zimzimcarillon

25 mai 2017

Les noueurs d’aiguillette, des faiseurs de maléfices aux pratiques infernales !

L’étrange pouvoir de ces sorciers malfaisants était très redouté autrefois. Bien connu des anciens, l’art de nouer l’aiguillette était un maléfice qui avait pour but de nuire aux liens du mariage. L’Eglise regardait avec horreur ceux qui usaient de ces ligatures. Connue depuis l’antiquité, cette pratique magique fameuse qui contrait le désir de Vénus et procurait l’impuissance de l’homme ou de la femme pendant les feux de l’amour, fut évoquée aussi bien par Hérodote, Ovide et Virgile qui nous ont conservé les pratiques des noueurs d’aiguillettes de leurs temps. Aussi, Platon conseillait "de prendre garde à ce charme ou ligatures qui troublent la paix des ménages*"… Mais c’est surtout au moyen âge que son usage fut le plus répandu. Cette méchanceté s’accomplissait pendant les noces et on variait de mille manières l’art de nouer l’aiguillette. Ordinairement, le noueur se tenait à la porte de l’église, attentif aux paroles du prêtre. Il commençait par faire un nœud avec une petite corde de soie ou de lin en se signant de la main gauche tout en disant ces mots : ribald, puis un second nœud accompagné d’un signe de croix et du mot nobal. Pour que le charme soit complet, au moment où l’anneau nuptial passait aux doigts des mariés, il faisait un troisième nœud en prononçant entre ses dents le mot vanarbi. On prétend que les noueurs d’aiguillettes exerçaient leurs sortilèges aussi bien sur les gens ordinaires que sur les princes, les princesses et les rois. Leurs pratiques infernales et la terreur qu’ils inspiraient, pouvaient les faire condamner au gibet et des lois étaient ordonnées contre les crimes de magie et de sorcellerie qui demeurèrent longtemps en vigueur. Mais le plus souvent, cet enchantement frappait surtout l’imagination et la peur des jeunes gens crédules et innocents, telle est la puissance des affections de l’âme sur le corps. Toutefois, pour rompre ce charme redoutable, plusieurs moyens superstitieux et remèdes étaient préconisés. Selon le livre du Petit Albert, "Le Solide Trésor des Merveilleux Secrets de la Magie Naturelle & Cabalistique", et les secrets contenus dans ce petit Trésor, on recommandait de manger un pivert rôti saupoudré de sel bénit, d’enchâsser l’œil droit d’une belette dans un anneau que l’on porte sur soi, de mettre le jour des noces deux chemises à l’envers, ou de respirer la fumée d’une dent d’un homme mort depuis peu, d’uriner à travers l’anneau bénit, de mettre du sel dans ses poches ou ses souliers, ou encore de frotter avec de la graisse d’un vieux loup les pieds du lit nuptial… Cependant, pour s’opposer aux enchantements des noueurs d’aiguillettes malveillants et sauver votre aiguillette de l’entreprise des méchants, on vous conseille vivement de consulter les livres des démonologues les plus puissants !

*Platon, Des lois, livre II.

The Weird Sisters or The Three Witches, 1783 by Johann Heinrich Füssli.
Painting on Shakespeare's "Macbeth"


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

23 mai 2017

Les Mousses, une source infinie d'émerveillement !

Ces petites plantes dépourvues de racines qui poussent dans les endroits les plus divers, sont une source infinie d'émerveillement quand on les observe de près. Certaines se répandent sur les murs des maisons et les toits ou tapissent les vieilles pelouses et les sous-bois. D’autres s'épanouissent dans les lieux les plus inhospitaliers. Mais les Mousses préfèrent les habitats humides et ombragés où elles absorbent l'eau de pluie, la brume et la rosée. Elles protègent les jeunes pousses et les racines des arbres des rigueurs de l’hiver en formant une couverture impénétrable à la gelée tout en offrant aux hommes un tapis de verdure doux et léger. On prétend qu’un petit peuple de minuscules fées habite dans le creux des arbres à l’écorce rugueuse là où les mousses aiment se répandre. Cachés dans les souches, ces petits êtres tissent et filent de magnifiques vêtements d'herbes douces, de brindilles et de Mousses aux couleurs les plus variées dont ils se recouvrent et se camouflent !

Photo © Cécile Decorniquet, Photographe - Cécile Decorniquet Studio


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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26 mars 2017

La métamorphose de Clytie et Leucothoé

Clytie et Leucothoé étaient les filles de la belle océanide Eurynome et du roi Orchame de Babylone. La tendre Clytie délaissée par le Soleil qui lui préféra sa sœur, n'en finissait pas de gémir et de soupirer le regard tourné vers le ciel. Se voyant ainsi abandonnée et trahie, elle alla le cœur empli de fureur se plaindre à son père et dénoncer sa sœur. Apprenant le déshonneur de sa fille, ce roi cruel et sans pitié fit enterrer toute vive Leucothoé, la recouvrant d’un sable lourd, pesant sur son corps élancé. Ainsi ensevelie, elle trouva la force de lever les bras vers le ciel pour implorer le Soleil de la ramener à la vie. Le dieu de lumière tenta par la chaleur de ses rayons de réchauffer le corps glacé de son amante figé sous le poids de la terre, en vain. Ne pouvant la soustraire à ce terrible châtiment, il versa un nectar doux et parfumé sur le sable et changea l'infortunée Leucothoé en arbre qui porte l'encens, un arbre élégant à la floraison blanche subtilement odorante. Accablé de douleur, le Soleil reprit sa course dans le ciel, abandonnant Clytie à sa peine. Enveloppée d'un voile de tristesse, la pauvre nymphe resta neuf jours et neuf nuits à verser des larmes. Lentement, son corps s'enracina, ses membres délicats se changèrent en feuilles et son doux visage mouillé de larmes devint une fleur aux reflets d'or qui suit chaque jour la lumière qu'elle adore. On assure aujourd'hui encore, que les tournesols plantés près des arbres qui portent l'encens, font mourir ces derniers et dépérissent eux-mêmes peu de temps après !

