zimzimcarillon
greek mythology
18 octobre 2013

Le Matin

Le feu des étoiles commence à pâlir ;  
la Nuit dans ses voiles court s'ensevelir.  
L'ombre diminue, et comme une nue 
S'élève et s'enfuit : le Jour la poursuit ;  
Et par sa présence, chasse le Silence, 
Enfant de la Nuit...  
Mais déjà l'Auroredu feu de ses yeux 
Embellit et dore les portes des Cieux...  
Le dieu du reposcouvert de pavots
Remonte avec peine sur son char d'ébène.  
Dans les airs portés, 
Les aimables songessuivis des mensonges, 
Sont à ses côtés... 

Art poétique de Boileau, & divers morceaux choisis de poésie française

L'Aurore vers 1755/56, Jean-Honoré Fragonard.

 

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

9 septembre 2013

La Chimère, monstre hideux au souffle de feu !

La Chimère revêt de nombreuses apparences. Les poètes la décrivent ordinairement avec une tête de lion, un corps de bouc avec des ailes d’aigle sur le dos, la queue d’un dragon et parfois plus effrayante encore, avec trois têtes ! Née aux confins de la Lycie du géant Typhon et d’Echidna, cette créature immense et cauchemardesque qui effrayait grandement les mortels, vivait entre terre des hommes et royaume des dieux. Vomissant continuellement des tourbillons de feux inextinguibles, elle dévorait tout sur son passage et dévastait la région de Lycie. Mais la Chimère fut terrassée par le héros Bellérophon chevauchant Pégase. La ruse et les flèches enduites de plomb de ce valeureux guerrier eurent raison de l’horrible bête ! Depuis, ce monstre insaisissable à l’aspect changeant est devenu le symbole de l’irréalisable. Cependant, on dit que cette créature imaginaire n’était en fait qu’un volcan crachant des flammes et que les hauteurs de cette montagne étaient habitées par des lions, le milieu entouré par des chèvres tandis qu’à ses pieds, les serpents grouillaient et rampaient de toutes parts !

 

Illusion de la raison ou créature de notre imagination ?

Bellérophon monté sur Pégase transperce la Chimère, 1635 - Pierre Paul Rubens.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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1 septembre 2013

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines

Filles de l’Erèbe et de la Nuit, les Parques règlent de destin du monde et filent l’existence de chaque mortel par des lois éternelles. Inflexibles et sourdent aux plaintes de tous, leurs arrêts sont irrévocables, même les dieux sont soumis à leur puissance et ne peuvent défaire ce qu’elles ont entreprit. Vêtues d’une tunique blanche ourlée de pourpre, ces trois sœurs blêmes, au visage sévère, ont le front ceint d’une couronne de flocons de laine blanche entremêlée de narcisses. Elles tiennent dans leurs mains, une quenouille, un fuseau et des grands ciseaux remis par le Destin. Cette triade mystérieuse symbolise la naissance, la vie et la mort. Toutes trois filent en silence la laine dont la couleur désigne le sort de chacun. Clotho, la plus jeune des trois, préside à la naissance des hommes. Elle tient une quenouille et tire un fil léger de ses doigts habiles. Lachésis tourne le fuseau en tissant la destinée et les jours de la vie. Elle ourdit des fils de laine blanche pour une existence heureuse et longue et des fils noirs pour une histoire courte et des jours malheureux. Le plus souvent, elle mêle les deux fils pour une vie faite de bonheur et de malheur. Cependant vers la fin, elle ne file plus qu’une laine sombre. Quand à la redoutable Atropos enveloppée de ténèbres, elle coupe de son ciseau perfide le fil de la vie. On dit que rien ne peut adoucir ces ministres du Destin et que toutes prières et remèdes sont vains. L’immuable volonté de ces déesses fatidiques règle l’univers. Ces terribles filandières tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée

L'Araignée, une prédatrice habile et rusée

Les Moires, divinités du Destin. Miniature extraite du Livres des échecs amoureux d'Evrard de Conty. Vers 1496-1498. Bibliothèque nationale de France (BNF). Cote : Français 143, Folio 14v.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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31 août 2013

Le Cerbère, féroce gardien des Enfers

Ce qu’il faut savoir sur le Cerbère c’est qu’il est décrit de différentes manières : ordinairement on le présente comme un chien monstrueux avec trois têtes et une échine couverte de vipères. Cependant, Hésiode lui en donne cinquante et Horace cent. Parfois même, certains le décrivent comme un dragon… 
Couché sur les rives du fleuve Styx, ce chien cruel et hideux de grande et admirable corpulence, garde la porte des Enfers. Fruit des amours du géant Typhon et d’Echidna, il habite sous la voûte d’une obscure caverne. Du fond de son ténébreux repère qui mène aux Enfers, il rugit à triple voix. Plein de rage et de fureur, le portier de cette sinistre demeure fait retentir dans les airs ses hurlements d’airain qui épouvantent les dieux et les humains entrant sans retour dans le palais de la Nuit. Dans l’obscurité, on peut voir son échine luisante se hérisser de vipères sifflantes et menaçantes. On prétend que l’écume tombant de ses horribles têtes, distille un noir poison dont le sol s’imprègne profondément. La terre devient alors féconde d’herbes diaboliques hautement toxiques. Dans ces lieux empoisonnés croissent en abondance la Cigüe et l’Aconit aux puissantes vertus délétères dont les magiciennes se servent pour leurs noirs enchantements. Ce Féroce gardien du Palais d’Hadès, permet aux âmes des morts de pénétrer dans le sombre empire mais leur interdit d'en sortir et pétrifie d’effroi ceux qui osent s'aventurer dans le royaume des ombres. Cependant, le Cerbère n'est pas aussi invincible que la légende le dit et certains héros sont parvenus à l'apaiser. Orphée charma le Cerbère par le son de sa lyre enchantée et la belle Psyché l’amadoua avec un gâteau composé de miel et de fruits rempli d’herbes magiques et soporifiques que le monstre engloutit. La mâchoire alourdie, le Cerbère tomba aussitôt à terre dans une profonde léthargie et livra le passage à Psyché. Quant à Hercule, il s’empara de l’horrible bête, le chargea de fer, le dompta et le mena au séjour de la lumière. Les âmes filent silencieusement vers les Enfers, sous le regard acéré du Cerbère ! 

