zimzimcarillon
21 novembre 2015

L’Aurore et la métamorphose de Tithon en cigale

Quand l’Aurore paraît à l’Orient dans sa robe safran, la Nuit se dissipe, la Lune pâlit, le Sommeil et les Astres peu à peu s’enfuient. Splendide, elle sort chaque matin de son palais de vermeil et s’avance dans les cieux sur un char couleur de feu, tiré par deux chevaux lumineux, traçant dans les airs des sillons de pourpre, d’or et d’azur. De ses doigts de rose, elle ouvre les portes du ciel pour annoncer la lumière et faire grandir le Jour. Le monde entier alors renaît, tous les êtres et la nature se réveillent et s’émerveillent de la douceur de sa lueur et de la fraîcheur de la rosée qu’elle répand partout sur la terre. Les fleurs lui doivent tout leur éclat et leur beauté. Puis, impatiente, elle guette l’astre du jour pour l’accueillir dans ses bras mais elle s’évanouit et meurt à l’approche des premiers rayons trop brillants qui enflamment le ciel. Sœur de la lune et du Soleil levant, l’Aurore est aussi la mère des Vents, des astres qui constellent le firmament et de Lucifer, l’étoile qui luit dans le ciel du Matin. Parmi ces nombreux amours, cette déesse de rose aima Tithon un mortel et pria Zeus de lui accorder l’immortalité. Le roi des dieux combla ses vœux, mais elle oublia de demander la jeunesse éternelle et le malheureux Tithon fut condamné à subir sans fin le fléau de la cruelle Vieillesse. L’Aurore adoucit son triste sort en le changeant en cigale*, pour entendre éternellement la voix de son bel amant !

* Les Anciens disaient que la Cigale, le plus musical de tous les insectes, se nourrissait de la rosée qui tombe au lever de l’Aurore.

Aurora's Take Off - Louis Jean-François Lagrenée (1724/1805).

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

6 novembre 2015

Iris et son arc radieux

Parée de mille couleurs, Iris descend du haut de l’Olympe nimbée d’un halo de lumière pour délivrer les messages des dieux sur Terre. Vêtue d’une simple écharpe aux reflets irisés, elle fend les airs ne laissant dans son sillage qu’une traînée brillante aux couleurs de l'arc-en-ciel. Dévouée à Héra qui lui porte une grande affection, Iris dort toujours chaussée sous le trône de la déesse afin d'accomplir au plus vite ses missions. Quand la reine du ciel revient des Enfers pour rejoindre l'Olympe, Iris la purifie avec des parfums et lui revêt ses plus beaux atours pour son retour. Mais on prétend que son emploi le plus important est de couper le cheveu fatal des femmes vouées à la mort pour délivrer l'âme des liens du corps. Iris qui tient dans sa main un caducée et porte aux pieds des brodequins ailés, incarne le lien entre humains et divinités !

Vers la fin d'un beau jour, ou bien après l'orage,
Lorsqu'il vous arrive de voir
Un arc étincelant briller sur un nuage,
N'en concevez jamais un sinistre présage,
Dites-vous seulement : c'est l'Iris qui voyage ;
Junon apparemment donne à souper ce soir.

Charles-Albert Demoustier

Morpheus and Iris, 1811 - Pierre-Narcisse Guerin.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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23 septembre 2015

Vertumne et Pomone, divinités de l'Automne

Remarquable par sa beauté et son art à cultiver les jardins, la nymphe Pomone était ardemment convoitée par les déités des champs et des vergers. Ignorant tout de l'amour, elle s'isolait du monde préférant apporter soins à ses arbres et cueillir les fruits délicieux qu’elle portait dans les replis de sa longue robe. Vertumne présidant à l’automne et aux changements du temps, symbolise l’année et les variations des quatre saisons. Ce jeune homme épris de Pomone, qui pouvait à son gré changer de forme, emprunta de nombreuses métamorphoses pour la séduire, en vain. Afin de conquérir son cœur, il entra dans ses vergers sous les traits d’une vieille femme et engagea la conversation. Après lui avoir fait mille louanges sur ses charmes, il lui conta l'histoire d’Anaxarète, fille née d’une noble famille de Chypre, aimée passionnément par le berger Iphis. Cette dernière réagit si froidement à son amour qu’il se pendit de désespoir. Devant le corps sans vie de son soupirant, Anaxarète fut si dépourvue d’émotion qu’Aphrodite la transforma en pierre. Vertumne lui rapporta tant d’aventures funestes, sur celles qui méprisaient la tendresse de leurs amants, que quand il se révéla sous son vrai visage, Pomone n'y résista pas et l’épousa. On dit que malgré le caractère changeant du dieu de l’Automne, son amour reste constant et fidèle à Pomone et qu'ensemble dans un âge avancé, ils rajeunissent au bout d’un certain nombre d’années !

Automne, vers 1890 - Louis Welden Hawkins.


Allégorie de l'Automne par la photographe Cécile Decorniquet


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14 juillet 2015

Séléné, la blanche reine de la nuit

Escortée de ses fidèles étoiles et brillante de tout l’éclat de la lune, Séléné parcourt l’obscurité de la voûte céleste dans un char étincelant tiré par deux chevaux blancs. Compagne de la Nuit, sœur du Soleil et de l’Aurore, Séléné est la déesse de la pleine lune. Cependant, la chaste Artémis et la ténébreuse Hécate sont aussi regardées comme des déesses lunaires et forment avec Séléné une triade vénérable. Artémis personnifie le croissant de lune et la redoutable Hécate incarne la nouvelle lune ou lune noire. Selon une opinion fort ancienne, on attribue à la lune une grande influence sur la fertilité de la terre et la naissance des hommes. Aussi, dans la pâleur de l’astre et la noirceur de la nuit on voit apparaître des ombres inquiétantes à la faveur des sorcières qui détiennent les secrets des philtres magiques et des charmes opérés par les vertus de la lune. On assure que certaines magiciennes ont le pouvoir de faire monter et descendre la lune à leur gré, comme Circé et Médée. Endymion, un jeune et beau berger, inspira un amour violent à Séléné. Elle lui déroba un baiser et le plongea dans un sommeil éternel pour qu'il conserve sa beauté. Depuis, au milieu de chaque nuit, Séléné le contemple et l’aime en posant ses rayons diaphanes sur les lèvres de son bel amant. Enveloppée d’un halo doux et argenté, cette blanche reine des cieux traverse les airs et répand sa lumière dans le monde des ténèbres, renvoyant sa douce clarté sur la terre ensommeillée !