Clytie by Louis Welden Hawkins, 1849/1910.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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20 mars 2017

Flore, Zéphyr et le retour du printemps !

Flore était autrefois Chloris, une nymphe des îles Fortunées d’une éclatante beauté. Le vent Zéphyr l’enleva d’un souffle enchanteur et l’emporta aux confins du monde occidental dans sa demeure. Il environna la belle d’un printemps éternel et lui donna en présent un jardin qu’elle fait briller de mille couleurs. Chaque année, cette déesse à la chevelure entremêlée de fleurs, fait renaître la nature engourdie par les longs mois d’hiver. Elle invente des semences aux teintes nouvelles qui s’épanouissent sous chacun de ses pas et s’illuminent du plus bel éclat. Pendant que le chant des oiseaux s’anime et redouble de plaisir, l’herbe tendre des prairies reverdit. Partout sur la terre on voit éclore les fleurs sauvages et les rameaux se parer de feuilles verdoyantes. Son influence bienfaisante se répand sur les vignes de Dionysos, les fruits naissants des vergers de Pomone et les moissons dont dépend le temps de floraison. De ses lèvres vermeilles, elle appelle les abeilles vers le calice des fleurs qui feront couler le miel, un nectar doux et savoureux, un présent pour les dieux. Quant à l’aimable Zéphyr, il éclaircit le ciel d’une brise tiède et légère et fait fondre la neige en exhalant des parfums exquis. D’un souffle vif et emporté, il transporte et disperse les graines de Flore dans les campagnes embaumées. Ses soupirs langoureux agitent les feuillages et les ondes frémissent d’un doux murmure. Aussi, dès l’aube, les Heures et les Charites se pressent dans le jardin de Flore pour assembler en bouquet, les fleurs baignées de rosée aux émanations musquées et aux coloris sans pareil, qui orneront la chevelure des divinités. Nul n’échappe aux charmes et aux sortilèges de ces deux amants folâtres qui grisent les sens et raniment dans les cœurs, l’amour et les plaisirs que le printemps inspire ! Mais la puissance et les pouvoirs de Flore ne s'arrêtent pas aux guirlandes fleuries et aux semences. Souveraine, elle fait apparaître et jaillir des blessures du corps et de l’âme, la grâce et l’élégance. Elle transforme les gouttes de sang de l’infortuné Adonis, blessé mortellement par un sanglier, en une magnifique anémone pourprée. Des amours touchants de la nymphe Smylax et de Crocus, elle fait éclore chaque année une petite fleur odorante et colorée qui porte le nom du tendre amant. De la mort tragique du jeune Hyacinthe, le plus cher compagnon d'Apollon, une jacinthe sort de terre pour qu’il puisse revivre éternellement. Elle changea Narcisse qui inclinait sans fin son beau visage au-dessus des eaux pour s'admirer, en une fleur poétique et nouvelle qui meurt la tête penchée. C'est ainsi qu'au retour des beaux jours, Flore et Zéphyr étendent leur règne sur la nature et la pare de ses plus beaux atours. En cette saison belle et féconde, remplie du chant de mille oiseaux, ces deux êtres charmants fêtent dans un vertige de senteurs et de vent, la renaissance du printemps !

Flora And Zephyr, 1875 - William-Adolphe Bouguereau

Flora and the Zephyrs, 1898 - John William Waterhouse.


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28 février 2017

Salmacis et Hermaphrodite, un être troublant que l’on nomme autrement !

Cette charmante naïade coulait des jours paisibles en Carie près d’une fontaine qui portait son nom. Méprisant le tir à l’arc et la chasse, Salmacis préférait, au contraire de ses sœurs intrépides qui hantaient les forêts et les bois, la solitude et l’oisiveté près de sa source aux eaux limpides, où elle plongeait son corps délicat. Hermaphrodite, fruit des amours du dieu Hermès et d'Aphrodite, avait hérité des talents et de la grâce de ses deux parents. Devenu adolescent, il éprouva le désir de découvrir le monde. Plein de curiosité, il s’aventura dans de lointaines contrées et s’arrêta fatigué près d'une source isolée. Penchée au-dessus de l’onde cristalline, il mira son beau visage, se déshabilla et plongea sa nudité. Salmacis contempla ce bel étranger, fascinée par tant de beauté. En proie à un brulant désir, elle s’approcha et implora un baiser. Ignorant tout de l'amour, Hermaphrodite troublé prit peur, la repoussa et s'écarta d'un pas mal assuré. Elle l'enlaça dans ses bras amoureux, il se débattit, elle resserra alors son étreinte en invoquant les dieux de les unir à jamais. Leurs deux corps soudain s'entremêlèrent, se fondirent l’un dans l’autre et n’en firent plus qu’un. Le vœu fut exaucé. Ils devinrent un être unique doté de l'âme et des charmes de l'homme et de la femme. Depuis ce temps, quiconque se baigne dans les eaux magiques de cette source diabolique, devient un être troublant, un être que l’on nomme autrement !

Salmacis et Hermaphrodite, Les Métamorphoses d’Ovide, Livre XV, peintre flamand, du XVème.