 

Le chien est un animal psychopompe comme le cheval, le loup, l'hippocampe, le dauphin, le phoque, le corbeau, la chouette et le hibou, le moineau... Ils ont la tâche de transporter l'âme des défunts vers l'autre monde.

The Garden of Earthly Delights, right panel - Detail cerberus (lower right) - Hieronymus Bosch.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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15 février 2013

La métamorphose d'Actéon en cerf

Actéon, fils d’Aristée et petit fils de Cadmus, était un chasseur habile et intrépide. Un jour, après une longue chasse fructueuse sur le mont Cithéron couvert du sang et du carnage des animaux, Actéon rappela ses compagnons hors d’haleine, dispersés sur les sentiers escarpés et les invita à poser les armes et à se reposer. Actéon, quant à lui, s’engagea dans un bois, laissant ses pas incertains le guider dans ces lieux inconnus. Là, s’étendait une vallée couverte de pins et de cyprès consacrée à Diane. Dans l’épaisseur de la forêt, s’ouvrait un antre ombragé, lieu cher à la divine chasseresse, arrosé d’une source aux eaux limpides, aux rives verdoyantes, où elle aimait délasser ses attraits en compagnie des nymphes qui l’entouraient. Actéon entraîné par la destinée, parvint à l’endroit où Diane se baignait. L’imprudent pénétra dans le temple de la déesse et vit ce que nul mortel ne devait voir. Les nymphes, honteuses de leur nudité, remplirent la forêt de hurlements et se pressèrent autour de la chaste déesse pour cacher sa vertu en faisant un rempart de leurs corps. Mais Diane plus grande qu’elles, les dominait encore. Exposée ainsi au regard de cet homme, son teint pris la couleur pourpre de l’aurore. Elle détourna son visage en songeant à son arc et ses flèches rapides laissés sur la rive. Soudain, elle s’arma de l’eau qui coulait sous ses yeux et la jeta au visage de l’audacieux en disant ces mots : « Fuis maintenant et va dire, si tu le peux, que tu as vu Diane paraître sans voile sous tes yeux ! ». Sans le menacer davantage, elle donna à l’indiscret une tête de cerf aux larges bois. Son cou s’allongea, son corps se couvrit d’un beau pelage tacheté, ses mains se changèrent en pieds et ses bras en jambes effilées. A ces changements, Diane ajouta la crainte et lui laissa la raison. Le chasseur effrayé prit la fuite et s’étonna de sa légèreté et de la rapidité de sa course. Dans le miroir des eaux, il vit sa forme nouvelle et cria sa peine, mais sa voix se perdit dans un gémissement plaintif. Au loin, il entendit d’innombrables abois, une meute impitoyable se lançait à sa poursuite emportée par l’ardeur de la proie. Actéon ne savait plus où aller et fuyait les siens qui ne pouvaient le reconnaître. Il tomba à genoux et d’un ton suppliant dit : « Je suis Actéon votre maître ! », mais ses paroles n’étaient pas celles d’une voix humaine. Les chiens qui l’encerclaient maintenant, plongèrent leurs dents dans le corps de leur maître et le mirent en lambeaux. La témérité d’Actéon, due au hasard, fut sans nul doute trop punie. Cependant, quand il exhala son âme, on dit que son châtiment fut digne de la vengeance et de l’austère chasteté de Diane ! 

 

La métamorphose d'Actéon en cerf, planche 24 - Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878.
Gravure : Bernard Picart.


