zimzimcarillon
mythologie greco-romaine
9 septembre 2013

La Chimère, monstre hideux au souffle de feu !

La Chimère revêt de nombreuses apparences. Les poètes la décrivent ordinairement avec une tête de lion, un corps de bouc avec des ailes d’aigle sur le dos, la queue d’un dragon et parfois plus effrayante encore, avec trois têtes ! Née aux confins de la Lycie du géant Typhon et d’Echidna, cette créature immense et cauchemardesque qui effrayait grandement les mortels, vivait entre terre des hommes et royaume des dieux. Vomissant continuellement des tourbillons de feux inextinguibles, elle dévorait tout sur son passage et dévastait la région de Lycie. Mais la Chimère fut terrassée par le héros Bellérophon chevauchant Pégase. La ruse et les flèches enduites de plomb de ce valeureux guerrier eurent raison de l’horrible bête ! Depuis, ce monstre insaisissable à l’aspect changeant est devenu le symbole de l’irréalisable. Cependant, on dit que cette créature imaginaire n’était en fait qu’un volcan crachant des flammes et que les hauteurs de cette montagne étaient habitées par des lions, le milieu entouré par des chèvres tandis qu’à ses pieds, les serpents grouillaient et rampaient de toutes parts !

 

Illusion de la raison ou créature de notre imagination ?

Bellérophon monté sur Pégase transperce la Chimère, 1635 - Pierre Paul Rubens.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

1 septembre 2013

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines

Filles de l’Erèbe et de la Nuit, les Parques règlent de destin du monde et filent l’existence de chaque mortel par des lois éternelles. Inflexibles et sourdent aux plaintes de tous, leurs arrêts sont irrévocables, même les dieux sont soumis à leur puissance et ne peuvent défaire ce qu’elles ont entreprit. Vêtues d’une tunique blanche ourlée de pourpre, ces trois sœurs blêmes, au visage sévère, ont le front ceint d’une couronne de flocons de laine blanche entremêlée de narcisses. Elles tiennent dans leurs mains, une quenouille, un fuseau et des grands ciseaux remis par le Destin. Cette triade mystérieuse symbolise la naissance, la vie et la mort. Toutes trois filent en silence la laine dont la couleur désigne le sort de chacun. Clotho, la plus jeune des trois, préside à la naissance des hommes. Elle tient une quenouille et tire un fil léger de ses doigts habiles. Lachésis tourne le fuseau en tissant la destinée et les jours de la vie. Elle ourdit des fils de laine blanche pour une existence heureuse et longue et des fils noirs pour une histoire courte et des jours malheureux. Le plus souvent, elle mêle les deux fils pour une vie faite de bonheur et de malheur. Cependant vers la fin, elle ne file plus qu’une laine sombre. Quand à la redoutable Atropos enveloppée de ténèbres, elle coupe de son ciseau perfide le fil de la vie. On dit que rien ne peut adoucir ces ministres du Destin et que toutes prières et remèdes sont vains. L’immuable volonté de ces déesses fatidiques règle l’univers. Ces terribles filandières tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée

L'Araignée, une prédatrice habile et rusée

Les Moires, divinités du Destin. Miniature extraite du Livres des échecs amoureux d'Evrard de Conty. Vers 1496-1498. Bibliothèque nationale de France (BNF). Cote : Français 143, Folio 14v.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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31 août 2013