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22 janvier 2017

Le Serpent, une créature qui détient les secrets de la mort et du temps

Cet animal qui suscite autant l’admiration que la frayeur, se mêle, depuis la nuit des temps, à l’histoire des religions et des récits merveilleux peuplés de monstres et de chimères. Le serpent représente le mal et la tentation, on le considère comme malfaisant et la terreur qu’il inspire est grande. Le diable lui-même a choisi de prendre la figure d’un serpent pour pénétrer dans le Paradis terrestre et tenter Eve, il deviendra un attribut de Lilith la déesse aux serpents. Il apparaît aussi sous les traits de Mélusine qui se métamorphose chaque samedi en serpent ailé. Lié au monde souterrain et animé par les puissances infernales, on dit qu’il détient les secrets de la mort et du temps. Pourtant, il est aussi l’emblème de la médecine et des dieux qui y président comme Esculape et Apollon, parce qu’il porte en lui plusieurs remèdes et que son venin est à la fois toxique et thérapeutique ! Quand il change de peau chaque année on lui attribue l’immortalité, quand il se mord la queue il représente l’éternité et la jeunesse éternelle. Les Alchimistes pensaient que la pierre philosophale était logée dans sa tête oblongue. Le serpent est aussi l’objet de beaucoup de croyances et de superstitions. On prétend qu’il a le pouvoir de charmer et de fasciner les oiseaux et les écureuils et qu’il est capable de les faire tomber de leur branche tout droit dans sa gueule en les regardant fixement. Quand il siffle, les lièvres, les lapins, les grenouilles et les rats sont tellement pétrifiés de terreur qu’ils vont droit à la mort. On assure dans certaines régions que les serpents vomissent leur venin avant de boire dans les rivières et les fontaines pour ne pas s’empoisonner eux-mêmes. Mettre une peau de serpent dans son porte monnaie porte bonheur… Associé au monde des morts et de la nuit, le serpent reste un symbole ambigu qui incarne aussi la connaissance, la vie et l’infini !

Lilith by John Collier,1892. 

 


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21 décembre 2016

Les meneurs de nuées

Tempestaires, grêleux, batteux de grêle, faiseurs de grêle… Les meneurs de nuées gouvernent les tempêtes à leur gré en soulevant les vents par leurs enchantements. Capables de former de gigantesques nuages brodés d’éclairs inquiétants, ils ont la faculté de commander aux éléments pour déchaîner les pluies torrentielles, la grêle, les ouragans et d’ordonner à la foudre et aux orages effroyables qui dévastent les récoltes. Leurs terribles pouvoirs sont redoutés dans toutes les campagnes. Voguant dans les airs enveloppés d’un sombre nuage, ces méchants esprits ont aussi le don de faire disparaître leurs ennemis dans les plus hautes régions de l’air et d’emporter les moissons dans un lieu invisible appelé Magonie* en chargeant sur de frêles vaisseaux les fruits abattus par la grêle et détruits par les orages. Toutefois, il y a quelques moyens pour contrarier leurs maléfices : l’Epine blanche préserve de leurs malignes influences, le son des cloches a le pouvoir de braver les conjurations de ces sorciers et de détourner les nuées. Aussi, rien ne pourra préserver ces esprits malfaisants de la mort si un courageux tire une balle bénie vers le noir nuage où ils se cachent !

 

* Suivant les idées bizarres du neuvième siècle le pays de Magonie était une sorte de port franc situé dans quelque région intermédiaire de l'air, où les navires volants portaient leur funeste chargement. A l'aide d'une monture encore plus simple et connue de tous, les tempestaires se dirigeaient vers cette contrée aérienne, et y faisaient à bon marché de coupables approvisionnements. 

Flotte dans le ciel - vision de l'an 114 - Le Livre des Prodiges (1557) par Conrad Lycosthènes.


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21 décembre 2016

Les pluies merveilleuses

Ces pluies extraordinaires et singulières, de matières et d’animaux divers, ont de tout temps épouvanté les braves gens et causé de grands tourments. Regardées autrefois comme des présages funestes, elles étaient attribuées aux magiciens qui exerçaient leurs pouvoirs dans les plus hautes sphères, aux sorciers meneurs de nuées ou à la superstition. La plus prodigieuse et la plus effrayante de toutes est sans nul doute la pluie de sang ! Les anciens y voyaient la colère divine. Cependant, on dit que l’eau de ces pluies peut être rougie par une foule d’insectes ou de poussière d’origine végétale, que le vent élève jusqu’aux nuages et fait retomber en une pluie teintée de rouge vermillon. Celles de crapauds et de grenouilles sont surprenantes par la multitude de ces créatures jonchant le sol après un orage. On dit qu’elles prennent naissance dans les nuées et retombent dans chaque goutte de pluie sous la forme d’une grenouille et d’un crapaud qui disparaît aux premiers rayons du soleil. Quant aux pluies de poissons, elles annonçaient une catastrophe prochaine. Les pluies de feu transportées par le souffle impétueux des vents sont dues au tonnerre violent et à la succession d’éclairs qui accompagne les orages. On pensait aussi que les pluies de pierres tombaient de la lune. Mais certaines substances minérales dues à quelques feux souterrains nés dans les entrailles de la terre peuvent se sublimer dans les airs et retomber avec la pluie. Qu’elles soient de sang, de lait, de cendres, d’argent, de crapauds, de grenouilles, de feu, de pierres, de poissons ou d’insectes enlevés dans les régions supérieures de l’atmosphère, ces phénomènes sont le plus souvent attribués à un tourbillon né d’un hasard ou à un tremblement de terre qui balaie et désole les campagnes. Pourtant, même les savants ne peuvent s’accorder sur l’origine de ces pluies prodigieuses et le sujet reste très controversé. Toutefois, si vous êtes témoin de ces merveilles portées sur les ailes du vent, prenez garde aux sorciers malfaisants !