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16 janvier 2013

Les Filles de Minée changées en chauves-souris

Habiles à faire de beaux ouvrages et ardentes au travail, les Filles de Minée étaient au nombre de trois : Alcithoé, Leucippé et Arsinoé. Cependant, elles méprisaient le culte de Bacchus et osaient lui contester sa naissance immortelle. Un jour, pendant que tous les Thébains se rendaient à la fête pour rendre honneur à Bacchus, le prêtre qui présidait à la cérémonie nouvelle, leur annonça que ce dernier se vengerait sans pitié. Mais, à l’ombre de leur toit, les Minéides continuèrent à tisser sans relâche de leurs doigts agiles, refusant d’abandonner leurs travaux. Soudain, des bruits de flûtes, de tambours et de trompettes parvinrent à leurs oreilles et une odeur de myrrhe et de safran embauma toute la pièce, ce qui les étonna vivement car elles ne virent personne. Puis, tout à coup, ce qui parut incroyable, leurs trames devinrent peu à peu verdoyantes comme le lierre, leurs fuseaux s’entourèrent de pampre laissant place au thyrse et le fil prit la teinte pourpre du raisin. Tandis que le jour finissait, que la nuit étendait sur la nature son voile gris et que l’air s’emplissait d’horribles hurlements, elles virent briller de toute part des torches flamboyantes éclairant les murs d’ombres terrifiantes. Fuyant devant la lumière, les sœurs sacrilèges cherchèrent les lieux les plus secrets pour se cacher. Pendant leur fuite, leurs membres se rétrécirent et une fine membrane enveloppa leurs bras, leurs corps devinrent noirs et velus. Sans le secours d’un plumage, elles s’élevèrent vers le plafond où elles restèrent suspendues. Elles voulurent exprimer leur douleur mais leurs voix ne furent plus qu’un son aigu. Les filles rebelles de Minée autrefois si fières se changèrent en d’ignobles créatures ennemies du jour. On dit que les chauves-souris n’aiment point les forêts comme les autres oiseaux et ne volent qu’à la tombée de la nuit en fuyant la lumière qu’elles ont en horreur. Depuis, elles hantent les toits de nos maisons, le creux des vieux murs et les antres sombres et mystérieux. Pour avoir filé un jour de fête, ces filles obstinées et impies furent changées en chauves-souris !

 

Compagnes du nocturne Vesper, on les nomme aussi Vespérides. Ce dieu préside au matin, sous le nom de Lucifer ; et au soir, sous le nom de Vesper. Vespertilio est un genre de chauves-souris.

 

Article : La chauve-souris, créature de mauvais augure

Les Filles de Minée - Illustration de Jean-Baptiste Oudry

Gravure réalisée par Jacques Ménil d'après un dessin de Jean-Baptiste Oudry représentant la fable Les filles de Minée (fable 28 du livre XII). Cette gravure est parue dans l'édition complète des fables de La Fontaine, parue en quatre tomes chez l'éditeur Desaint & Saillant, rue saint Jean de Beauvais à Paris, 1755-1759.


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21 décembre 2012

L’hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons

Un jour qu’elle cueillait des narcisses et des violettes dans les prairies de Sicile, non loin du mont Etna, Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, fut enlevée par Hadès, le terrible souverain des Enfers. Il emporta la jeune déesse dans son sombre empire, malgré la résistance et les cris de la nymphe Cyané et des Sirènes qui l’accompagnaient. Ignorant tout du sort de sa fille, la majestueuse déesse Déméter chercha Perséphone partout sur la terre et la pleura pendant neuf jours et neuf nuits. Voyant l’immortelle en proie à une immense douleur, la naïade Aréthuse, témoin de l’enlèvement de Perséphone, lui révéla la destinée de sa fille devenue l’épouse du ténébreux Hadès au royaume des ombres. Aussitôt instruite du rapt de Perséphone, Déméter maudit la terre et la déclara indigne de ses bienfaits ! Sur son char attelé de rapides dragons, elle traversa les airs, se transporta vers l’Olympe et déclara, les yeux baignés de larmes, que si on ne lui rendait pas sa fille, famine et sécheresse s’installeraient partout sur le monde. Sensible à sa peine et voyant la terre déchue de sa fertilité, le roi des dieux accepta le retour de Perséphone pourvu qu'elle n’ait rien mangé dans l’empire des morts. Déméter crut ramener sa fille avec elle mais les lois du Destin en décidèrent autrement. Ascalaphe, fidèle officier d’Hadès, rendit impossible le retour de la jeune déesse sur Terre en dévoilant à Zeus, avoir vu Perséphone porter quelques grains de grenade à ses lèvres et rompre ainsi le jeun imposé par les Parques. Zeus décida alors que Perséphone devrait passer six mois de l’année dans les ténèbres éternelles près de son mari et l’autre moitié sur Terre en compagnie sa mère. Déméter, indignée de l’indiscrétion d’Ascalaphe, se vengea en jetant de l'eau bouillante du Phlégéthon à la figure du cruel délateur qui se métamorphosa aussitôt en hibou, une créature aux cris lugubres et aux présages funestes. Cependant, malgré l’unique satisfaction qu’elle obtint de Zeus, le calme réapparut dans le cœur de la déesse nourricière qui répandit à nouveau ses bienfaits et l’abondance sur terre. Devenue reine des ténèbres, Perséphone ouvre chaque hiver la porte des Enfers avec un rameau de gui pour rejoindre Hadès son mari. Quand elle disparaît dans sa sombre demeure pendant les longs mois d’hiver, Déméter, son auguste mère, est en deuil et délaisse la végétation terrestre. La nature se met au repos et les semences restent enfouies sous terre avant de reparaître à la lumière quand Perséphone remonte des Enfers. Depuis ce temps, là où il régnait un printemps perpétuel, on vit apparaître le rythme des saisons !

 

Dans cette histoire on voit que Perséphone qui est emportée en Enfer est le grain de blé qui reste sous terre la moitié de l’année. Quand elle remonte sur terre voir sa mère, elle est le blé qui sort du sol et nourrit les hommes.

L'Enlèvement de Proserpine (vers 1650), par Simone Pignoni.

The Abduction of Proserpine, 1631 - Rembrandt van Rijin.


