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21 décembre 2012

L’hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons

Un jour qu’elle cueillait des narcisses et des violettes dans les prairies de Sicile, non loin du mont Etna, Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, fut enlevée par Hadès, le terrible souverain des Enfers. Il emporta la jeune déesse dans son sombre empire, malgré la résistance et les cris de la nymphe Cyané et des Sirènes qui l’accompagnaient. Ignorant tout du sort de sa fille, la majestueuse déesse Déméter chercha Perséphone partout sur la terre et la pleura pendant neuf jours et neuf nuits. Voyant l’immortelle en proie à une immense douleur, la naïade Aréthuse, témoin de l’enlèvement de Perséphone, lui révéla la destinée de sa fille devenue l’épouse du ténébreux Hadès au royaume des ombres. Aussitôt instruite du rapt de Perséphone, Déméter maudit la terre et la déclara indigne de ses bienfaits ! Sur son char attelé de rapides dragons, elle traversa les airs, se transporta vers l’Olympe et déclara, les yeux baignés de larmes, que si on ne lui rendait pas sa fille, famine et sécheresse s’installeraient partout sur le monde. Sensible à sa peine et voyant la terre déchue de sa fertilité, le roi des dieux accepta le retour de Perséphone pourvu qu'elle n’ait rien mangé dans l’empire des morts. Déméter crut ramener sa fille avec elle mais les lois du Destin en décidèrent autrement. Ascalaphe, fidèle officier d’Hadès, rendit impossible le retour de la jeune déesse sur Terre en dévoilant à Zeus, avoir vu Perséphone porter quelques grains de grenade à ses lèvres et rompre ainsi le jeun imposé par les Parques. Zeus décida alors que Perséphone devrait passer six mois de l’année dans les ténèbres éternelles près de son mari et l’autre moitié sur Terre en compagnie sa mère. Déméter, indignée de l’indiscrétion d’Ascalaphe, se vengea en jetant de l'eau bouillante du Phlégéthon à la figure du cruel délateur qui se métamorphosa aussitôt en hibou, une créature aux cris lugubres et aux présages funestes. Cependant, malgré l’unique satisfaction qu’elle obtint de Zeus, le calme réapparut dans le cœur de la déesse nourricière qui répandit à nouveau ses bienfaits et l’abondance sur terre. Devenue reine des ténèbres, Perséphone ouvre chaque hiver la porte des Enfers avec un rameau de gui pour rejoindre Hadès son mari. Quand elle disparaît dans sa sombre demeure pendant les longs mois d’hiver, Déméter, son auguste mère, est en deuil et délaisse la végétation terrestre. La nature se met au repos et les semences restent enfouies sous terre avant de reparaître à la lumière quand Perséphone remonte des Enfers. Depuis ce temps, là où il régnait un printemps perpétuel, on vit apparaître le rythme des saisons !

 

Dans cette histoire on voit que Perséphone qui est emportée en Enfer est le grain de blé qui reste sous terre la moitié de l’année. Quand elle remonte sur terre voir sa mère, elle est le blé qui sort du sol et nourrit les hommes.

L'Enlèvement de Proserpine (vers 1650), par Simone Pignoni.

The Abduction of Proserpine, 1631 - Rembrandt van Rijin.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

16 décembre 2012

Les chevaux du Soleil

Légers comme l’air, ces coursiers écumant du feu divin qui emplissent l’air de leurs hennissements, ont des naseaux étincelants d’où jaillit la lumière. Plus prompts que l'éclair, ces quatre chevaux tirent ordinairement le char du Soleil. Ils vivent parmi d'autres dans les écuries célestes, se nourrissent d'ambroisie et se reposent dans les pâturages de l'Hespérie. Le premier se nomme Erythrée et désigne le soleil levant aux rayons rougeâtres. Le second, Actéon le lumineux, marque les rayons clairs de la lumière du matin. Le troisième, Lampos le resplendissant, figure le midi quand la lumière éblouissante est dans toute sa force. Le dernier, Phlégon représente le soleil couchant qui semble, à la fin de sa course, tomber dans la mer et toucher la terre. Quand la nuit se dissipe et que l'Aurore matinale annonce le jour en teintant le ciel de nuages rosés, le Soleil ordonne aux Heures célestes d'ouvrir les portes du ciel en chassant les épaisses nuées. Ces dernières qui mesurent le temps, ont pour mission de prendre soin du char du Soleil et d'atteler les fougueux destriers. Chaque jour, le dieu à la chevelure d’or, d'où émergent les rayons lumineux qui irradient tout son être, guide le quadrige étincelant de feu qui sort des ténèbres pour prendre son envol dans les airs et s'élever vers les cieux. Ensemble, ils parcourent la vaste plaine céleste dans une course embrasée, pour apporter la lumière et la chaleur essentielles à la vie sur terre !

Le Chariot d'Apollon, 1905 - Odilon Redon.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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8 décembre 2012

Le Griffon, gardien des trésors d'Apollon

Son corps de lion lui confère la puissance et la majesté, ses yeux étincelants ont le regard aiguisé de l'aigle, ses plumes, son bec et ses griffes sont acérés comme des lames. Ce mélange d’attributs mortels fait de lui un redoutable combattant, le plus terrible des félins et l’oiseau de proie le plus cruel. Le griffon est une bête à quatre pieds pourvus d’ongles grands comme des cornes de bœufs. Ceux de devant sont armés de griffes d’aigle tandis que ceux de derrière sont dotés de griffes de lion. Cet animal fabuleux est une créature solitaire qui habite les plus hautes montagnes et vit sur un âpre rocher d'où il peut observer toutes les vallées environnantes et se nourrir de proies, qu'il chasse à la nuit tombante. Sa force est prodigieuse et on le dit capable d’emporter un cheval et son cavalier dans ses puissantes serres. Aussi, un Griffon en colère a le pouvoir de flétrir l’herbe et de faner les fleurs d'un simple cri ! Symbole de la force et de la vigilance, seuls les héros et les dieux peuvent dompter cette créature fière et farouche. Selon la légende, le Griffon est le gardien des trésors d’Apollon et tire parfois son char. Cependant, seule Némésis, déesse de la vengeance et de la justice divine, l'utilise comme monture. Gardien de l’or et des trésors de la terre, le Griffon tire les chars de l’Olympe dans les airs !