Pluie de poissons - Gravure d'Olaus Magnus, 1555.


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18 décembre 2016

La chouette et le hibou, créatures des ténèbres aux accents funèbres

Solitaires et mystérieux ces oiseaux qui n’apparaissent qu’à l’approche de la nuit, nichent dans les murailles et le creux des arbres, hantent les vieux clochers, les cimetières et les greniers et tous les lieux élevés. Quand la nuit voile le jour, ces rapaces nocturnes au plumage doux, au bec crochu et aux puissantes serres, planent dans les airs dans un vol silencieux. Ils chassent ordinairement les nuisibles mais dévorent parfois les oiseaux endormis qu’ils prennent au dépourvu dans les ténèbres. Cependant, s’ils viennent à se montrer pendant le jour, ils sont aussitôt assaillis par ces derniers qui ont la Chouette et le Hibou en horreur. Animaux de compagnie des sorcières, on redoute leurs cris inquiétants et leurs gémissements qui présagent souvent une mort prochaine ou la stérilité. On dit qu’ils connaissent les secrets et les mystères de la nuit et qu’ils ont le pouvoir d’apporter aide et protection dans les ténèbres. Associés à la magie noire, ils prennent, parfois, l’apparence d’un démon. Autrefois, ces oiseaux de mauvais augures étaient cloués aux portes des masures pour conjurer le mauvais sort. Les plumes du Hibou sont utilisées dans les cérémonies rituelles et cet animal rempli la fonction de psychopompe. Quant à la Chouette effraie au plumage pâle et aux yeux noirs, sa présence est liée aux fantômes et aux apparitions. On la nomme la Dame blanche. Jadis, on prétendait que le Hibou avait quelques vertus surprenantes. Si l’on mettait son cœur et son pied droit sur une personne endormie elle avouait tous ses méfaits et répondait à toutes les demandes qu’on lui faisait. On dit encore aujourd’hui qu’une omelette aux œufs de cet oiseau est un remède souverain contre l’ivrognerie. Quand un Hibou ulule après le coucher du soleil, il prédit du beau temps. Ces oiseaux à l’apparence sage et réfléchie qui semblent méditer sur leur perchoir sont les symboles de la connaissance et de la vigilance. La Chouette est l’oiseau de Minerve, déesse de la sagesse et des arts de la guerre. Mais avant tout, ce qu’il faut voir dans les Chouettes et les Hiboux, c’est leur utilité. Ils font bonne guerre aux insectes et aux rongeurs nuisibles à l’agriculture, qu’ils dévorent en grande quantité !

 

La chouette est un animal psychopompe comme le cheval, le loup, l'hippocampe, le dauphin, le phoque, le chien, le corbeau, le moineau... Ils ont la tâche de transporter l'âme des défunts vers l'autre monde.

The Garden of Earthly Delights, Central panel. Detail Owl with boy.
Jérôme Bosch, 1450/1516.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : "Le hibou est chaud, il a presque la même nature que la chouette hulotte, si ce n'est qu'en méchanceté il a plus de force et d'ardeur qu'elle. Il a des moeurs de voleur ; il connaît le jour et le fuit. Il préfère la nuit et déteste les oiseaux qui volent le jour."...

 

The Owl by Valentine Cameron Prinsep, 1863.

 


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13 novembre 2016

La corneille, oiseau de présage et de mauvais augure

On dit de la Corneille, oiseau babillard au cri rauque et puissant, qu’elle criaille, craille, babille ou graille. Elle est aussi surnommée petit corbeau ou corbine à cause de son plumage noir brillant et de ses habitudes qui la rapprochent du corbeau. D’un naturel fort rusé et méfiant, elle ne donne guère dans les pièges qu’on lui tend car son odorat est très subtil. Cependant, on dit qu’il est aisé de les saisir en s’habillant de noir et en secouant les branches des arbres qu’elles fréquentent la nuit. Les oiseaux épouvantés se laissent alors facilement attrapés. La Corneille est carnassière et se nourrit de charogne mais aussi de vers, d’insectes, de grains et de noix dont elle est friande et pille les nids des autres oiseaux. L’hiver, on peut l’apercevoir errer avec ces congénères dans les champs labourés. Elle passe l’été dans les forêts, se retire le soir pour dormir sur la cime des plus hauts arbres et se disperse le matin dans les campagnes. Comme la pie, elle est capable de parler et de dérober tout ce qui brille. On prétend que la Corneille vit neuf âges de l’homme, qu’elle sert de guide aux cigognes pour traverser les mers et qu’elle s’allie au héron pour combattre la belette et le renard, ses grands ennemis. Elle a la chouette en horreur et prend un malin plaisir à casser les œufs de cette dernière. La Corneille a un instinct pour prédire l’avenir et de tous les oiseaux, elle était de loin celle que l’on consultait le plus pour les augures en observant son cri, son chant ou son vol. Cependant, les anciens regardaient son chant comme un mauvais présage. Elle est aussi l’emblème de l’indiscrétion. Selon la légende, Coronis, fille de Coronée, fut changée en Corneille par Minerve pour échapper aux avances de Neptune et devint son oiseau favori. Par la suite, elle fut bannie pour un funeste bavardage et se rendit indigne de la protection de la déesse. Depuis, Minerve lui préfère le sinistre hibou, symbole de la clairvoyance !