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22 novembre 2012

La métamorphose d’Arachné en araignée

Arachné, qui excellait dans l’art d’assortir les fils et de varier les nuances et les reflets sur des métiers divers, colorait avec grâce l’univers. Malgré son humble origine, son nom était célèbre dans toutes les villes de la Lydie. Souvent les nymphes délaissaient leurs bosquets, leurs grottes humides ou leurs ondes sacrées pour voir le fuseau s’animer sous ses doigts habiles et admirer la toile achevée. Un jour pourtant, cette jeune fille perdit toute modestie en prétendant surpasser la déesse Athéna dans l’art de tisser et osa lui disputer l’empire des beaux arts. Offensée d’une telle témérité, l’immortelle accepta le défi. Pendant le face à face, les deux fileuses entrelacèrent les fils légers sous leurs aiguilles rapides avec délicatesse et virtuosité. Sous les mains d’Athéna se mêlaient mille couleurs, l’or et la soie et l’histoire des dieux s’écrivait sous ses doigts. La jeune Lydienne, quant à elle, peignait de ses mains graciles toutes les faiblesses et les crimes des dieux. Cependant, lorsque les ouvrages furent terminés, force était de constater la victoire d’Arachné qui tissa une toile de toute beauté. Irrité de ce succès, Athéna se vengea de sa rivale en la frappant au visage de plusieurs coups de navette et d’un seul regard déchira l’ouvrage. Ne pouvant supporter cet affront, l’infortunée humiliée se pendit de désespoir à un cordon. La voyant ainsi pendue, Athéna prise de compassion adoucit son destin en déclarant : « Vis, malheureuse, mais toujours suspendue ! Et que ce châtiment s’applique jusqu’à ta descendance la plus reculée ». À l’aide d’une herbe au suc venimeux, choisie par la redoutable Hécate, la déesse métamorphosa Arachné qui perdit soudain ses traits. Son ventre se gonfla du noir venin dont elle était imprégnée et se changea en une fileuse araignée aux longs doigts effilés qui lui servent maintenant de pieds. Depuis, fidèle à ses anciens travaux, la mortelle Arachné abusée par les dieux continue à ourdir sa toile en tirant de son corps des fils déliés !

 

Comme Minerve et Arachné, les Parques sont aussi de célèbres filandières de l’antiquité.
Redoutables fileuses des destinées humaines, elles tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin...

Femme Araignée 2008 Cécile Decorniquet
Photo © Cécile Decorniquet Studio


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2 novembre 2012

Les terribles juments de Diomède

Ces juments furieuses qui vomissaient le feu et crachaient des flammes par les naseaux étaient au nombre de quatre. Nommées Podargus, Lampus, Xanthus et Dinus, elles étaient si indomptables et si fortes qu’on devait les tenir avec des chaînes et des brides de fer. Cette terrible cavale appartenait à Diomède, roi impitoyable de Thrace, fils d’Arès et de la nymphe Cyrène. On prétend qu’il les nourrissait de chair humaine et leur donnait à dévorer, dans des mangeoires d’airain, le corps de ses hôtes et de tous les malheureux étrangers de passage qui avaient le malheur de tomber entre ses mains. On pouvait voir avec horreur, le sol des écuries jonché d’ossements et de membres déchiquetés par les redoutables juments. Cependant, Héraclès reçut l'ordre d'Eurysthée, roi de l’Argolide et le pire ennemi du héros pendant ses douze travaux, de dérober les animaux anthropophages pour son huitième travail et de les ramener dans l’antique cité de Mycènes. Héraclès s’empara sans peine des juments qu'il confia à Abdère, son fidèle écuyer, pendant son combat avec le tyran de Thrace. Mais ce dernier ne put les maîtriser et fut déchiqueté par l'effrayante cavale. Accablé de tristesse devant les restes de son jeune ami, il assomma Diomède et s'empara des juments féroces qu’il rendit obéissantes en les rassasiant avec le corps de leur maître moribond. On dit qu'aussitôt elles redevinrent dociles et herbivores. Héraclès amena les juments à Eurysthée qui les consacra à la déesse Héra !

Diomède dévoré par ses chevaux (détail), 1865 - Gustave Moreau.

 


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28 septembre 2012

La nymphe Aréthuse métamorphosée en une source aux ondes profondes

Aréthusevouée toute entière à la déesse Artémis, préférait sans compter les plaisirs de la chasse aux peines de l’amour. Cette nymphe libre et habile, fatiguée de lancer ses filets et ses appâts, rencontra un jour en Elide une onde claire et limpide et s’y baigna. Le dieu fleuve Alphée la vit, l’accueillit dans les bras de ses eaux fraîches et vives et dans l’instant l’aima. Tandis qu’elle plongeait et nageait avec délice, elle entendit un murmure et sentit un léger frémissement sur son corps, qui la remplit d'effroi. Apercevant une ombre, elle s’échappa nue sur la rive et se lança dans une course craintive à travers bois. Alphée, sous les traits d’un chasseur, la poursuivit et crut la saisir. Mais dans sa fuite la nymphe implora le secours d’Artémis qui l'entoura d’une épaisse nuée, dérobant ainsi à la vue d’Alphée sa vertu et sa nudité. Cependant, porté par son amour, le dieu fleuve continua sa poursuite effrénée. La naïade essoufflée frémit et sentit ses forces la quitter. Soudain, sa chevelure humide se distilla en une multitude de gouttes de rosée, son corps fondit et l’onde naquit sous ses pieds. Aréthuse se transforma en une source profonde. La déesse Artémis ouvrit alors la terre pour que la naïade suive son cours sous la mer et rejaillisse en fontaine dans une île lointaine. Alphée reprit sa forme de fleuve et suivit le cours de la nymphe. Roulant ses flots sous l'Océan, sans prendre d'amertume, il s’unit et se mêla à l'onde douce et pure de la belle naïade. On prétend aujourd’hui encore, qu’un morceau de bois ou des fleurs jetés dans l'Alphée en Grèce réapparaissent dans la fontaine d'Aréthuse en Sicile !