Le Cerbère, féroce gardien des Enfers

Ce qu’il faut savoir sur le Cerbère c’est qu’il est décrit de différentes manières : ordinairement on le présente comme un chien monstrueux avec trois têtes et une échine couverte de vipères. Cependant, Hésiode lui en donne cinquante et Horace cent. Parfois même, certains le décrivent comme un dragon… 
Couché sur les rives du fleuve Styx, ce chien cruel et hideux de grande et admirable corpulence, garde la porte des Enfers. Fruit des amours du géant Typhon et d’Echidna, il habite sous la voûte d’une obscure caverne. Du fond de son ténébreux repère qui mène aux Enfers, il rugit à triple voix. Plein de rage et de fureur, le portier de cette sinistre demeure fait retentir dans les airs ses hurlements d’airain qui épouvantent les dieux et les humains entrant sans retour dans le palais de la Nuit. Dans l’obscurité, on peut voir son échine luisante se hérisser de vipères sifflantes et menaçantes. On prétend que l’écume tombant de ses horribles têtes, distille un noir poison dont le sol s’imprègne profondément. La terre devient alors féconde d’herbes diaboliques hautement toxiques. Dans ces lieux empoisonnés croissent en abondance la Cigüe et l’Aconit aux puissantes vertus délétères dont les magiciennes se servent pour leurs noirs enchantements. Ce Féroce gardien du Palais d’Hadès, permet aux âmes des morts de pénétrer dans le sombre empire mais leur interdit d'en sortir et pétrifie d’effroi ceux qui osent s'aventurer dans le royaume des ombres. Cependant, le Cerbère n'est pas aussi invincible que la légende le dit et certains héros sont parvenus à l'apaiser. Orphée charma le Cerbère par le son de sa lyre enchantée et la belle Psyché l’amadoua avec un gâteau composé de miel et de fruits rempli d’herbes magiques et soporifiques que le monstre engloutit. La mâchoire alourdie, le Cerbère tomba aussitôt à terre dans une profonde léthargie et livra le passage à Psyché. Quant à Hercule, il s’empara de l’horrible bête, le chargea de fer, le dompta et le mena au séjour de la lumière. Les âmes filent silencieusement vers les Enfers, sous le regard acéré du Cerbère ! 

 

Le chien est un animal psychopompe comme le cheval, le loup, l'hippocampe, le dauphin, le phoque, le corbeau, la chouette et le hibou, le moineau... Ils ont la tâche de transporter l'âme des défunts vers l'autre monde.

The Garden of Earthly Delights, right panel - Detail cerberus (lower right) - Hieronymus Bosch.


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21 juin 2013

L'Eté

Aujourd’hui, l’aimable déesse du Printemps laisse place à L’Eté bienfaisant. Cette période faste où les jours sont les plus longs de l’année, démarre au solstice d’été. C’est le temps des semailles, des foins et des mûres, les terres sont labourées et les herbes coupées. Dans le ciel azuré, le soleil déverse sa clarté et enrichit la terre de moissons dorées. Les raisins, les plantes et les fruits rougissent sous les rayons solaires, tout éclot et devient radieux. Mais parfois, pendant cette brillante saison, le jour pâlit et le ciel s'assombrit de nuages orageux d’où s’échappent des éclairs et des torrents de pluie. L’astre du jour tempère alors ses feux et rend à la terre sa plus belle parure en la couronnant d’une guirlande de blés mûrs !

Cérès vers 1660, Giovanni Francesco Romanelli.


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18 avril 2013

La Belette, un petit animal rusé doué de pouvoirs magiques

Petite belle, Dame belette, Petite marraine, La jolie bête, Belle dame, Petite fiancée… Fort vive et rusée, la belette est un petit mammifère carnassier au museau pointu et à la fourrure roussâtre qui mène une vie très active. Son corps fin et sa légèreté lui permettent de se faufiler par les fissures les plus étroites. Véritable fléau des basses-cours, elle vole les œufs et emporte les poussins un par un après les avoir mordu d’un coup de dents. Les poules sont pétrifiées de terreur quand elles entendent la belette. En hiver, elle habite ordinairement les greniers, les étables et les granges. En été, elle parcourt les champs et les prairies à la recherche de petits rongeurs à dévorer qu’elle poursuit jusque dans leur terrier. Grimpeuse agile, elle monte sur les arbres pour piller les nids et se cache dans les buissons pour attraper les petits oiseaux et les chauves-souris dont elle suce le sang. Parfois, elle est si hardie qu’elle s’attaque aux animaux plus gros qu’elle comme le chat avec qui elle se bat. On prétend aussi qu’il y a beaucoup d’antipathie entre la belette, le corbeau et la corneille parce qu’elle mange leurs œufs. Depuis l’antiquité la belette fait l’objet de beaucoup de croyances et de superstitions. Née d’une métamorphose, elle se nommait autrefois Galanthis. Suivante d’Alcmène, elle facilita les couches de sa maîtresse par une ruse mensongère, permettant ainsi la naissance d’Héraclès. Pour cette perfidie, Héra la changea en belette, la condamnant à faire ses petits par la bouche, instrument de son mensonge. Les anciens croyaient que son souffle était venimeux et qu’il faisait enfler la tête et le ventre des bêtes. On raconte encore aujourd’hui qu’elle vole la voix, que son regard fascine les lièvres et qu’elle vient manger le linge dans les armoires. Douée de pouvoirs magiques, elle use d’une herbe mystérieuse dont elle a le secret, qui lui permet de retrouver la santé et de résister aisément au venin des reptiles et des crapauds. Grâce à cette herbe enchantée, connue d’elle seule, la belette serait capable de redonner la vie et de combattre le dangereux Basilic au regard pétrifiant, créature mythique, mi-coq mi-serpent ! Animal de mauvais augure, sa rencontre serait un présage funeste autant que le chat noir. Si une belette vous coupe la route et part vers la gauche, elle annonce une mort prochaine. Jadis, sa chair était employée contre les poisons et les morsures de serpent. Son foie pris en poudre guérissait les vertiges, son cœur séché, mêlé à un peu de cire soulageait les maux de tête et sa cervelle soignait l’épilepsie. A la fois symbole de vie et créature maléfique, la belette a été de tous temps crainte et respectée par les gens superstitieux, de peur de s’attirer la vengeance de ce petit animal rusé et malicieux !