Histoire naturelle des oiseaux de Georges-Louis Leclerc Buffon auteur - t. III - Pl.3, P54 : la corbine ou corneille noire / Jacques De Sève dessinateur.

 


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12 novembre 2016

Odin et Sleipnir

Dans le ciel boréal on peut apercevoir parfois, l’extraordinaire Sleipnir, à la robe grise et aux huit pieds, planant dans les airs et glissant sur les océans. Ce cheval impétueux, qui échappe à tous et que nul ne peut jamais rattraper, appartient à Odin, le plus ancien et le plus puissant des dieux guerriers scandinaves. Ensemble, ils arpentent le vaste univers à la vitesse du vent. Sleipnir, né du démon Loki et du puissant étalon Svadilfari, évoque la force et l’extrême vitesse par ses huit sabots. Ce puissant coursier, aux dents gravées de runes magiques qui le rende fort et endurant, traverse les mondes avec Odin. Couvert d’un casque d’or et lance à la main, ce dieu gardien des âmes qui meurent au combat, s’élance invisible sur les champs de bataille pour ranimer l’ardeur des guerriers. On dit que seuls les hennissements de Sleipnir sont reconnaissables par les héros. Roi des palais aériens, Odin se pare d’un manteau d’azur pour passer, avec sa fabuleuse monture, le pont brûlant qui relie le monde des hommes et le royaume des dieux. Cette troupe divine, suivie de deux loups et de deux corbeaux qui scrutent l’horizon, quitte chaque jour sa demeure céleste pour chevaucher les airs et parcourir le monde. Crinière au vent, Sleipnir galope vers le soleil couchant et traverse l’arc en ciel ardent pour se rendre au conseil des dieux et descendre au royaume des morts. Martelant de ses sabots les sombres vallées, il rejoint les Enfers brumeux et inquiétants pour guider dans l’autre monde l’âme des vaillants guerriers !

Le cheval est un animal psychopompe : il a pour mission d’accompagner et de guider les âmes, la nuit de leur mort, vers l’autre monde, comme le loupl'hippocampe, le dauphin, le phoque, le chien, la chouette, le moineau et le corbeau...

Odin and Sleipnir by John Bauer, 1911.

Qui sont les deux qui courent, sur dix pieds, trois yeux ils ont, mais une seule queue ? 
C'est Odin qui chevauche Sleipnir. 
Enigme qui cite Sleipnir et Odin dans le Poème Heiðreks gátur dans la Saga de Hervor et du roi Heidrekr.


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11 novembre 2016

Freyja, la Vénus nordique

Vêtue d’une robe ailée et parée d’un collier* merveilleux, Freyja descend des cieux dans un char d’ivoire attelé de deux chats* noirs. Accompagnée des esprits de l’amour et d’un sanglier, cette divinité répand l'abondance et la fertilité. L’or brille dans la chevelure de cette aimable déesse qui préside au printemps, à l’amour, à la magie et aux prophéties. On l’invoque pendant les accouchements et elle exauce les prières des amants. On la nomme aussi Belle pleureuse, Vanadís (protectrice des Vanes), Mardöl (celle qui illumine la mer), Gefn (la donatrice), Sýr, (truie)... Le soleil est son symbole et sa demeure céleste se nomme Folkvang. On prétend qu’elle possède un manteau magique en plumes de faucon qui lui permet de se changer en oiseau pour traverser l’espace et le temps. Parfois, elle s’abandonne à une triste mélancolie et des larmes* d’or ou d’ambre coulent de ses beaux yeux bleus, quand elle se languit de la perte son mari. Elle parcourt en vain l’univers pour le retrouver et se consume dans les larmes en perdant sa jeunesse et sa grâce enchanteresse. Mais elle reprend ses charmes glorieux et sa vigueur qui anime tous les dieux en se consolant dans les bras de ses filles Hnoss et Gersimi. Cependant, cette muse du Nord est aussi une déesse de la guerre et de la mort. Considérée comme la première des Valkyries, une moitié des guerriers tombés sur les champs de bataille lui appartient et le reste va à Odin souverain du Valhalla.

* Le collier des Brísingar ou Brísingamen (Guirlande de Flammes) fabriqué par quatre Nains orfèvres. Collier magique entrelacé de fils d'or et de perles brillantes.
* Les chats, symboles des frénésies de l’amour, qui tirent le char de Freya se nomment : "amour maternel" et "tendresse".
* les larmes de Freyja se transforment en ambre quand elles tombent dans la mer et en or sur la terre.

"Freja Seeking her Husband" by Nils Blommér, 1852. 
Freyja est une déesse majeure dans le paganisme germanique et nordique où de nombreux contes l’impliquent ou la représentent.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

29 octobre 2016

L'aigremoine, une plante qui déjoue les sortilèges

Eupatoire des anciens, Sorbelette, Herbe de Saint-Guillaume, Thé du nord ou des bois, Graton, Pigne de bergère... Cette plante coiffée de petites fleurs jaunes a une longue tige couverte de feuilles aux revers duveteux. Elle pousse en lisière des bois clairs et des champs. Après la floraison apparaissent sur l'épi des fruits aux poils raides et crochus qui s'accrochent et se dispersent en voyageant sur la fourrure des animaux. L'Aigremoine est employée depuis de longs siècles pour ses propriétés médicinales et magiques. Précieuse gardienne de la voix des chanteurs, cette herbe guérisseuse apaise les mots de gorge. On prétend que quelques feuilles d'Aigremoine placées sous l'oreiller plongent dans un sommeil lourd et profond. En magie, cette plante a le pouvoir de déjouer les sortilèges des plus terribles sorciers. Pour démasquer un magicien malveillant, présentez-lui un bouquet d'Aigremoine, si les fleurs se fanent dans l'instant, vous êtes sûrement en présence d’un suppôt de Satan !