Endymion, 1872, George Frederic Watts.

Figure de Selene, "Flora , seu florum ..." , Giovanni Battista Ferrari 1646.

Séléné, déesse grecque de la lune, dans un char volant tiré par deux chevaux blancs. Elle et son frère Hélios, le dieu du soleil, cadre souvent des scènes mythiques donnant une indication du passage du temps. Parce que le Soleil et la Lune affectent la température de l'air, les maladies pestilentielles et la mort leur sont attribués.


 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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31 mars 2015

L’Amour et Psyché ou comment l’amour et l’âme furent unifiés

Il était une fois, dans un royaume inconnu, une princesse dont la grâce, la beauté, les charmes de l’esprit et du cœur suscitaient l’admiration de tous. Psyché était si belle que le peuple de la terre la comparait à Vénus et lui avait élevé un temple. Cependant, sa beauté hors du commun suscitait la crainte chez les hommes à la place du désir et l’oracle lui prédit qu’elle aurait un mari monstrueux et qu’elle serait exposée sur un rocher pour devenir la proie de ce monstre. Vénus, éprouvant une jalousie dévorante devant les attraits de Psyché, ordonna à son fils, l’Amour, de la toucher au cœur avec l’un de ses traits pour que cette insolente tombe amoureuse de la créature la plus ignoble de l’univers. Le dieu promit à sa mère de la venger, mais en voyant Psyché, il se blessa avec l’une de ses flèches et ressentit la plus vive passion pour la princesse. L’Amour est amoureux et ne songe plus qu’à Psyché, s’abandonnant aux sentiments qu’elle lui inspire. Sur les conseils de l’oracle, Psyché résignée et tremblante se rendit sur le rocher fatal pour recevoir le mari monstrueux auquel elle était destinée. Le doux vent Zéphyr vint au secours de la princesse endormie, l’emporta dans ses bras et la déposa dans un lieu délicieux, un palais brillant d’or et d’argent où tout prévient ses désirs. Au milieu des ombres de la nuit, une voix douce lui murmure qu’elle est la reine de ce palais. Curieuse, Psyché pria son époux invisible et mystérieux de se montrer à ses yeux, mais ce dernier s’y refusa et s’échappa aux premiers rayons de l’Aurore en lui faisant promettre d’ignorer son identité. Pourtant, Psyché brava l’interdit. Une nuit, elle leva sa lampe au-dessus de son époux endormi et vit avec ravissement l’Amour dans toute sa splendeur. S’oubliant à sa contemplation, elle se pencha et fit tomber une goutte d’huile enflammée sur l’épaule du dieu qui se réveilla et s’enfuit. Au désespoir, Psyché chercha partout son céleste époux et pria toutes les divinités de l’aider, en vain. Persécutée par Vénus, elle subira plusieurs épreuves au-dessus de ses forces humaines mais viendra à bout de tout, aidée par un secours invisible. Le dernier ordre de Vénus fut le plus terrible. Elle chargea Psyché de descendre aux Enfers pour obtenir de Proserpine une boîte renfermant un peu de sa beauté. Psyché descendit au sombre Averne, amadoua le terrible Cerbère avec un gâteau de miel et brava toutes les divinités infernales. Proserpine touchée par la grâce de Psyché, lui remit la boîte de beauté et lui recommanda de ne surtout pas l’ouvrir. Cependant, aiguillonnée par la curiosité, Psyché souleva le couvercle d’où s’exhala une vapeur délétère qui aussitôt l’enveloppa et la plongea dans un sommeil fatal. Le dieu de l’Amour cicatrisé de sa blessure, recueillit la vapeur mortelle et referma la mystérieuse boîte. Il ramena son épouse à la vie en l’embrassant tendrement et supplia Jupiter de les unir à jamais et de donner à Psyché l’immortalité, ce qui lui fut accordé. De l’union de ces deux amants naquit une fille, une aimable déesse : la Volupté !

Psyché est une allégorie de l'âme représentée avec des ailes de papillon. L’ascension dans les airs de Psyché symbolise l’envol de l’âme qui s’échappe du corps pour atteindre les régions supérieures. L’âme se sent pousser des ailes quand l’amour est là.

Cupid and Psyche, 1810, Johann Heinrich Füssli

Angel with Hound of Hell
Illustration from "Vivilore: The Pathway to Mental and Physical Perfection", 1904.

Psyché et L'Amour, 1889 - William-Adolphe Bouguereau.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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5 juillet 2014

Métis, fille d'Océan et de Téthys

Métis ou prudence, incarne la raison, la ruse et l’intelligence. Zeus en appela à la clairvoyance de cette Océanide et à ses précieux talents pendant sa lutte contre les Titans. Grâce à son aide il rendit la vie à ses sœurs et frères, Hestia, Héra, Hadès, Poséidon et Déméter engloutis dès leur naissance par Cronos leur père. Métis composa un breuvage puissant qui provoqua chez Cronos de si terribles vomissements qu’il recracha tous ses enfants. Détrôner par sa progéniture avec l'aide des Cyclopes et des Géants, il fut jeté dans les profondeurs du Tartare. Zeus put ainsi, au prix d’une longue guerre contre les Titans, régner en maître sur l'Olympe. Choisit par Zeus pour être sa première femme, Métis lui résista en prenant de multiples formes pour lui échapper, en vain. Elle se soumit au roi de l'Olympe et porta en son sein la déesse de la Guerre des arts et de la sagesse, Athéna. Cependant, un oracle rendu par Ouranos et Gaia, prédit à Zeus que le prochain enfant qu’elle mettrait au monde l’évincerait du pouvoir par sa grande sagesse et sa puissance. Pour déjouer la prophétie et avant la délivrance, le dieu avala Métis et sa progéniture. C'est ainsi que la vie de Métis s’est brusquement écourtée et que ses amours éphémères avec Zeus se sont terminés. Mais on prétend que du fond de ses entrailles, Métis le guide et le conseille sur le bien et le mal !

