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25 septembre 2022

Le Milan, un oiseau à la voracité sans pareille !

On dit qu’il a des habitudes pillardes empreintes de lâcheté et des mœurs de charognard. Sans courage, il fuit devant les oiseaux plus petits comme l’épervier, la corneille et le corbeau qui le chassent et se moquent de lui. Le milan est aussi vorace et gourmand que lâche ! Insatiable, il mange tout, vole tout pourvu qu’il n’y ait aucun danger alentour. Devant un adversaire, il fuit et s’élève au plus haut dans le ciel et se perd dans les nues pour éviter la poursuite. Il se nourrit de taupes, de rats et de divers reptiles et se jette sur les poissons morts qui flottent sur l’eau. Cependant, on prétendait autrefois, que cet oiseau fort âpre à la proie et toujours affamé s’abstenait de voler les viandes dans les banquets des funérailles. Et puis, malgré tous ses défauts, il n’y a pas d’oiseau qui ait de vol plus beau, plus aisé et rapide que lui. Il plane et flâne dans les airs et quelques battements légers et nonchalants guident ses évolutions. Il établit son nid ordinairement dans les trous des rochers et parfois sur les arbres des forêts qui tombent de vétusté. Aussi, il passe pour avoir donné l’idée du gouvernail par les inflexions qu’il donne à sa queue quand il vole et inspiré l’art du pilotage. En effet, on l’appelait « oiseau pilote à queue de gouvernail ». Le nom du milan est fondé sur une croyance populaire qui accordait à cet oiseau une très longue vie, une existence de mille ans. Dans certaines cultures il est un symbole solaire. On prétend que le milan noir est un oiseau pyromane qui profite des incendies pour transporter des brindilles enflammées d’un endroit à un autre pour déplacer le feu et débusquer les petits rongeurs de leur tanière. On dit aussi que « pendant l’hiver les milans se tiennent cachés et qu’au temps des solstices ils ont la goutte aux pieds !* » 

 * Histoire naturelle de Pline traduite en françois, avec le texte..., Volume 4.

Milan royal (Milvus milvus). Tome 6, planche 32 du livre Histoire des oiseaux peints dans tous leurs aspects apparents et sensibles, ornée de planches coloriées de François-Nicolas Martinet, 1796. BNF

Le Milan et le Rossignol
Jean de La Fontaine, (1621/1695).
Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l'alarme en tout le voisinage,
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Un Rossignol dans ses mains tomba par malheur.
Le héraut du printemps lui demande la vie :
« Aussi bien, que manger en qui n'a que le son ?
Écoutez plutôt ma chanson :
Je vous raconterai Térée et son envie.
- Qui, Térée ? Est-ce un mets propre pour les milans ?
- Non pas ; c'était un roi dont les feux violents
Me firent ressentir leur ardeur criminelle.
Je m'en vais vous en dire une chanson si belle
Qu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun. »
Le Milan alors lui réplique :
« Vraiment, nous voici bien !
Lorsque je suis à jeun,
Tu me viens parler de musique.
- J'en parle bien aux rois.
- Quand un roi te prendra,
Tu peux lui conter ces merveilles.
Pour un milan, il s'en rira :
Ventre affamé n'a point d'oreilles. »

Fables de La Fontaine, édition illustrée par J.J. Grandville (1838-1840) Le Milan et le Rossignol. Bnf

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

16 septembre 2022

Le paon, roi de la volaille terrestre !

Depuis la nuit des temps, les poètes chantent sa beauté légendaire, l’éclat et la richesse de sa parure majestueuse. En effet, son plumage aux reflets ondoyants enrichi d’un lustre d’or paraît chargé de tous les trésors de l’Orient. Le sommet de sa tête est couronné d’une jolie aigrette mobile et légère, d’un vert chatoyant. Le mâle se plait à étaler et relever en roue les plumes de sa queue, chacune terminées par un œil brillant qui à chaque mouvement, produit des nuances nouvelles. Autrefois, on les employait pour fabriquer des sortes d’éventails et des couronnes en guise de laurier pour les poètes et les troubadours. Les plumes du paon se flétrissent et tombent à l’approche de l’hiver. Honteux de son état, on prétend qu’il se cache dans les endroits les plus sombres pour s’en revêtir de nouveau au printemps. Cependant, malgré l’opulente variété de couleurs dont la nature l’a décoré, il cesse de paraître charmant dès qu’on l’entend. Son répertoire vocal comprend une série d’appels criards, aigres et discordants. On prétend que son cri claironnant « léon », qu’il lance souvent avant l’orage, est un présage de pluie. Il y a bien longtemps, la chair du paon était un met très estimé. De nos jours c’est un aliment peu apprécié. On le nomme l’oiseau de Junon parce que cette déesse a placé les cent yeux d’Argus, son fidèle serviteur qui voit tout, à la queue du paon. Cette reine des cieux traversait les airs sur un char léger tiré par deux paons. Etalant ses plumes pleines d’yeux, il est le symbole de l’orgueil et de la vanité mais aussi l’emblème de la résurrection et de l’immortalité. Son incomparable plumage réunissant toutes les couleurs du ciel et de la terre fait assurément de cet oiseau élégant au port imposant le roi de la volaille terrestre !

Pavo Cristatus. Altkolorierte Lithographie, 56 x 43 cm. Blatt 3 aus Vol. I von: Monograph of Phasianide or Family of Pheasants. Verlegt bei D. G. Elliot, 1872 J. Smit nach Joseph Wolf (1820/1899).
Le Paon se plaignait à Junon. 
Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison 
Que je me plains, que je murmure ; 
Le chant dont vous m'avez fait don 
Déplaît à toute la Nature : 
Au lieu qu'un Rossignol, chétive créature, 
Forme des sons aussi doux qu'éclatants,
Est lui seul l'honneur du printemps. 
Junon répondit en colère : 
Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d'envier la voix du Rossignol ? 
Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col 
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ; 
Qui te panades, qui déploies 
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux 
La boutique d'un Lapidaire ? 
Est-il quelque Oiseau sous les cieux 
Plus que toi capable de plaire ? 
Tout animal n'a pas toutes propriétés. 
Nous vous avons donné diverses qualités : 
Les uns ont la grandeur et la force en partage ; 
Le Faucon est léger, l'Aigle plein de courage, 
Le Corbeau sert pour le présage, 
La Corneille avertit des malheurs à venir : 
Tous sont contents de leur ramage. 
Cesse donc de te plaindre, ou bien pour te punir 
Je t'ôterai ton plumage. 
Le Paon se plaignant à Junon est la dix-septième fable du livre II de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
Gravure réalisée par Pierre Etienne Moitte d'après un dessin de Jean-Baptiste Oudry représentant la fable Le paon se plaignant à Junon de Jean de La Fontaine (fable 17 du livre II). Cette gravure est parue dans l'édition complète des fables de La Fontaine, parue en quatre tomes chez l'éditeur Desaint & Saillant, rue saint Jean de Beauvais à Paris, 1755-1759.

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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