Photo © Cécile Decorniquet, Photographe - Cécile Decorniquet Studio


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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29 octobre 2016

Les nymphes célestes au regard azuré

Brillantes de lumière et de poussières étoilées, ces nymphes fines et aériennes enveloppées de voiles pourpres et de bleu céleste, peuplent l’Ether par-delà les nuages entre le feu et l’air que respirent les dieux. D’un souffle léger elles écartent les nuées, règnent sur les vents et gouvernent les sphères des cieux. Certaines abreuvent la Terre de leurs pleurs comme les Hyades ou président à l’astronomie et à l’astrologie comme la muse couronnée d’étoiles, Uranie. Munie d’une baguette et d’un globe posé sur un trépied, cette divinité cosmogonique veille, assistée des nymphes Ouranies, à l'harmonie de la vie sur Terre et de la nature en particulier. Les Heures célestes environnées d’horloges et de cadrans, indiquent la position des astres dans le ciel et mesurent le temps. Les Heures du jour dotées d’ailes recouvertes d’or et de rosée, sont les compagnes du dieu de la clarté. Elles ont pour mission d’atteler et dételer les éclatants et fougueux destriers du Soleil. Celles du soir, drapées aux couleurs de l'horizon, de voiles noirs et de pavots, obscurcissent et assoupissent le monde. Les Heures impondérables, qui parcourent successivement l’espace, dirigent le char des Saisons. Ces nymphes célestes ouvrent et referment à leur gré les portes éthérées de l'Olympe, condensent les nuages pour adoucir la lumière du Soleil et dissipent les épaisses nuées pour réchauffer l’univers tout entier !

Falling star, 1884, Witold Pruszkowski.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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20 juillet 2016

Le Flamant rose, symbole de la Camargue sauvage

Remarquable par la couleur de son plumage et la bizarrerie de ses formes, le Flamant rose est l’oiseau le plus élégant que l’on puisse imaginer. Sa brillante parure de couleur pourpre qui revêt toutes ses plumes l’a fait appeler par les Grecs "phénicoptère", c’est à dire "oiseau à l’aile de flamme". Les anciens naturalistes l’appelleront Flambant et par la suite Flamant. Le Flamant rose recherche les lieux solitaires et promène sa silhouette gracile et distinguée dans les lagunes et les lacs salés. Quel étrange spectacle quand il dort perché sur une patte fine la tête cachée sous une aile ! Son bec en forme de soc de charrue lui sert à labourer le limon des plages à la recherche d’insectes, de mollusques, de coquillages et du frai des poissons dont il se nourrit. Ses yeux sont jaunes, entourés d’un cercle rose pâle, ses pattes et son cou sont d’une longueur excessive et ses doigts palmés sont roses. Oiseaux migrateurs, les Flamants roses aiment se réunir dans les eaux salines de la Camargue au printemps. Elancés, ils volent admirablement bien en formation, ce sont les plus grands oiseaux de rivages. Cependant, on les dit défiants et rusés. Ils vivent en troupes nombreuses et établissent des sentinelles pour la sureté commune. Qu’ils volent, pêchent ou se reposent, ils se rangent sur une seule file. Si un danger les menace, celui qui monte la garde pousse un grand cri d’alarme semblable au son du clairon pour fait fuir toute la troupe. Les Flamants roses ont les aigles, les goélands, les renards et le marabout en horreur car ces derniers s’attaquent aux jeunes flamants et parfois même aux adultes. Autrefois, sa chair était un met très apprécié, les anciens en parlaient comme d’un gibier exquis, dans les festins sa langue était un morceau de choix très recherché. Parfois, on faisait des flûtes de l’os de ses jambes dont on tirait un son très doux. On prétend que c’est un oiseau bienfaiteur et sauveur de vie parce qu’il sert de repère par mauvais temps en particulier la nuit. Dans le monde mystérieux et inquiétant d'Alice au pays des merveilles, il apparaît pendant une folle partie de croquet dans laquelle les arceaux sont les cartes à jouer, les maillets sont des Flamants roses et les boules de drôles de hérissons ! Aussi, il sert de monture aux Kamarguais dans les romans de La Légende de Hawkmoon. Brillant de tout l’éclat de sa parure, ce bel oiseau singulier par son allure hante le bord des eaux de la Camargue sauvage et pare le ciel d’azur d’une longue trainée pourprée, offrant ainsi un spectacle de toute beauté !

Phoeniconaias minor - Nouveau recueil de planches coloriées d'oiseaux :
pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Buffon,
édition in-folio et in-4⁰ de l'Imprimerie royale, 1770. 
http://archive.org/stream/Nouveaurecueild5Temm#page/419/mode/2up

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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22 juin 2016