Naissance d'Athéna (Métis est figurée allégoriquement sous le siège de Zeus), tripode à figures noires, v. 570-560 av. J.-C.musée du Louvre (CA 616).


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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10 juin 2014

Thétis, une néréide à la chevelure et aux pieds d’argent

Cette néréide d’une grande beauté, avait les soupirants les plus illustres de l’Olympe à ses pieds. Zeus, Poséidon et Apollon courtisaient et se disputaient vivement cette nymphe magnifique à la chevelure et aux pieds d’argent. Cependant, Thémis, déesse de la Justice, de la Loi et de l'Equité, prédit que Thétis enfanterait un fils à la gloire plus grande que son père. Devant cette prophétie, les dieux la délaissèrent et décidèrent de l’unir à un mortel. Pour que la prédiction s’accomplisse sans être détrôné, Zeus la proposa en mariage à Pélée, roi de Phthie en Thessalie. Après avoir eu les plus grands dieux pour amants, Thétis, désespérée de cette union avec un mortel, s'enfuit et se refugia dans une grotte de la côte de Magnésie. Pélée partit à sa recherche avec l’aide du centaure Chiron et la trouva endormie dans son antre caché au milieu d'un bois de myrtes et d'oliviers. Cependant, Thétis prit différentes formes pour lui résister. Elle se métamorphosa en eau rapide, en feu étincelant, se changea en oiseau et prit l'apparence d'une créature effrayante pour lui échapper. Désemparé et effrayé, Pélée implora les divinités de l'aider. Protée, vieillard de la mer, qui possédait une grande connaissance de l’avenir et du passé, sortit alors du fond des eaux et conseilla à Pélée de garder Thétis captive dans ses bras jusqu'à ce qu'elle reprenne sa forme originelle. Lasse de se défendre, elle se rendit et se soumit à l'alliance humaine qu’on lui imposait, car les décisions de Zeus sont souveraines, il faut suivre ses volontés. Les noces eurent lieu sur le mont Pélion avec beaucoup de magnificence. Les dieux de l'Olympe les honorèrent de leur présence et comblèrent les époux de cadeaux. Toutefois, au beau milieu de la joyeuse assemblée, surgit, dans un sombre et ténébreux nuage, la perfide Eris, déesse de la discorde que l’on n’avait pas conviée. Pour se venger de cet affront, l'infernale divinité au front hérissé de serpents venimeux, jeta une pomme d’or sur laquelle était écrit : « A la plus belle ! ». Les déesses en présence ; Héra, Aphrodite et Athéna ne tardèrent pas à se disputer, chacune prétendant que la pomme lui revenait. On demanda alors à Zeus de les départager. Le dieu prudent s’en remit au jugement d’un mortel, Pâris, prince troyen, pour choisir la plus belle. Le beau jeune homme offrit la pomme de la discorde à Aphrodite qui lui avait promit en récompense l’amour de la plus belle femme du monde, Hélène, épouse de Mélénas Roi de Sparte. Pâris enleva Hélène, ce qui provoqua la terrible et longue guerre de Troie, entraînant sa perte et celle de sa patrie. Thétis et Pélée eurent sept enfants dont le célèbre Achille. Mais on prétend qu'à l’insu de son époux, elle plongea les six premiers dans le feu pour les débarrasser de leur essence mortelle. Une nuit, tandis qu’elle enduisait le corps d'ambroisie de son dernier né, elle fut surprise par Pélée horrifié qui retira l'enfant des flammes. Indignée d'avoir été découverte, Thétis s'en retourna dans les eaux près de ses sœurs les néréides. Pélée confia l'éducation de son fils au centaure Chiron qui lui apprit le maniement des armes et l'art de la chasse. On dit aussi que Thétis trempa Achille dans les eaux noires et glaciales du fleuve Styx au pouvoir de rendre immortel celui qui s’y baigne. Il devint un héros invulnérable, sauf au talon, l'endroit par lequel sa mère le tenait. A la mort de Patrocle, le fidèle compagnon d'Achille, et la perte de ses armes, Thétis monta au ciel pour prier Héphaïstos de lui fabriquer des armes divines. Mais l'intrépide Achille fut tué par une flèche qui l'atteignit au talon, une flèche tirée par Pâris et guidée par le dieu Apollon. A sa mort, Thétis sortit des eaux pour pleurer son fils accompagnée de ses sœurs les néréides. Leurs sanglots furent si profonds et leurs lamentations si lugubres que les Muses descendirent de l'Hélicon le cœur empli de tristesse, pour faire honneur à la douleur de la déesse. Dans un vase d'or offert par Dionysos et forgé par Héphaïstos qui fut gardé près de la mer dans un tombeau, Thétis déposa les cendres de son fils défunt avec celles de son ami Patrocle. On dit que Poséidon sortit du fond des ondes et s’approcha du rivage pour promettre à la déesse que son fils vivrait éternellement parmi les dieux et non dans les Enfers d'Hadès. Thétis s’en retourna avec ses sœurs dans les profondeurs de la mer le cœur un peu plus léger, en songeant au dieu qui accomplira sa promesse !

The Judgment of Paris, Lucas Cranach the Elder circa 1512.