La nymphe Aréthuse par Charles Alexandre Crauk, 4e quart du 19ème siècle.
 

La nymphe Aréthuse rencontre la majestueuse Déméter

Pendant son long voyage au cœur de la Terre, Aréthuse rencontre la majestueuse Déméter en proie à une immense douleur. Errante et vagabonde, la déesse de la terre et des moissons cherche sa fille Perséphone et la pleure depuis neuf jours et neuf nuits déjà. Voyant cette mère désespérée, la naïade lui révéle la destinée de sa fille devenue l'épouse d’Hadès au royaume des ombres...

 

Article : "l'hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons"

Ceres and Arethusa. Arethusa pleads for earth and mankind, which Ceres is cursing. In the background dying cattle and peasants. Engraving by Vincenz Grüner, 1791.


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4 juillet 2012

Les Néréides, filles de Doris et de Nérée

Nérée, le plus ancien des dieux marins, enfant de la Terre et de l'immense Océan, épousa la nymphe Doris qui donna le jour à cinquante filles appelées les Néréides. Ce dieu bienveillant, au don de prédire l’avenir, séjourne sous les flots entouré de ses nombreuses filles qui le divertissent par leur danse et leur chant. Les Néréides à la chevelure entrelacée d’herbes marines et aux pieds d'argent, président à la mer et maîtrisent les ondes profondes et la tourmente des vents. Bienveillantes, elles accompagnent le voyage des marins en parcourant l’étendue infinie des mers sur des dauphins ou des chevaux marins. Douées de métamorphoses, elles surgissent des flots pour chasser les monstres des eaux. Autrefois, pour se préserver des naufrages et s’assurer une pêche fructueuse, les hommes les honoraient en leur consacrant des autels et des temples près des rivages et dans les ports. Mais ces nymphes de nature aimable et secourable, peuvent se révéler parfois redoutables. Aussi, quand Cassiopée, reine d’Ethiopie, se vanta avec sa fille Andromède de surpasser en beauté toutes les Néréides réunies, leur colère fut terrible. Elles punirent cet affront en envoyant, avec l’aide de Poséidon, un horrible monstre marin dévaster leur pays. Pour apaiser leur courroux, Cassiopée dut offrir sa fille en sacrifice. Enchaînée sur un rocher, la belle Andromède fut livrée au monstre pour être dévorée. Cependant, elle fut sauvée par le héros Persée chevauchant Pégase, le célèbre cheval ailé !

Perseus and Andromeda, 1570 - Giorgio Vasari.

Perseus, riding on Pegasus, kills the dragon to rescue Andromeda, Othea's Epistle (Queen's Manuscript). vers 1410/1414.


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29 juin 2012

Amphitrite & Poséidon

Capable d'un simple regard d'apaiser la fureur des éléments et le souffle des vents, Amphitrite environne la terre de ses ondes immenses et profondes. Poséidon, dieu qui règne en maître sur la mer et déchaîne de terribles tempêtes avec son trident, aperçut Amphitrite conduisant le chœur des néréides et aussitôt l’aima. Mais quand il s’approcha, la nymphe prit peur et s’enfuit auprès du Titan Atlas pour lui échapper. Résolu à l'épouser, Poséidon écuma les mers, en vain, pour la retrouver. Il l'a fit chercher par de nombreux messagers, parmi lesquels le célèbre Delphinos qui surpassait en vitesse et en intelligence les autres poissons. Cet orateur brillant, chargé des intérêts de Poséidon, retrouva Amphitrite et déploya tous ses talents pour la rendre sensible aux sentiments de son maître. Charmée par tant de verve et d'éloquence, Amphitrite se laissa émouvoir et consentit à devenir la compagne du dieu de la mer. Plein de considération pour l’art de persuasion de son messager, le dieu inspira au dauphin un penchant naturel pour les humains. A sa mort, il porta Delphinos vers les astres et le transforma en constellation. Amphitrite donna à Poséidon trois enfants : Rhodè, Benthésicymé et Triton. Entourés des divinités de la mer, on peut apercevoir, par delà l’horizon, Amphitrite et Poséidon dans un char effleurant les eaux, tiré par des chevaux marins qui fendent les mers à la vitesse de l’éclair !