Jheronimus Bosch - The Garden of Earthly Delights, central panel (detail) - 1480/1490.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : "Le griffon est tout à fait chaud ; par sa nature, il tient à la fois des oiseaux et des animaux terrestres. Comme oiseau, il est si rapide qu'aucune masse ne semble l'alourdir ; comme animal, il mange les hommes. Quand il vole dans l'air, il ne va pas tout à fait jusqu'à la chaleur brûlante, mais il s'en approche. Sa chair ne vaut rien pour la nourriture de l'homme, et, si un homme en mangeait, il serait bien malade, car, pour cela, le griffon a complètement la nature des animaux. Mais il n'a complètement aucune des deux natures."...

Les griffons de Bactriane
Jean de Mandeville, Voyages (Livre des merveilles)
Paris, vers 1410-1412
BNF, Manuscrits, Français 2810 fol. 211v

Dans ses fabuleux Voyages en Terre Sainte et en Orient qu'il aurait commencé en 1322, Jean de Mandeville rapporte qu'en Bactriane (Asie centrale), il y a plus de griffons que nulle part ailleurs. Il précise : "Un griffon a le corps plus gros et plus fort que huit lions et plus de grandeur et de puissance que cent aigles. Il est capable d'emporter dans son nid un cheval et son cavalier, ou deux boeufs attelés à une charrue, car ses serres sont aussi longues que des cornes et ses ailes déployées paraissent des arbres".
Les griffons sont ici représentés face à un autre animal fabuleux, le centaure. Dans son texte, Mandeville signale en effet que la Bactriane est aussi peuplée de centaures.

 


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7 décembre 2012

La Baguette magique, l’instrument obligé des fées, des sorcières, des enchanteurs et des devins !

Il y a bien longtemps, HécateCircé et Médée, les magiciennes les plus redoutées de l’antiquité employaient une baguette pour accomplir des métamorphoses et agir sur les éléments en déchaînant les tempêtes et les vents. Depuis, c’est l’arme obligée des fées, des sorcières, des enchanteurs et des devins avec laquelle ils opèrent les plus grands prodiges. La baguette magique est l’apanage des fées marraines qui influencent fortement la destinée humaine et dispensent à leur gré les dons, les richesses et le bien. Symbole de leur puissance surnaturelle, la baguette magique endort ou réveille à volonté les gens ou suspend le temps comme dans la belle au bois dormant. De leur baguette merveilleuse, elles changent les citrouilles en carrosse, les animaux en aimables serviteurs et les vieux haillons en habits d’or et de pierreries comme dans cendrillon. Mais il jaillit parfois de certaines baguettes toutes sortes de maléfices. Ces baguettes malfaisantes sont remises par le diable en personne aux sorciers et aux sorcières lors de leur premier sabbat. Ensemble, ils tracent des cercles sur la terre pour appeler les démons et lancent dans les airs toutes sortes de malédictions. Quelques unes sont divinatoires comme la baguette des sourciers ordinairement coupée dans un rameau fourchu en bois de coudrier. On lui attribue des vertus surprenantes comme celles de découvrir les eaux, les secrets, les trésors cachés sous terre et les métaux et parfois même les voleurs et les meurtriers. Aussi, par une force naturelle cette baguette s’anime et tourne dans la main en s’inclinant vers la terre comme un aimant. On dit que la vraie baguette magique doit être parfaitement droite et taillée dans une pousse de l’année de bois de noisetier, d’amandier, d’aubépine, de chêne, de saule, de sureau ou de pommier. Pour accroître sa puissance on l’orne à son extrémité d’un cristal miroitant où sont gravés des formules secrètes et des enchantements. Ce rameau long d’une coudée, doit être coupé de la main gauche avec une faucille d’or dès que le soleil paraît ou se couche sur l’horizon sans oublier de prononcer quelques incantations : « Toi morceau de bois, baguette des prêtresses d’autrefois, par ma volonté et le charme opéré, réveille-toi et deviens baguette divinatoire afin de me révéler tout ce que je veux savoir ! ». Qu’il en soit ainsi !

Circé par Gio Francesco Barbieri dit le Guerchin, 1590/1666. 

 

Circé est représentée avec ses attributs de magicienne, au moment où elle a résolu la mort de son mari. Le vase qu'elle tient renferme le poison qu'elle veut lui donner. Ses yeux semblent s'arrêter sur le livre de ses enchantements que l'on voit placé sur une table à côté d'un autre vase. Dans sa main droite elle tient sa redoutable baguette magique avec laquelle elle opère les plus grands prodiges.

 


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1 décembre 2012

La belle au bois dormant

« Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse. 
- Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas.
- Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? Donnez-moi que je voie si j'en ferais bien autant. »
Elle n'eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d'ailleurs l'Arrêt des Fées l'ordonnait ainsi, elle s'en perça la main, et tomba évanouie... 

La belle au bois dormant est blessée d'un fuseau, instrument de la Parque Clotho qui tient le fil des destinées humaines.

La Belle au bois dormant de Charles Perrault illustré par Gustave Doré - 1897
La Belle au bois dormant sur le point de se piquer le doigt, un conte de Charles Perrault, illustration de Gustave Doré1897.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


 

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