 


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6 mai 2014

Proserpine reine des Enfers

Environnée d’éternelles ténèbres, cette beauté brune au visage livide et au regard mystérieux règne sur le peuple des ombres. Reine des Enfers et souveraine toute puissante des morts, Vie et Trépas son soumis à son empire. Personne n’entre sans sa permission dans ces lieux craints des mortels et des dieux et les héros qui pénètrent dans sa demeure souterraine doivent lui présenter un rameau d’or. Aussi, aucun être sur terre ne peut rendre son dernier soupir sans que cette déesse infernale coupe le cheveu fatal dont dépend la vie des humains. Proserpine se tient sur un trône d’ébène aux côtés de Pluton « l’invisible », son redoutable époux. Autour d’elle des pavots et des narcisses jonchent le sol, symboles ordinaires de l’endormissement et du repos éternel. A ses pieds veillent le terrible Cerbère, le Sommeil et l’Oubli. Au milieu de cette cour infernale les Parques filent nos destinées et la Mort hideuse dresse sa faux sanglante. Autrefois, cette divinité était honorée dans toute la Sicile. La chauve-souris, la grenade et le narcisse lui étaient consacrés. On lui sacrifiait des chiens noirs comme à Hécate et des génisses stériles dont on répandait le sang dans des fosses pour qu’il pénètre au plus profond de la terre jusqu’aux Enfers. Pendant les funérailles les cheveux des défunts étaient coupés puis dispersés sur le seuil de leur maison ou dans les bûchers. Cependant, au retour du printemps, Proserpine prends congé de son mari et délaisse le royaume des ombres. Armée d’un flambeau qui guide ses pas dans les ténèbres, elle retourne à la clarté des cieux près de Cérès son auguste mère. Ensemble, elles veillent aux moissons et répandent leurs bienfaits sur terre pendant la belle saison.

Orpheus in the Underworld before Pluto and his queen (1880), by Henryk Siemiradzki.


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5 janvier 2014

La métamorphose de Philomèle et Progné

Voici la tragique et sanglante histoire de Philomèle et Progné, filles de Pandion et de la naïade Zeuxippe. Donnée en mariage à Térée, roi de thrace, Progné devint mère d’un fils nommé Itys. Après quelques années, elle désira revoir sa jeune sœur Philomèle et pria son mari d’aller la chercher à Athènes. Pendant le voyage, Térée s’éprit des charmes de sa belle sœur. Ne songeant qu’à assouvir sa passion, il lui fit subir les derniers outrages. Philomèle cria, pleura et implora sa sœur, en vain. Pour l’empêcher de dénoncer son odieux crime, Térée lui trancha la langue et l’enferma dans un château. Puis, en versant des larmes trompeuses, il annonça à Progné la mort de sa sœur dévorée par des animaux sauvages. Un an se passa. Cependant, Philomèle captive et condamnée au mutisme, tissa une toile où elle broda avec son aiguille le sacrilège de Térée. Lors des fêtes de Bacchus, la tapisserie parvint enfin à Progné. Furieuse et ne songeant qu’à punir le coupable, elle délivra sa sœur Philomèle et l’emmena secrètement dans son palais. Les deux femmes unies dans leur colère, ourdirent une terrible vengeance, un crime affreux. C'est ainsi que Progné tua son propre fils Itys qu’elle avait eu de Térée. L’infortuné tomba sous les coups de poignards de sa mère. Elle servit ensuite les chairs cuites et les membres déchiquetés du pauvre enfant à la table de son père, qui engloutit ses propres entrailles. Pendant l’horrible festin, Térée chercha partout son fils. Progné lui annonça avec joie son malheur : « Celui que tu demandes est avec toi ! ». Soudain, Philomèle surgit et jeta sur la table la tête sanglante d’Itys. Repoussant la table avec des cris d’horreur, Térée transporté de rage et pris de folie poursuivit les filles de Pandion l’épée à la main. Mais pendant leur fuite les deux sœurs s’élevèrent dans les airs. Pour les soustraire à la terrible colère de Térée, les dieux les métamorphosèrent en oiseaux. L’une fut changée en hirondelle et l’autre en rossignol*. Au même instant, Térée se vit transformer en Huppe, un oiseau au vol pesant, armé d’un bec aigu et de plumes menaçantes. Quant au pauvre Itys il fut changé en chardonneret. Selon les poètes, ces créatures au plumage encore taché de sang font entendre, parfois, un chant triste et plaintif, évoquant la douleur et les regrets. On prétend aussi que le rossignol est un oiseau solitaire qui cache sa honte et ses malheurs dans les bois tandis que l’hirondelle* qui fréquente nos maisons, marque l’inquiétude de Progné cherchant sans fin le fils qu’elle a massacré !

* Progné (ou Procné) est changée en rossignol et Philomèle en hirondelle ou le contraire suivant les auteurs. Cependant, c'est le nom de Philomèle qui restera attribué au rossignol. Térée est changé en huppe par certains poètes ou en épervier par d'autres...
Philoméle & Progné par Jean de la Fontaine

Philomèle et Progné, 1861 - William-Adolphe Bouguereau.

Les Métamorphoses d'Ovide, tome 2, traduites en vers par M. Desaintange et ornées des Estampes gravées au burin sur les dessins des meilleurs peintres de l'Ecole française, Moreau le jeune et autres.


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6 novembre 2013

Le Sommeil, fils de la Nuit

Dans son palais impénétrable aux rayons du Soleil, Hypnos repose sur un lit d'ébène environné de pavots et de plantes narcotiques aux sucs engourdissants que la Nuit recueille soigneusement, pour appesantir les paupières et ensevelir le monde dans un profond sommeil. Personne ne vient jamais troubler la tranquillité de cet antre où seul le doux murmure des eaux du fleuve de l’Oubli se fait entendre. Tout autour du Sommeil, les Songes, en grand nombre, aux formes agréables ou inquiétantes, dorment nonchalamment étendus. Eternellement couvert de ténèbres, ce fils de la Nuit, abattu et assoupi, envoie aux mortels des Songes trompeurs et illusoires ou des Songes prophétiques et véritables pour un repos agréable. On situe le séjour du Sommeil au-delà de l’Océan sur un lointain et ténébreux rivage environné de brume et de sombres nuages. Cependant, dans ce lieu paisible rôde un spectre hideux, un monstre cruel, implacable et sans pitié ; l’odieuse Mort qui arrache à la vie les pauvres mortels succombant au Sommeil effrayant de la Nuit éternelle !

 

Hypnos, le gardien de nos nuits, veille sur le monde assoupi !

Night and Sleep, 1878 - Evelyn De Morgan.