Le Héron, un oiseau symbole de la patience et de la sobriété

Le Héron au long bec emmanché d’un long cou est un oiseau farouche et solitaire. Il habite les rives fertiles, le bord des marécages et des rivières où il se nourrit de poissons. Au moyen de ses longues jambes, il entre dans l’eau sans mouiller ses plumes. Immobile, il passe des heures et des jours à la même place. Le corps droit, il paraît comme endormi sur un seul pied, le cou replié sur la poitrine, au point de laisser douter qu’il est animé. Quand il se met en mouvement, il entre dans l’eau jusqu’au genou, la tête entre les jambes pour guetter le passage d’un poisson ou d’une grenouille. Il attend pendant des heures que la proie vienne s’offrir à lui. On dit qu’il doit subir de longs jeûnes et qu’il ne résiste qu’à force de patience et de sobriété. Cependant, il y a peu d’oiseaux qui s’élèvent si haut dans le ciel. Quand il prend son envol, il déploie ses larges ailes, plus grandes que celles de tous les autres oiseaux, et disparaît à la vue dans la région des nuages. On assure que les pattes de héron attirent le poisson. En effet, lorsqu’il pêche le héron piétine le fond de l’eau en faisant ressortir une vase qui les attire. Autrefois, une huile magique était extraite de ses échasses que l’on mettait à bouillir et des fioles d’huile de pattes de Héron se vendaient à prix d’or. La graisse de Héron servait d’amorce pour attirer les poissons dans les filets des pêcheurs. En médecine, on la recommandait pour apaiser les douleurs de la goutte. Aussi, elle était très estimée pour éclaircir la vue et guérir la surdité en l’instillant dans les oreilles. Anciennement, sa chair était servie comme met d’honneur sur la table des princes, aujourd’hui elle est tombée en désuétude. Les anciens naturalistes décrivaient le Héron comme un oiseau taciturne, timide, poltron et couard dont "la peine intérieure trace sa triste empreinte jusque sur sa figure". Pourtant, sa prudence et sa patience à toute épreuve n’excluent pas le courage mais ces vertus qu’il possède l’ont fait passer pour stupide. Le Héron est un pêcheur bien habile car avec son bec acéré, il sait frapper avec force et justesse ses proies ou ses ennemis. On prétend qu’il est en alliance avec la corneille dont il recherche le voisinage et qu’ensemble ils forment une ligue contre le renard. Les deux oiseaux se prêtent mutuellement secours pour l’attaquer quand ils se sentent en danger. Dans les merveilleux récits de la mythologie, on raconte que le Héron est né d’une métamorphose ; du feu consumant la ville d’Ardée dont il ne restait qu’un vaste amas de cendres, les poètes disent : "De ce monceau fumant, seul reste de ses toits, Un oiseau, que l'on vit pour la première fois, Naît, s'élève, et du vent de ses bruyantes ailes, Eparpille le feu qui vole en étincelles. Maigre, pâle, son air, sa tristesse, son chant, D'une ville détruite est l'emblème touchant : il semble que d'Ardée il plaigne la ruine : Son nom rappelle encore sa première origine." En effet, Ardée ou Ardea en latin signifie Héron !

L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions, et naïfs portraicts retirez du naturel,
escripte en sept livres par Pierre Belon du Mans.
(Vers de G. Aubert, N. Denisot, J. Vezou, D. Jacotius)
 

 


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11 juin 2016

Le papillon de nuit, farouche habitant des airs

Hideux enfant de la nuit, cet insecte grossier au corps épais garni de poils touffus ne paraît jamais tant que le soleil est sur l’horizon. Le jour, il se tient immobile dans les endroits les plus sombres car la lumière l’éblouit. Les papillons de nuits sont très divers et leur parure est moins brillante que celle des papillons diurnes. Le plus gros et le plus terrifiant est sûrement le Sphinx atropos ou Acherontia atropos dont le nom fait doublement référence à la mort. Cet animal funéraire, qui émet un cri plaintif lorsqu’il est effrayé, évoque l’Achéron, un des fleuves des Enfers et l’inflexible Parque, coupant le fil de la vie. La disposition singulière des tâches en forme de tête de mort qui ornent son dos en fait un sinistre messager. L’apparition de ce rodeur nocturne volant au clair de lune est de très mauvais augure. Doté d’ailes brunes et noirâtres et affublé de son masque lugubre, il visite les gens endormis pour leur inspirer des idées noires et les pires cauchemars. Il incarne aussi l’âme se détachant du corps des défunts pour prendre son envol. Ce farouche habitant des airs au vol lourd et crépusculaire murmure à l’oreille des sorcières le nom de celui que la mort va emporter. Le diable a pour habitude d’envoyer un grand papillon de nuit pour réunir en un instant, diablesses, incubes et succubes, sorciers et magiciens initiés au mystère du sabbat. A l’état de chenille, ce papillon de nuit se nourrit de feuilles des plantes les plus maléfiques comme le Datura, la Jusquiame, la Belladone, la Morelle noire. Aussi, il peut être ravageur et redoutable pour les abeilles. En effet, une fois sa métamorphose accomplie, il pénètre dans les ruches pour en voler le miel dont il est friand. Il épouvante ces dernières qui le piquent à grands coups d’aiguillons, en vain, car il est insensible au venin. Epouvantées, les abeilles désertent la ruche à jamais. Le Sphinx à tête de mort jette la terreur chez les gens superstitieux qui le regardent comme un présage funèbre. Cependant, cet insecte inquiétant qui ne s’éveille qu’à la nuit tombée et vole lourdement en poussant des cris sinistres, se brûle à lueur des bougies et nourrit de nombreux prédateurs, en particulier les chauves-souris !

An illustration from British Entomology by John Curtis.
Acherontia atropos (Death’s-head Hawk), 1840.

