisie !
Voir le profil de zimzimcarillon sur le portail Canalblog

Derniers commentaires
zimzimcarillon
Visiteurs
Depuis la création 884 834
Pages
Archives