Image from page 149 of journal Die Gartenlaube, 1870.

 


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8 avril 2013

La Pie bavarde, un oiseau turbulent et malicieux

Jaquette, Agasse, Margot, Jacasse, belle rapineuse, Pica pica… On la dit bavarde, voleuse, rusée et curieuse, montrant de la malice et un certain penchant à la moquerie avec son babillage rauque et malfaisant. Cependant, la Pie est intelligente au moins autant que le corbeau. Talentueuse, elle imite le langage humain, aime prononcer des paroles et en apprendre. Elle contrefait la voix des bêtes, le son des instruments, chante à merveille et peut se laisser mourir de dépit lorsque sa langue ne peut imiter le son de nouveaux mots. La Pie fait des provisions et met beaucoup d’art à construire son nid en haut des grands arbres, qu’elle tapisse d’herbes douces à l’intérieur et d’épines à l’extérieur. Elle l’embellit avec des objets scintillants qu’elle dérobe, car la Pie a une passion pour tout ce qui brille. Quand son nid à été découvert par l’homme, elle transporte ses œufs ailleurs. Tendre avec ses petits, elle éloigne avec témérité les intrus et chasse à grands cris tous ceux qui osent s’approcher du nid. Du haut de son perchoir, elle surveille son territoire et dénonce les méfaits. Toutefois, c’est une pilleuse de nid, elle gobe les œufs des autres oiseaux dès qu’ils partent se restaurer et fait volontiers la guerre aux petits rongeurs. Autrefois, une Pie crucifiée dans une étable protégeait les bêtes des esprits malfaisants et quelques gouttes de son sang ressuscitaient les héros et aidaient à guérir certaines maladies. Manger de la Pie rendait vertueux et aiguisait la vue. En bouillon, elle soignait les manies et la mélancolie. Aujourd’hui encore, lorsqu’elle jase plus qu’à l’ordinaire on dit qu’elle annonce la pluie. En magie, on prétend que les sorcières prennent l’apparence d’une Pie pour se transporter dans les airs et qu’elles aiment les manger rôties. Les Pies évoquent la fable des orgueilleuses Piérides. Ces neuf sœurs, fières de leur nombre et de leurs talents, se comparaient aux Muses et osèrent leur disputer le prix du chant. Vaincues, elles s’emportèrent en invectives contre leurs rivales et ajoutèrent l’injure et la menace à leur audace. Les dieux les changèrent aussitôt en Pies. Sous cette forme nouvelle elles gardèrent leur incessant bavardage et leur vanité. La Pie qui jacasse et s’agite sans cesse, est un oiseau que l’on entend avant de le voir et son plumage noir et blanc aux couleurs changeantes révèle son ambivalence. En effet, c’est un bien vilain défaut que de vouloir trop parler, d’étourdir sans réfléchir, de ressasser les paroles d’autrui dont on tire mille choses pour le mal que l’on veut faire !

Magpie des oiseaux néerlandais décrits par Cornelius Nozeman,
et édité par Jan Christiaan Sepp, libraire, 1770.

