zimzimcarillon
13 mai 2012

Eurydice et Orphée

Tendre compagne d'Orphée, Eurydice fut, le jour de ses noces, alors qu’elle fuyait les avances du berger Aristée, piquée au talon par un redoutable serpent et mourut dans l’instant. Tandis que les cris des Dryades éplorées retentissaient dans les forêts, Orphée inconsolable jura de la faire revenir de l'Hadès. Eperdu de chagrin, il se tourna en vain vers le ciel qui resta sourd à ses appels. Fils de la muse de l’éloquence Calliope, Orphée savait subjuguer les plus insensibles et les choses inanimées par ses poésies et sa lyre enchantée. Les bêtes sauvages suivaient ses mélopées envoûtantes, les fleuves arrêtaient leur cours pour l’écouter et les Dryades quittaient leurs arbres qui, eux-mêmes, se penchaient pour entendre l’ivresse des accords qui sortaient de son instrument. Désespéré d’avoir vu son épouse mourir sous ses yeux, il entreprit de franchir les rives du Styx aux eaux glacées et de descendre aux Enfers pour ramener Eurydice. Il charma par le son de sa lyre les trois têtes hurlantes de l’horrible Cerbère et captiva par l'harmonie de ses chants toutes les puissances infernales pour obtenir le retour de sa compagne. Emus par sa douleur et sensibles à la mélodie de sa lyre enchanteresse, la reine Perséphone et le ténébreux Hadès consentirent à lui faire grâce, à la seule condition qu’il précède Eurydice pendant sa sortie des Enfers et qu’il ne la regarde qu’après avoir franchi le monde des ombres. Cependant, la peur de perdre Eurydice et le désir impatient de revoir sa chère épouse, le fit se retourner. La pauvre nymphe prête à revoir la lumière tendit les bras. Orphée voulut les attraper mais il n'embrassa qu’une ombre plaintive. La mort emporta sa bien-aimée qui disparut une seconde fois dans le sombre empire ! Accablé de douleur, Orphée se retira loin du monde sur le mont Rhodope et vécut en seule compagnie des animaux qui accouraient au son divin de sa lyre. Un jour pourtant, les ménades toutes de pampre couronnées, trouvèrent sa retraite. En proie au délire dionysiaque, ces nymphes farouches aux yeux rougis par le vin, invitèrent le jeune homme à l’amour. Insensible à leurs charmes, Orphée les méprisa. Rendues furieuses par son dédain, les ménades ivres de rage mirent en pièces le corps de l'amant éploré. Puis, de leurs mains ensanglantées, elles dispersèrent ses membres déchirés dans les campagnes et jetèrent dans l’Hèbre la tête du chantre sacré sous le regard des naïades endeuillées ! On affirme encore aujourd’hui que dans le tumulte des eaux, on entend parfois un soupir lugubre sortir des flots qui résonne à l’infini comme un écho ; Eurydice, Eurydice… Ces deux illustres époux, furent enfin réunis aux Enfers dans la demeure des amants vertueux et la lyre placée dans le ciel par les dieux !

Orpheus and Eurydice entre 1870 et 1880 - George Frederick Watts.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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