Neptune and Amphitrite - Jacob de Gheyn II, second half of 16th century. 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

10 juin 2012

Orphné, Déméter, Ascalaphe et la naissance du hibou

Nymphe du lac d’Averne, Orphné était l’une des plus belles divinités. Elle épousa le dieu fleuve Achéron, aux sombres rivages et aux flots amers, que Zeus précipita dans le Tartare pour avoir étanché la soif des Titans. Des amours d’Orphné et de l'Achéron, naquit Ascalaphe qui devint l'intendant des mines d'Hadès et son fidèle officier. Après l’enlèvement de sa fille Perséphone par le souverain des morts, Déméter, déesse nourricière, conjura Zeus de lui rendre sa fille. Sensible à sa peine, il accepta le retour de Perséphone pourvu qu'elle n’ait rien mangé dans le vaste empire des morts. Cependant, les lois du Destin en décidèrent autrement. Ascalaphe rendit impossible le retour de la jeune déesse sur Terre en dévoilant à Zeus avoir vu Perséphone rompre son jeun imposé par les Parques, en portant quelques grains de grenade à ses lèvres. Les termes de l'accord furent donc changés, et le roi des dieux décida que Perséphone devait passer six mois de l’année dans les ténèbres éternelles près d'Hadès son mari et l’autre moitié sur Terre en compagnie de sa mère. Indignée de cette indiscrétion, Déméter vengea sa douleur en jetant de l'eau bouillante du Phlégéthon à la figure du cruel délateur, le changeant aussitôt en hibou. La déesse Athéna prendra sous sa protection cette sinistre créature aux funestes présages et aux cris lugubres qui veille la nuit et l'avertit au moindre bruit !

Ascalaphus is turned into an owl. Engraving by Johann Ulrich Krauß, 1690.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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8 juin 2012

Téthys, mère des nymphes Océanides

Née des amours du Ciel Ouranos et de la Terre Gaïa, Téthys appartient à la famille des Titanides. Elle épouse son frère l'Océan et devient mère des trois mille nymphes appelées les Océanides et des trois mille dieux fleuves. Bienveillante, elle symbolise la fertilité, l'abondance et la richesse marine. Tout le jour, elle arpente son empire sur un char tiré par des chevaux marins. Ses filles, aux cheveux perlés de nacre et de roses marines flottants au gré de l’onde et du vent, la suivent, entourée de joyeux Tritons et de dauphins bondissants. On dit que chaque soir sur l’horizon, le Soleil descend et se couche près de Téthys après avoir réchauffé l'univers de ses rayons flamboyants. Rhéa sa sœur, lui confiera l’éducation de sa fille Héra, qui deviendra l'épouse de Zeus et reine de tous les dieux de l'Olympe. Nymphes des profondeurs marines et sœurs des dieux fleuves, les Océanides sont les gardiennes des eaux terrestres et souterraines qui couvrent et entourent la vaste terre. Elles veillent sur les gouffres écumants, les rivières, les fleuves, les ruisseaux, les fontaines et les cascades qui précipitent leurs flots à grand bruit. Zeus leur donnera la noble mission, avec l’aide du dieu Apollon, de guider et de protéger la santé des jeunes gens de l'enfance à l'adolescence. Ces filles de l’Océan peuvent se targuer d’une grande influence sur la postérité divine, en devenant pour certaines d’illustres déesses !

Les Oceánides de Gustave Doré, 1860.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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7 juin 2012

Les vertes dryades, environnées d’ombrage et couronnées de feuillage

Ces divinités sylvestres environnées d’ombrage et couronnées de feuillage, foulent d'un pas léger les chemins silencieux et obscurs des forêts. Hache à la main et toujours prêtes à punir les outrages faits aux bois dont elles ont la garde, les dryades veillent farouchement sur les sentiers bordés d’arbres aux sombres ramures remplies de murmures. Au contraire des Hamadryades qui meurent avec l'arbre avec lequel elles sont nées, les dryades vagabondent et se divertissent librement dans les forêts et les bois fraîchement ombragés. Parfois, dans quelques bosquets mystérieux, on entend les rires et les soupirs de plaisir de ces tendres divinités en compagnie des faunes, des satyres et des bergers. Les jours de fêtes, les dryades aiment se rassembler autour de leurs arbres aux immenses racines et aux rameaux couverts de bandelettes et d'offrandes. Sous ces branchages parés de guirlandes, elles enlacent les troncs des arbres vénérés en formant des rondes et des danses légères. Il y a bien longtemps, avant d'abattre un arbre dans les forêts divines, il était de coutume d'invoquer les dryades par une formule enchantée afin qu’elles quittent leur chêne sans être courroucées. Les ministres de la religion devaient déclarer solennellement que les nymphes forestières avaient abandonné leurs verdoyantes demeures en toute sérénité, pour empêcher les humains de détruire leurs bois en toute impunité !

"Femme forêt", 2008 © Cécile Decorniquet Studio


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29 mai 2012

Styx, une océanide révérée

Cette océanide préside à une fontaine dont les ondes noires et glaciales donnent naissance à un fleuve, bordé d’ifs funèbres, qui disparaît sous terre et finit son parcours dans le royaume d’Hadès. Ce fleuve qui exhale des vapeurs inquiétantes environne et ceint neuf fois les Enfers de ses méandres, séparant ainsi les morts emprisonnés sur ses rives ténébreuses, du monde des vivants. Craintes des mortels, ces eaux délétères inspirent une grande frayeur et une profonde mélancolie. Seul le nocher Charon traverse le fleuve d’éternité sur une frêle embarcation, pour transporter les âmes sur les rives des Enfers. Styx s’unit avec le Titan Pallas et enfanta la Victoire, la Force, l’Ardeur et le Pouvoir. Accompagnée de ses redoutables enfants, elle vola au secours de Zeus pendant sa lutte contre les Titans et contribua à sa victoire. Il récompensa la nymphe en lui accordant la distinction la plus honorable, celle des serments irrévocables perpétrés sur ses flots. Les dieux qui prêtent serment sur le Styx, une main sur terre et l’autre sur la mer, respectent leur promesse fidèlement. Les parjures qui enfreignent le serment sont condamnés par Zeus à boire une coupe remplie d’eau empoisonnée qui les plonge dans une profonde léthargie pendant une année. Dépourvus ainsi de vie, privés de nectar et d’ambroisie, ils sont, après ce châtiment, écartés des dieux et de leur compagnie pendant neuf ans !