 


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17 mars 2013

Les Stryges, oiseaux nocturnes qui tourmentent les petits enfants

Inspirant crainte et effroi, ces créatures volent dans l’obscurité de la nuit à la recherche de nouveau-nés à dévorer. On prétend que ces oiseaux malfaisants, qui épouvantent et tourmentent le sommeil des enfants, sont de redoutables vampires qui se gorgent du sang des vivants. De leur bec crochu et leurs griffes meurtrières, elles déchirent les corps des jeunes enfants encore nourris de lait et se régalent de leurs entrailles. Ceux qui sont ainsi tourmentés s’épuisent, s’amaigrissent et meurent à la fin. Les stryges ont un plumage blanc, une tête énorme, des yeux fixes avec une vue perçante, le bec crochu et des ongles de fer en hameçon. Elles font retentir dans l’horreur de la nuit des cris effrayants et de sinistres sifflements ! Seule la nymphe Cardea peut repousser ces monstres voraces assoiffés de sang. Elle se rend au berceau des nourrissons affaiblis par ces horribles bêtes, touche les portes et le seuil des maisons, à trois reprises d’un rameau d’aubépine où elle répand une eau douée de puissantes vertus magiques. En sacrifice elle offre le cœur et le foie d’une truie en implorant les oiseaux de nuit d’épargner les entrailles de la pauvre victime. On prétend que les stryges respectent son offrande, cessant alors d’assaillir le berceau de l’enfant et que de fraîches couleurs brillent à nouveau sur son visage exsangue. Autrefois, philtres et enchantements étaient mêlés de plumes de stryges !

 

Stryges Amaouri - 1947 - Leonor Fini
Stryges Amaouri, 1947 - Leonor Fini

 


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11 mars 2013

La nymphe Cardea, protectrice des gonds et des funèbres Stryges

Divinité des temps anciens, Cardea se nommait autrefois Grané. Cette chasseresse habile, légère et si belle se jouait de ses amants en se dérobant par la ruse. Un jour pourtant, Janus, dieu des commencements et des fins, fut charmé par les attraits de la nymphe. Elle feinta de le suivre, mais c’était en vain, car le dieu aux deux visages voit tout ce qui est derrière lui. Il la serra dans ses bras, lui fit violence et s’écria : « en échange de ta virginité perdue et de tes faveurs, reçoit le nom de Cardea et la surintendance des gonds », il plaça alors dans sa main une fleur d’aubépine pour écarter loin des gonds les malheurs. Depuis, cette divinité qui préside aux portes, a le don d’ouvrir ce qui est fermé et de fermer ce qui est ouvert. Elle veille silencieusement aux entrées et aux sorties en écartant les funèbres Stryges, oiseaux nocturnes avides de sang qui tourmentent le sommeil des petits enfants. On appelle cette déesse protectrice au berceau des nouveau-nés affaiblis par ces horribles monstres. Elle purifie les lieux en touchant trois fois les portes d’un rameau d’aubépine, puis verse une eau magique qui renferme une vertu dont elle a le secret, sur le seuil de la maison. Tenant dans ses mains, le cœur et le foie crus d’une truie de deux mois sacrifiée, elle implore les oiseaux de nuit d’épargner les membres délicats et les entrailles enfantines. Puis, elle expose en plein air les restes dépecés et place le mystique rameau de Janus au pied du berceau. Les Stryges respectent son offrande et cessent alors de tourmenter l’enfant qui reprend son teint d’auparavant. Cardea sauva Procas de ce fléau qui s’était abattu sur son berceau. On honore cette déesse simple des premiers âges, ennemie du luxe et des débordements, non loin du Tibre dans l’antique bois d’Hélerne consacré à la nymphe, où l’on dépose des mets rustiques composés d’aliments champêtres, de lard, de farine et de gros pois qui régalaient autrefois nos ancêtres. Depuis on prétend que celui qui se nourrit de ce mélange aux sixièmes calendes* est à l’abri de toutes les douleurs des entrailles !

 

Cardea : Ovide la nomme aussi Carna.
* Les calendes étaient le premier jour de chaque mois dans le calendrier romain, celui de la nouvelle lune quand le calendrier suivait encore un cycle lunaire.