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5 novembre 2013

Les Songes, enfants du Sommeil

Selon les poètes, on entre au pays des Songes, environné de pavots, de mandragores, de hiboux et de chauve-souris, par la porte du Sommeil. La Nuit qui nous libère de l’emprise du Jour, emplit notre repos d’une multitude de songes. Nonchalamment étendus aux côtés du Sommeil ou voltigeant dans les airs, ils nous apparaissent sous mille formes fantaisistes et légères. Morphée, le premier des songes, est le seul qui annonce la vérité. Habile à revêtir les traits et la voix des mortels, il soigne les maux et répare les forces épuisées par la fatigue. Le terrible Phobétor, quant à lui, épouvante par les formes d’animaux féroces qu’il prend et inspire la terreur tandis que Phantase, divinité trompeuse au don de se métamorphoser en tout ce qui est inanimé, est nimbé d’une foule de mensonges ailés produisant les illusions les plus étranges. Qu’ils soient vrais, prophétiques, vains, trompeurs ou plein d’horreur, les Songes qui animent le Sommeil, laissent au réveil une impression d’étrangeté et de douce torpeur !

La Vision de Tondal, 1520/1530 - Hieronymus Bosch. Museo Lázaro Galdiano. Madrid.


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1 septembre 2013

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines

Filles de l’Erèbe et de la Nuit, les Parques règlent de destin du monde et filent l’existence de chaque mortel par des lois éternelles. Inflexibles et sourdent aux plaintes de tous, leurs arrêts sont irrévocables, même les dieux sont soumis à leur puissance et ne peuvent défaire ce qu’elles ont entreprit. Vêtues d’une tunique blanche ourlée de pourpre, ces trois sœurs blêmes, au visage sévère, ont le front ceint d’une couronne de flocons de laine blanche entremêlée de narcisses. Elles tiennent dans leurs mains, une quenouille, un fuseau et des grands ciseaux remis par le Destin. Cette triade mystérieuse symbolise la naissance, la vie et la mort. Toutes trois filent en silence la laine dont la couleur désigne le sort de chacun. Clotho, la plus jeune des trois, préside à la naissance des hommes. Elle tient une quenouille et tire un fil léger de ses doigts habiles. Lachésis tourne le fuseau en tissant la destinée et les jours de la vie. Elle ourdit des fils de laine blanche pour une existence heureuse et longue et des fils noirs pour une histoire courte et des jours malheureux. Le plus souvent, elle mêle les deux fils pour une vie faite de bonheur et de malheur. Cependant vers la fin, elle ne file plus qu’une laine sombre. Quand à la redoutable Atropos enveloppée de ténèbres, elle coupe de son ciseau perfide le fil de la vie. On dit que rien ne peut adoucir ces ministres du Destin et que toutes prières et remèdes sont vains. L’immuable volonté de ces déesses fatidiques règle l’univers. Ces terribles filandières tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée

L'Araignée, une prédatrice habile et rusée

Les Moires, divinités du Destin. Miniature extraite du Livres des échecs amoureux d'Evrard de Conty. Vers 1496-1498. Bibliothèque nationale de France (BNF). Cote : Français 143, Folio 14v.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

31 août 2013

Le Cerbère, féroce gardien des Enfers

Ce qu’il faut savoir sur le Cerbère c’est qu’il est décrit de différentes manières : ordinairement on le présente comme un chien monstrueux avec trois têtes et une échine couverte de vipères. Cependant, Hésiode lui en donne cinquante et Horace cent. Parfois même, certains le décrivent comme un dragon… 
Couché sur les rives du fleuve Styx, ce chien cruel et hideux de grande et admirable corpulence, garde la porte des Enfers. Fruit des amours du géant Typhon et d’Echidna, il habite sous la voûte d’une obscure caverne. Du fond de son ténébreux repère qui mène aux Enfers, il rugit à triple voix. Plein de rage et de fureur, le portier de cette sinistre demeure fait retentir dans les airs ses hurlements d’airain qui épouvantent les dieux et les humains entrant sans retour dans le palais de la Nuit. Dans l’obscurité, on peut voir son échine luisante se hérisser de vipères sifflantes et menaçantes. On prétend que l’écume tombant de ses horribles têtes, distille un noir poison dont le sol s’imprègne profondément. La terre devient alors féconde d’herbes diaboliques hautement toxiques. Dans ces lieux empoisonnés croissent en abondance la Cigüe et l’Aconit aux puissantes vertus délétères dont les magiciennes se servent pour leurs noirs enchantements. Ce Féroce gardien du Palais d’Hadès, permet aux âmes des morts de pénétrer dans le sombre empire mais leur interdit d'en sortir et pétrifie d’effroi ceux qui osent s'aventurer dans le royaume des ombres. Cependant, le Cerbère n'est pas aussi invincible que la légende le dit et certains héros sont parvenus à l'apaiser. Orphée charma le Cerbère par le son de sa lyre enchantée et la belle Psyché l’amadoua avec un gâteau composé de miel et de fruits rempli d’herbes magiques et soporifiques que le monstre engloutit. La mâchoire alourdie, le Cerbère tomba aussitôt à terre dans une profonde léthargie et livra le passage à Psyché. Quant à Hercule, il s’empara de l’horrible bête, le chargea de fer, le dompta et le mena au séjour de la lumière. Les âmes filent silencieusement vers les Enfers, sous le regard acéré du Cerbère ! 

 

Le chien est un animal psychopompe comme le cheval, le loup, l'hippocampe, le dauphin, le phoque, le corbeau, la chouette et le hibou, le moineau... Ils ont la tâche de transporter l'âme des défunts vers l'autre monde.

The Garden of Earthly Delights, right panel - Detail cerberus (lower right) - Hieronymus Bosch.

 


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21 juin 2013

L'Eté

Aujourd’hui, l’aimable déesse du Printemps laisse place à L’Eté bienfaisant. Cette période faste où les jours sont les plus longs de l’année, démarre au solstice d’été. C’est le temps des semailles, des foins et des mûres, les terres sont labourées et les herbes coupées. Dans le ciel azuré, le soleil déverse sa clarté et enrichit la terre de moissons dorées. Les raisins, les plantes et les fruits rougissent sous les rayons solaires, tout éclot et devient radieux. Mais parfois, pendant cette brillante saison, le jour pâlit et le ciel s'assombrit de nuages orageux d’où s’échappent des éclairs et des torrents de pluie. L’astre du jour tempère alors ses feux et rend à la terre sa plus belle parure en la couronnant d’une guirlande de blés mûrs !