Charon transfers the souls of deads over the Stix river - Konstantin Makovsky, 1861.


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23 mai 2012

La métamorphose de la nymphe Syrinx en roseau

Fille du dieu fleuve Ladon et compagne favorite des hamadryades, Syrinx se consacrait toute entière à l'exercice de la chasse auprès de la déesse Artémis. Les bras armés de son arc d’ivoire et de son carquois, elle parcourait les forêts verdoyantes et les monts enneigés de l’Arcadie. Cette nymphe chaste d’une éclatante beauté, qui n'éprouvait ni l’amour ni ses charmes, était sans cesse pourchassée par les divinités des bois et des vergers. Mais son pas vif et agile lui permettait de résister aux désirs de tous et de leur échapper. Un jour pourtant, le dieu Pan aperçut la naïade, la désira et lui avoua son amour avec empressement. Syrinx, effrayée par ces ardeurs le repoussa et prit la fuite à travers champs. Arrêtée dans sa course folle par les eaux, elle supplia ses sœurs les naïades de la transformer en roseau. Aux abords de la rive, Pan crut saisir la belle mais n’enlaça qu’une brassée de joncs agités par les vents. Penché au-dessus de l'onde, le dieu soupira et entendit dans le murmure des eaux, un son mélodieux et charmant. En exhalant son âme et ses derniers sanglots, la triste nymphe fit naître un air nouveau ! Le dieu Pan assembla alors, avec de la cire d'abeille, sept roseaux de longeurs inégales résonnant des plaintes de Syrinx et créa un nouvel instrument !

Pan et Syrinx, 1722/1724 - Jean-François de Troy


 

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20 mai 2012

Les hippocampes, chevaux marins aux sabots d'airain

Jaillissant dans un tourbillon d’écume et de vent, ces chevaux marins aux sabots d'airain et à la queue de poisson, tirent le char d'Amphitrite et de Poséidon, qu’ils entraînent dans une course rapide sur la toute la surface de la mer. Le majestueux cortège est entouré des Néréides montées sur des dauphins et des tritons soufflant dans leurs conques pour annoncer, avec fracas, la présence de la déesse et du dieu de la mer et des eaux. Ces créatures étranges à l'apparence mi-chevaline et mi-marine, ont l'encolure, la tête et les antérieurs d’un cheval pourvu de pieds fourchus. Dotés de deux grandes ailes placées avec élégance au milieu d’un corps verdâtre, leur croupe se termine par une longue queue serpentine recouverte d'écailles. Symboles du dernier voyage, les hippocampes servent de montures aux âmes qui passent dans l'autre monde. Ils ont pour mission, avec l'aide du dieu Hermès, de conduire les défunts par-delà les mers, pour se rendre au sombre séjour. Monture favorite des néréides et des tritons, les hippocampes sont aussi attelés au char de l'immortel Protée. Doué du don de prophétie et du pouvoir merveilleux de se métamorphoser, ce « Vieillard de la mer » est l'esclave et le gardien des troupeaux de phoques de Poséidon. Parfois, on peut apercevoir à l'horizon, le somptueux cortège d'Amphitrite et de Poséidon, environné d'une foule de créatures marines et de drôles de chevaux qui font voler son char sur les flots !

L'hippocampe est un animal psychopompe : il a pour mission d’accompagner et de guider les âmes, la nuit de leur mort, vers l’autre monde, comme le cheval, le loup, le dauphin, le phoque, le chien, la chouette, le moineau et le corbeau...

The Greek gods, Neptune - Wenceslas Hollar, 1607/1677.

 