Photo © Cécile Decorniquet Studio


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2 mars 2013

Picus, Canente, la magicienne Circé et le pivert

Autrefois, Picus, fils de Saturne et roi d’Italie, était un ardent chasseur qui avait une grande passion pour les chevaux et la chasse. Sa beauté captivait toutes les divinités de la forêt, cependant, une seule eut son amour ; Canente, fille de Venilia et de Janus au double visage. Belle de mille appâts, elle était célèbre par sa voix et ses chants admirables capables d’animer les arbres et les rochers, de suspendre le cours des eaux ou de fixer le vol des oiseaux. Un jour, tandis qu’elle faisait retentir sa voix mélodieuse, Picus partit chasser le sanglier vêtu de sa chlamyde pourpre attachée par une agrafe d’or. Ce même jour, Circé, fille du Soleil, cherchant de nouvelles herbes pour ses enchantements, quitta son île pour parcourir les mêmes vallons fertiles. Cachée derrière les broussailles, elle aperçut le chasseur et de surprise laissa tomber les herbes qu’elle tenait à la main. Subjuguée par la beauté du jeune homme, une flamme nouvelle s’alluma dans son cœur. Revenue de son trouble, elle décida de courir vers lui et de lui déclarer son amour : « tu ne m’échapperas pas, dit-elle, si toute les vertus de mes plantes ne sont pas évanouies ! ». En disant ces mots, elle fit apparaître dans un bois épais l’ombre d’un sanglier. Abusé, Picus sauta de son cheval et s’enfonça dans les profondeurs de la forêt à la recherche de la proie imaginaire, comme Circé le voulait. Elle murmura alors de mystérieuses paroles qui voilèrent de sombres nuages le front brillant du Soleil. De noires vapeurs se dégagèrent soudain de la terre et l’escorte du roi se perdit dans un brouillard inquiétant surgit de toute part. Circé choisit le moment favorable, s’approcha de Picus et dit : « Ô toi le plus beau des mortels qui par tes charmes force une déesse à tomber à tes pieds, ne méprise pas l’amour de Circé, fille du Soleil qui éclaire l’univers, laisse-toi toucher par mes prières ! ». Mais Picus repoussa les avances de Circé et dit : « Qui que tu sois, je ne peux être à toi car une autre me possède. Tant que la fille de Janus vivra, je lui garderai une inviolable fidélité ! ». Vingt fois Circé supplia le jeune prince et vingt fois il la repoussa. Circé en amante outragée s’écria avec fureur : « Tu te repentiras de m’avoir offensée et ton audace sera châtiée ! ». Sur ces mots elle se tourna trois fois vers l’Orient et trois fois vers l’Occident, toucha le jeune prince de sa baguette enduite de poison en prononçant des paroles magiques. Picus s’enfuit, mais s’étonna dans sa fuite de s’élever dans les airs ! Il se chercha, vit avec horreur ses ailes nouvelles et se mêla avec dépit au peuple des oiseaux. Depuis, il blesse à coups de bec les rameaux. Pour avoir résisté à l’amour de Circé, Picus s’est métamorphosé en un Pivert, un oiseau hardi et fier au plumage resplendissant d’or aux couleurs variées. On dit que sous cette forme, il rendait les oracles et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. Quant à Canente, elle se réfugia dans la forêt profonde, accablée de chagrin et de douleur. Couchée sur un tapis de mousse et de fleurs, elle exhala ses derniers soupirs, sa douce voix se dissipa en une vapeur légère et s’évapora dans les airs !

Picus et Circé, Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878. Gravure : Bernard Picart.

C’est encore la magicienne Circé que nous trouvons sur notre gravure ;
elle touche de sa baguette un jeune homme qui tient en main sa lance et semble vouloir fuir. Celui-ci est pourvu de grandes ailes qui ne sont que le commencement d’une métamorphose, car Picus, le héros de cette fable, va être changé en oiseau pour avoir résisté aux offres de Circé, et gardé à son épouse Canente une inviolable fidélité.