Cérès vers 1660, Giovanni Francesco Romanelli.


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11 mars 2013

La nymphe Cardea, protectrice des gonds et des funèbres Stryges

Divinité des temps anciens, Cardea se nommait autrefois Grané. Cette chasseresse habile, légère et si belle se jouait de ses amants en se dérobant par la ruse. Un jour pourtant, Janus, dieu des commencements et des fins, fut charmé par les attraits de la nymphe. Elle feinta de le suivre, mais c’était en vain, car le dieu aux deux visages voit tout ce qui est derrière lui. Il la serra dans ses bras, lui fit violence et s’écria : « en échange de ta virginité perdue et de tes faveurs, reçoit le nom de Cardea et la surintendance des gonds », il plaça alors dans sa main une fleur d’aubépine pour écarter loin des gonds les malheurs. Depuis, cette divinité qui préside aux portes, a le don d’ouvrir ce qui est fermé et de fermer ce qui est ouvert. Elle veille silencieusement aux entrées et aux sorties en écartant les funèbres Stryges, oiseaux nocturnes avides de sang qui tourmentent le sommeil des petits enfants. On appelle cette déesse protectrice au berceau des nouveau-nés affaiblis par ces horribles monstres. Elle purifie les lieux en touchant trois fois les portes d’un rameau d’aubépine, puis verse une eau magique qui renferme une vertu dont elle a le secret, sur le seuil de la maison. Tenant dans ses mains, le cœur et le foie crus d’une truie de deux mois sacrifiée, elle implore les oiseaux de nuit d’épargner les membres délicats et les entrailles enfantines. Puis, elle expose en plein air les restes dépecés et place le mystique rameau de Janus au pied du berceau. Les Stryges respectent son offrande et cessent alors de tourmenter l’enfant qui reprend son teint d’auparavant. Cardea sauva Procas de ce fléau qui s’était abattu sur son berceau. On honore cette déesse simple des premiers âges, ennemie du luxe et des débordements, non loin du Tibre dans l’antique bois d’Hélerne consacré à la nymphe, où l’on dépose des mets rustiques composés d’aliments champêtres, de lard, de farine et de gros pois qui régalaient autrefois nos ancêtres. Depuis on prétend que celui qui se nourrit de ce mélange aux sixièmes calendes* est à l’abri de toutes les douleurs des entrailles !

 

Cardea : Ovide la nomme aussi Carna.
* Les calendes étaient le premier jour de chaque mois dans le calendrier romain, celui de la nouvelle lune quand le calendrier suivait encore un cycle lunaire.

Photo © Cécile Decorniquet Studio


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2 mars 2013

Picus, Canente, la magicienne Circé et le pivert

Autrefois, Picus, fils de Saturne et roi d’Italie, était un ardent chasseur qui avait une grande passion pour les chevaux et la chasse. Sa beauté captivait toutes les divinités de la forêt, cependant, une seule eut son amour ; Canente, fille de Venilia et de Janus au double visage. Belle de mille appâts, elle était célèbre par sa voix et ses chants admirables capables d’animer les arbres et les rochers, de suspendre le cours des eaux ou de fixer le vol des oiseaux. Un jour, tandis qu’elle faisait retentir sa voix mélodieuse, Picus partit chasser le sanglier vêtu de sa chlamyde pourpre attachée par une agrafe d’or. Ce même jour, Circé, fille du Soleil, cherchant de nouvelles herbes pour ses enchantements, quitta son île pour parcourir les mêmes vallons fertiles. Cachée derrière les broussailles, elle aperçut le chasseur et de surprise laissa tomber les herbes qu’elle tenait à la main. Subjuguée par la beauté du jeune homme, une flamme nouvelle s’alluma dans son cœur. Revenue de son trouble, elle décida de courir vers lui et de lui déclarer son amour : « tu ne m’échapperas pas, dit-elle, si toute les vertus de mes plantes ne sont pas évanouies ! ». En disant ces mots, elle fit apparaître dans un bois épais l’ombre d’un sanglier. Abusé, Picus sauta de son cheval et s’enfonça dans les profondeurs de la forêt à la recherche de la proie imaginaire, comme Circé le voulait. Elle murmura alors de mystérieuses paroles qui voilèrent de sombres nuages le front brillant du Soleil. De noires vapeurs se dégagèrent soudain de la terre et l’escorte du roi se perdit dans un brouillard inquiétant surgit de toute part. Circé choisit le moment favorable, s’approcha de Picus et dit : « Ô toi le plus beau des mortels qui par tes charmes force une déesse à tomber à tes pieds, ne méprise pas l’amour de Circé, fille du Soleil qui éclaire l’univers, laisse-toi toucher par mes prières ! ». Mais Picus repoussa les avances de Circé et dit : « Qui que tu sois, je ne peux être à toi car une autre me possède. Tant que la fille de Janus vivra, je lui garderai une inviolable fidélité ! ». Vingt fois Circé supplia le jeune prince et vingt fois il la repoussa. Circé en amante outragée s’écria avec fureur : « Tu te repentiras de m’avoir offensée et ton audace sera châtiée ! ». Sur ces mots elle se tourna trois fois vers l’Orient et trois fois vers l’Occident, toucha le jeune prince de sa baguette enduite de poison en prononçant des paroles magiques. Picus s’enfuit, mais s’étonna dans sa fuite de s’élever dans les airs ! Il se chercha, vit avec horreur ses ailes nouvelles et se mêla avec dépit au peuple des oiseaux. Depuis, il blesse à coups de bec les rameaux. Pour avoir résisté à l’amour de Circé, Picus s’est métamorphosé en un Pivert, un oiseau hardi et fier au plumage resplendissant d’or aux couleurs variées. On dit que sous cette forme, il rendait les oracles et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. Quant à Canente, elle se réfugia dans la forêt profonde, accablée de chagrin et de douleur. Couchée sur un tapis de mousse et de fleurs, elle exhala ses derniers soupirs, sa douce voix se dissipa en une vapeur légère et s’évapora dans les airs !