 


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10 juin 2016

Le renard, emblème de la ruse

Enclin à la malice, le renard passe pour un animal espiègle, flatteur et fourbe, jouant de très mauvais tours aux animaux et aux humains. Il vit ordinairement à la lisière des forêts et dans les bois, non loin des habitations de l’homme. Habile, il creuse avec art sa tanière pour abriter ses petits et se cacher de ses ennemis. Terreur du lapin et du lièvre, il fait entendre des glapissements d’épouvante pour les obliger à fuir. Il mène une guerre sans merci aux petits rongeurs, dévore les reptiles, guette les perdreaux dans les champs de blés et déniche les lapereaux et les levreaux dans leur terrier. Parfois, il se promène le long des ruisseaux pour y trouver des grenouilles. Friand de raisin, il se régale aussi d’œufs, de fruits et de miel. Pendant la nuit, il dévaste les basses-cours en tuant sur son passage toutes les volailles qu’il trouve pour les emporter une par une et les cacher. Quand la faim le tourmente, le renard a une infinité de ruses pour attraper ses proies. On le dit capable de simuler la mort en se roulant dans la terre rouge pour paraître tout ensanglanté et de se coucher sur le dos en retenant son souffle, les yeux révulsés et la langue pendante pour dévorer les oiseaux qui s’approchent de lui sans méfiance. On prétend aussi qu’il se sert de sa queue pour faire une ligne et pêcher les poissons ! Jadis, on lui prêtait des qualités surnaturelles et la capacité de changer de forme. Il était vu par certains comme la réincarnation du Diable. Le renard est moins fort que le loup mais bien plus astucieux, c’est le plus rusé de tous les animaux. Méfiant, il se joue de tous les pièges et a plus de mille finesses pour les éviter. Le renard, que l’on nommait autrefois goupil*, a inspiré de nombreux auteurs depuis l’antiquité qui l’ont représenté dans les contes et les fables. Qu’il soit malfaisant, plein d’esprit, d’habileté ou de perfidie, « Renart*, le goupil » et ses ruses extraordinaires sont un véritable enchantement !

 

* Le renard était appelé goupil jusqu'à la fin du XIXè. Il faut savoir que « renard » est une déformation orthographique du mot « Renart », un nom propre donné à un goupil particulièrement rusé dans Le roman de Renart. Le nom goupil disparut laissant place à « Renart » qui s'orthographia « Renard » et passa dans le langage courant.

 

Detail of a miniature of a fox, which lures in its prey by playing dead;
folio 26v. Late 1200s.

 


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28 mai 2016

Le Colchique, l’herbe de Médée

Herbe de Colchide, Safran bâtard, Ephemeron, Doigt d’Hermès, Narcisse d'automne, Veillote, Mort chien, Tue-loup, Vachette, Veilleuse... Cette fleur semblable au safran printanier, que l’on voit briller dans les prairies humides, annonce l’approche de l’hiver et les derniers jours de l’été. C’est une plante singulière car la fleur paraît à l’automne avant les feuilles. Le bulbe est regardé comme vénéneux et les graines sont toxiques. Le Colchique tient son nom de la Colchide, ancienne contrée d’Asie féconde en herbes malfaisantes et royaume de la célèbre magicienne Médée. Cette dernière aurait fait naître cette fleur maléfique en versant quelques gouttes d’une liqueur magique, qu'elle prépara pour rajeunir le vieil Eson père de Jason. Vénéneuse et fort dangereuse, cette plante entrait dans la composition des sortilèges concoctés par la redoutable empoisonneuse au funeste destin. Employé en médecine depuis la plus haute antiquité, on attribuait au Colchique d’automne une foule de propriétés et de vertus merveilleuses à cause de son origine fabuleuse. Porté en amulette autour du cou, il éloignait la peste, les fièvres et préservait de tous les maux. Glissé dans les chaussures, il soignait avec succès cors et verrues. Cependant son action est délétère sur les hommes et les animaux l’ont en horreur. Apollinaire l’a si bien décrit en poésie : "Le pré est vénéneux mais joli en automne, les vaches y paissant, lentement s’empoisonnent…"

Colchicum autumnale, Dictionnaire de botanique by Henri Ernest Baillon and others, volume 3. 1891.


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28 mai 2016

L'Amarante queue de renard

Passe-velours, Queue de loup rouge, Bave d’ivrogne, Mousse de paon, Crête de coq, Cordelière, Blé des Incas… Remarquable par sa couleur et la forme de ses fleurs, l'Amarante queue de renard fait l’ornement des jardins et peut s’élever jusqu’à un mètre de hauteur. En effet, cette belle plante produit de longues grappes de fleurs pendantes d’un rouge pourpre et velouté. On la surnomme aussi "Discipline de religieuse" car ses hampes servaient, autrefois, de fouets. Plante comestible, ses graines et ses feuilles sont employées dans l’alimentation depuis la nuit des temps. La fleur prise en décoction a des vertus astringentes, rafraîchissantes et stimulantes pour le cerveau. Chargée d’histoire, l'Amarante queue de renard a la réputation de ne pas faner, elle est un symbole d'immortalité. Les anciens la portaient en mémoire des défunts et la plantaient autour des tombeaux. Plante sacrée dans l’antiquité, des couronnes de fleurs d'Amarante étaient suspendues au temple des divinités. Associée à la magie blanche, sorcières, devins et magiciens en faisaient grand usage et lui attribuaient des vertus magiques. Une couronne tressée d'Amarantes apportait guérison et protection, rendait invincible et invisible le bienheureux qui la portait sur lui. On dit qu'elle se plaît à être cueillie à la lueur de la lune le vendredi avant minuit. L’Amarante libèrera alors pleinement toutes ses propriétés en gardant son incarnat dans son plus bel éclat !

Amaranthus caudatus : Plantarum indigenarum et exoticarum icones ad vivum coloratae, oder, Sammlung nach der Natur gemalter Abbildungen inn- und ausländlischer Pflanzen, für Liebhaber und Beflissene der Botanik, 1792.


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