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13 mai 2012

Eurydice et Orphée

Tendre compagne d'Orphée, Eurydice fut, le jour de ses noces, alors qu’elle fuyait les avances du berger Aristée, piquée au talon par un redoutable serpent et mourut dans l’instant. Tandis que les cris des Dryades éplorées retentissaient dans les forêts, Orphée inconsolable jura de la faire revenir de l'Hadès. Eperdu de chagrin, il se tourna en vain vers le ciel qui resta sourd à ses appels. Fils de la muse de l’éloquence Calliope, Orphée savait subjuguer les plus insensibles et les choses inanimées par ses poésies et sa lyre enchantée. Les bêtes sauvages suivaient ses mélopées envoûtantes, les fleuves arrêtaient leur cours pour l’écouter et les Dryades quittaient leurs arbres qui, eux-mêmes, se penchaient pour entendre l’ivresse des accords qui sortaient de son instrument. Désespéré d’avoir vu son épouse mourir sous ses yeux, il entreprit de franchir les rives du Styx aux eaux glacées et de descendre aux Enfers pour ramener Eurydice. Il charma par le son de sa lyre les trois têtes hurlantes de l’horrible Cerbère et captiva par l'harmonie de ses chants toutes les puissances infernales pour obtenir le retour de sa compagne. Emus par sa douleur et sensibles à la mélodie de sa lyre enchanteresse, la reine Perséphone et le ténébreux Hadès consentirent à lui faire grâce, à la seule condition qu’il précède Eurydice pendant sa sortie des Enfers et qu’il ne la regarde qu’après avoir franchi le monde des ombres. Cependant, la peur de perdre Eurydice et le désir impatient de revoir sa chère épouse, le fit se retourner. La pauvre nymphe prête à revoir la lumière tendit les bras. Orphée voulut les attraper mais il n'embrassa qu’une ombre plaintive. La mort emporta sa bien-aimée qui disparut une seconde fois dans le sombre empire ! Accablé de douleur, Orphée se retira loin du monde sur le mont Rhodope et vécut en seule compagnie des animaux qui accouraient au son divin de sa lyre. Un jour pourtant, les ménades toutes de pampre couronnées, trouvèrent sa retraite. En proie au délire dionysiaque, ces nymphes farouches aux yeux rougis par le vin, invitèrent le jeune homme à l’amour. Insensible à leurs charmes, Orphée les méprisa. Rendues furieuses par son dédain, les ménades ivres de rage mirent en pièces le corps de l'amant éploré. Puis, de leurs mains ensanglantées, elles dispersèrent ses membres déchirés dans les campagnes et jetèrent dans l’Hèbre la tête du chantre sacré sous le regard des naïades endeuillées ! On affirme encore aujourd’hui que dans le tumulte des eaux, on entend parfois un soupir lugubre sortir des flots qui résonne à l’infini comme un écho ; Eurydice, Eurydice… Ces deux illustres époux, furent enfin réunis aux Enfers dans la demeure des amants vertueux et la lyre placée dans le ciel par les dieux !

Orpheus and Eurydice entre 1870 et 1880 - George Frederick Watts.


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1 mai 2012

La nymphe Echo et Narcisse

Echo était une oréade volubile qui distrayait la reine de l’Olympe par de longs discours habiles pour favoriser les infidélités de Zeus. Elle fut condamnée par cette dernière, instruite de cette perfidie, à ne plus jamais parler la première et à ne répéter que la fin des mots. Un jour pourtant, la nymphe soumise au silence rencontra le jeune Narcisse errant au fond des bois. Intriguée, elle le suivit pas à pas. Ce jeune éphèbe dont la beauté n'avait point d’égal, était fils de la nymphe Liriope et du fleuve Céphise. Curieuse de la destinée de son enfant, Liriope consulta l’oracle qui lui prédit qu’il vivrait fort longtemps, s'il ne se voyait pas lui-même, menaçant même Narcisse d'une mort soudaine s'il approchait des fleuves, des lacs, des étangs et des ruisseaux. Parvenu à l'adolescence, le fier Narcisse au cœur farouche que l'on ne pouvait voir sans l'aimer, fuyait les nymphes et leur amour, préférant poursuivre le cerf et le sanglier dans les forêts. Echo séduite et passionnément éprise, s'approcha timidement du jeune homme et soupira. Prête à lui révéler son amour secret elle ouvrit la bouche qui lui refusa la parole. Confuse et honteuse, la nymphe désemparée versa des sanglots silencieux que Narcisse ne pensa même pas à sécher. Déconcerté devant tant de chagrin, il rejoignit ses compagnons, la laissant seule dans la forêt. Eperdue de douleur, elle se consuma de tristesse dans les bois, il ne resta d'elle que sa voix. La nymphe solitaire devint un son impalpable qui retentit dans les airs et son corps élancé, desséché par les regrets, se changea peu à peu en rocher. Ses compagnes, émues par son triste sort et victimes elles-mêmes de la froide indifférence de Narcisse, prièrent l'Amour de les venger. Le dieu exauça leur vœu et conduisit le jeune Narcisse, tourmenté par la soif après une longue partie de chasse, près d'une source isolée. Tandis qu'il se penchait, le cristal de l'eau lui renvoya son reflet. Couché sur la rive il contempla, immobile, la beauté de son image qui lui inspira aussitôt une étrange folie. Il tendit les bras et demeura en extase devant son reflet sans pouvoir détacher ses yeux du miroir des eaux. C'est ainsi que l'orgueilleux Narcisse, éperdu d'amour pour lui même, se précipita dans l'onde et s'éteignit pour toujours sous les yeux de l'Amour en donnant naissance à une fleur délicate qui meurt la tête penchée. Les nymphes éplorées qui se crurent trop vengées, versèrent des larmes amères en cherchant partout le corps de Narcisse sur la rive. Au milieu des herbes humides, elles ne trouvèrent qu'une fleur charmante flottant sur les eaux. Depuis, on dit que cette jolie plante est liée à la mort et qu'elle provoque l'engourdissement des sens. On prétend aussi que l'ombre de Narcisse se penche toujours et ne cesse de s'admirer dans les eaux glacées du Styx, le fleuve aux vapeurs délétères qui ceint neuf fois par ses méandres les Enfers !

Echo and Narcissus - John William Waterhouse, 1903.

Echo, 1874 - Alexandre Cabanel.


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