Picus et Circé, Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878. Gravure : Bernard Picart.

C’est encore la magicienne Circé que nous trouvons sur notre gravure ;
elle touche de sa baguette un jeune homme qui tient en main sa lance et semble vouloir fuir. Celui-ci est pourvu de grandes ailes qui ne sont que le commencement d’une métamorphose, car Picus, le héros de cette fable, va être changé en oiseau pour avoir résisté aux offres de Circé, et gardé à son épouse Canente une inviolable fidélité.


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15 février 2013

La métamorphose d'Actéon en cerf

Actéon, fils d’Aristée et petit fils de Cadmus, était un chasseur habile et intrépide. Un jour, après une longue chasse fructueuse sur le mont Cithéron couvert du sang et du carnage des animaux, Actéon rappela ses compagnons hors d’haleine, dispersés sur les sentiers escarpés et les invita à poser les armes et à se reposer. Actéon, quant à lui, s’engagea dans un bois, laissant ses pas incertains le guider dans ces lieux inconnus. Là, s’étendait une vallée couverte de pins et de cyprès consacrée à Diane. Dans l’épaisseur de la forêt, s’ouvrait un antre ombragé, lieu cher à la divine chasseresse, arrosé d’une source aux eaux limpides, aux rives verdoyantes, où elle aimait délasser ses attraits en compagnie des nymphes qui l’entouraient. Actéon entraîné par la destinée, parvint à l’endroit où Diane se baignait. L’imprudent pénétra dans le temple de la déesse et vit ce que nul mortel ne devait voir. Les nymphes, honteuses de leur nudité, remplirent la forêt de hurlements et se pressèrent autour de la chaste déesse pour cacher sa vertu en faisant un rempart de leurs corps. Mais Diane plus grande qu’elles, les dominait encore. Exposée ainsi au regard de cet homme, son teint pris la couleur pourpre de l’aurore. Elle détourna son visage en songeant à son arc et ses flèches rapides laissés sur la rive. Soudain, elle s’arma de l’eau qui coulait sous ses yeux et la jeta au visage de l’audacieux en disant ces mots : « Fuis maintenant et va dire, si tu le peux, que tu as vu Diane paraître sans voile sous tes yeux ! ». Sans le menacer davantage, elle donna à l’indiscret une tête de cerf aux larges bois. Son cou s’allongea, son corps se couvrit d’un beau pelage tacheté, ses mains se changèrent en pieds et ses bras en jambes effilées. A ces changements, Diane ajouta la crainte et lui laissa la raison. Le chasseur effrayé prit la fuite et s’étonna de sa légèreté et de la rapidité de sa course. Dans le miroir des eaux, il vit sa forme nouvelle et cria sa peine, mais sa voix se perdit dans un gémissement plaintif. Au loin, il entendit d’innombrables abois, une meute impitoyable se lançait à sa poursuite emportée par l’ardeur de la proie. Actéon ne savait plus où aller et fuyait les siens qui ne pouvaient le reconnaître. Il tomba à genoux et d’un ton suppliant dit : « Je suis Actéon votre maître ! », mais ses paroles n’étaient pas celles d’une voix humaine. Les chiens qui l’encerclaient maintenant, plongèrent leurs dents dans le corps de leur maître et le mirent en lambeaux. La témérité d’Actéon, due au hasard, fut sans nul doute trop punie. Cependant, quand il exhala son âme, on dit que son châtiment fut digne de la vengeance et de l’austère chasteté de Diane ! 

 

La métamorphose d'Actéon en cerf, planche 24 - Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878.
Gravure : Bernard Picart.


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16 janvier 2013

Les Filles de Minée changées en chauves-souris

Habiles à faire de beaux ouvrages et ardentes au travail, les Filles de Minée étaient au nombre de trois : Alcithoé, Leucippé et Arsinoé. Cependant, elles méprisaient le culte de Bacchus et osaient lui contester sa naissance immortelle. Un jour, pendant que tous les Thébains se rendaient à la fête pour rendre honneur à Bacchus, le prêtre qui présidait à la cérémonie nouvelle, leur annonça que ce dernier se vengerait sans pitié. Mais, à l’ombre de leur toit, les Minéides continuèrent à tisser sans relâche de leurs doigts agiles, refusant d’abandonner leurs travaux. Soudain, des bruits de flûtes, de tambours et de trompettes parvinrent à leurs oreilles et une odeur de myrrhe et de safran embauma toute la pièce, ce qui les étonna vivement car elles ne virent personne. Puis, tout à coup, ce qui parut incroyable, leurs trames devinrent peu à peu verdoyantes comme le lierre, leurs fuseaux s’entourèrent de pampre laissant place au thyrse et le fil prit la teinte pourpre du raisin. Tandis que le jour finissait, que la nuit étendait sur la nature son voile gris et que l’air s’emplissait d’horribles hurlements, elles virent briller de toute part des torches flamboyantes éclairant les murs d’ombres terrifiantes. Fuyant devant la lumière, les sœurs sacrilèges cherchèrent les lieux les plus secrets pour se cacher. Pendant leur fuite, leurs membres se rétrécirent et une fine membrane enveloppa leurs bras, leurs corps devinrent noirs et velus. Sans le secours d’un plumage, elles s’élevèrent vers le plafond où elles restèrent suspendues. Elles voulurent exprimer leur douleur mais leurs voix ne furent plus qu’un son aigu. Les filles rebelles de Minée autrefois si fières se changèrent en d’ignobles créatures ennemies du jour. On dit que les chauves-souris n’aiment point les forêts comme les autres oiseaux et ne volent qu’à la tombée de la nuit en fuyant la lumière qu’elles ont en horreur. Depuis, elles hantent les toits de nos maisons, le creux des vieux murs et les antres sombres et mystérieux. Pour avoir filé un jour de fête, ces filles obstinées et impies furent changées en chauves-souris !

 

Compagnes du nocturne Vesper, on les nomme aussi Vespérides. Ce dieu préside au matin, sous le nom de Lucifer ; et au soir, sous le nom de Vesper. Vespertilio est un genre de chauves-souris.

 

Article : La chauve-souris, créature de mauvais augure

Les Filles de Minée - Illustration de Jean-Baptiste Oudry

Gravure réalisée par Jacques Ménil d'après un dessin de Jean-Baptiste Oudry représentant la fable Les filles de Minée (fable 28 du livre XII). Cette gravure est parue dans l'édition complète des fables de La Fontaine, parue en quatre tomes chez l'éditeur Desaint & Saillant, rue saint Jean de Beauvais à Paris, 1755-1759.


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21 décembre 2012

L’hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons

Un jour qu’elle cueillait des narcisses et des violettes dans les prairies de Sicile, non loin du mont Etna, Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, fut enlevée par Hadès, le terrible souverain des Enfers. Il emporta la jeune déesse dans son sombre empire, malgré la résistance et les cris de la nymphe Cyané et des Sirènes qui l’accompagnaient. Ignorant tout du sort de sa fille, la majestueuse déesse Déméter chercha Perséphone partout sur la terre et la pleura pendant neuf jours et neuf nuits. Voyant l’immortelle en proie à une immense douleur, la naïade Aréthuse, témoin de l’enlèvement de Perséphone, lui révéla la destinée de sa fille devenue l’épouse du ténébreux Hadès au royaume des ombres. Aussitôt instruite du rapt de Perséphone, Déméter maudit la terre et la déclara indigne de ses bienfaits ! Sur son char attelé de rapides dragons, elle traversa les airs, se transporta vers l’Olympe et déclara, les yeux baignés de larmes, que si on ne lui rendait pas sa fille, famine et sécheresse s’installeraient partout sur le monde. Sensible à sa peine et voyant la terre déchue de sa fertilité, le roi des dieux accepta le retour de Perséphone pourvu qu'elle n’ait rien mangé dans l’empire des morts. Déméter crut ramener sa fille avec elle mais les lois du Destin en décidèrent autrement. Ascalaphe, fidèle officier d’Hadès, rendit impossible le retour de la jeune déesse sur Terre en dévoilant à Zeus, avoir vu Perséphone porter quelques grains de grenade à ses lèvres et rompre ainsi le jeun imposé par les Parques. Zeus décida alors que Perséphone devrait passer six mois de l’année dans les ténèbres éternelles près de son mari et l’autre moitié sur Terre en compagnie sa mère. Déméter, indignée de l’indiscrétion d’Ascalaphe, se vengea en jetant de l'eau bouillante du Phlégéthon à la figure du cruel délateur qui se métamorphosa aussitôt en hibou, une créature aux cris lugubres et aux présages funestes. Cependant, malgré l’unique satisfaction qu’elle obtint de Zeus, le calme réapparut dans le cœur de la déesse nourricière qui répandit à nouveau ses bienfaits et l’abondance sur terre. Devenue reine des ténèbres, Perséphone ouvre chaque hiver la porte des Enfers avec un rameau de gui pour rejoindre Hadès son mari. Quand elle disparaît dans sa sombre demeure pendant les longs mois d’hiver, Déméter, son auguste mère, est en deuil et délaisse la végétation terrestre. La nature se met au repos et les semences restent enfouies sous terre avant de reparaître à la lumière quand Perséphone remonte des Enfers. Depuis ce temps, là où il régnait un printemps perpétuel, on vit apparaître le rythme des saisons !

 

Dans cette histoire on voit que Perséphone qui est emportée en Enfer est le grain de blé qui reste sous terre la moitié de l’année. Quand elle remonte sur terre voir sa mère, elle est le blé qui sort du sol et nourrit les hommes.

L'Enlèvement de Proserpine (vers 1650), par Simone Pignoni.

The Abduction of Proserpine, 1631 - Rembrandt van Rijin.


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22 novembre 2012

La métamorphose d’Arachné en araignée

Arachné, qui excellait dans l’art d’assortir les fils et de varier les nuances et les reflets sur des métiers divers, colorait avec grâce l’univers. Malgré son humble origine, son nom était célèbre dans toutes les villes de la Lydie. Souvent les nymphes délaissaient leurs bosquets, leurs grottes humides ou leurs ondes sacrées pour voir le fuseau s’animer sous ses doigts habiles et admirer la toile achevée. Un jour pourtant, cette jeune fille perdit toute modestie en prétendant surpasser la déesse Athéna dans l’art de tisser et osa lui disputer l’empire des beaux arts. Offensée d’une telle témérité, l’immortelle accepta le défi. Pendant le face à face, les deux fileuses entrelacèrent les fils légers sous leurs aiguilles rapides avec délicatesse et virtuosité. Sous les mains d’Athéna se mêlaient mille couleurs, l’or et la soie et l’histoire des dieux s’écrivait sous ses doigts. La jeune Lydienne, quant à elle, peignait de ses mains graciles toutes les faiblesses et les crimes des dieux. Cependant, lorsque les ouvrages furent terminés, force était de constater la victoire d’Arachné qui tissa une toile de toute beauté. Irrité de ce succès, Athéna se vengea de sa rivale en la frappant au visage de plusieurs coups de navette et d’un seul regard déchira l’ouvrage. Ne pouvant supporter cet affront, l’infortunée humiliée se pendit de désespoir à un cordon. La voyant ainsi pendue, Athéna prise de compassion adoucit son destin en déclarant : « Vis, malheureuse, mais toujours suspendue ! Et que ce châtiment s’applique jusqu’à ta descendance la plus reculée ». À l’aide d’une herbe au suc venimeux, choisie par la redoutable Hécate, la déesse métamorphosa Arachné qui perdit soudain ses traits. Son ventre se gonfla du noir venin dont elle était imprégnée et se changea en une fileuse araignée aux longs doigts effilés qui lui servent maintenant de pieds. Depuis, fidèle à ses anciens travaux, la mortelle Arachné abusée par les dieux continue à ourdir sa toile en tirant de son corps des fils déliés !

 

Comme Minerve et Arachné, les Parques sont aussi de célèbres filandières de l’antiquité.
Redoutables fileuses des destinées humaines, elles tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin...

Femme Araignée 2008 Cécile Decorniquet
Photo © Cécile Decorniquet Studio


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