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15 février 2013

La métamorphose d'Actéon en cerf

Actéon, fils d’Aristée et petit fils de Cadmus, était un chasseur habile et intrépide. Un jour, après une longue chasse fructueuse sur le mont Cithéron couvert du sang et du carnage des animaux, Actéon rappela ses compagnons hors d’haleine, dispersés sur les sentiers escarpés et les invita à poser les armes et à se reposer. Actéon, quant à lui, s’engagea dans un bois, laissant ses pas incertains le guider dans ces lieux inconnus. Là, s’étendait une vallée couverte de pins et de cyprès consacrée à Diane. Dans l’épaisseur de la forêt, s’ouvrait un antre ombragé, lieu cher à la divine chasseresse, arrosé d’une source aux eaux limpides, aux rives verdoyantes, où elle aimait délasser ses attraits en compagnie des nymphes qui l’entouraient. Actéon entraîné par la destinée, parvint à l’endroit où Diane se baignait. L’imprudent pénétra dans le temple de la déesse et vit ce que nul mortel ne devait voir. Les nymphes, honteuses de leur nudité, remplirent la forêt de hurlements et se pressèrent autour de la chaste déesse pour cacher sa vertu en faisant un rempart de leurs corps. Mais Diane plus grande qu’elles, les dominait encore. Exposée ainsi au regard de cet homme, son teint pris la couleur pourpre de l’aurore. Elle détourna son visage en songeant à son arc et ses flèches rapides laissés sur la rive. Soudain, elle s’arma de l’eau qui coulait sous ses yeux et la jeta au visage de l’audacieux en disant ces mots : « Fuis maintenant et va dire, si tu le peux, que tu as vu Diane paraître sans voile sous tes yeux ! ». Sans le menacer davantage, elle donna à l’indiscret une tête de cerf aux larges bois. Son cou s’allongea, son corps se couvrit d’un beau pelage tacheté, ses mains se changèrent en pieds et ses bras en jambes effilées. A ces changements, Diane ajouta la crainte et lui laissa la raison. Le chasseur effrayé prit la fuite et s’étonna de sa légèreté et de la rapidité de sa course. Dans le miroir des eaux, il vit sa forme nouvelle et cria sa peine, mais sa voix se perdit dans un gémissement plaintif. Au loin, il entendit d’innombrables abois, une meute impitoyable se lançait à sa poursuite emportée par l’ardeur de la proie. Actéon ne savait plus où aller et fuyait les siens qui ne pouvaient le reconnaître. Il tomba à genoux et d’un ton suppliant dit : « Je suis Actéon votre maître ! », mais ses paroles n’étaient pas celles d’une voix humaine. Les chiens qui l’encerclaient maintenant, plongèrent leurs dents dans le corps de leur maître et le mirent en lambeaux. La témérité d’Actéon, due au hasard, fut sans nul doute trop punie. Cependant, quand il exhala son âme, on dit que son châtiment fut digne de la vengeance et de l’austère chasteté de Diane ! 

 

La métamorphose d'Actéon en cerf, planche 24 - Fables choisies tirées des Métamorphoses d'Ovide, 1878.
Gravure : Bernard Picart.


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16 janvier 2013

Les Filles de Minée changées en chauves-souris

Habiles à faire de beaux ouvrages et ardentes au travail, les Filles de Minée étaient au nombre de trois : Alcithoé, Leucippé et Arsinoé. Cependant, elles méprisaient le culte de Bacchus et osaient lui contester sa naissance immortelle. Un jour, pendant que tous les Thébains se rendaient à la fête pour rendre honneur à Bacchus, le prêtre qui présidait à la cérémonie nouvelle, leur annonça que ce dernier se vengerait sans pitié. Mais, à l’ombre de leur toit, les Minéides continuèrent à tisser sans relâche de leurs doigts agiles, refusant d’abandonner leurs travaux. Soudain, des bruits de flûtes, de tambours et de trompettes parvinrent à leurs oreilles et une odeur de myrrhe et de safran embauma toute la pièce, ce qui les étonna vivement car elles ne virent personne. Puis, tout à coup, ce qui parut incroyable, leurs trames devinrent peu à peu verdoyantes comme le lierre, leurs fuseaux s’entourèrent de pampre laissant place au thyrse et le fil prit la teinte pourpre du raisin. Tandis que le jour finissait, que la nuit étendait sur la nature son voile gris et que l’air s’emplissait d’horribles hurlements, elles virent briller de toute part des torches flamboyantes éclairant les murs d’ombres terrifiantes. Fuyant devant la lumière, les sœurs sacrilèges cherchèrent les lieux les plus secrets pour se cacher. Pendant leur fuite, leurs membres se rétrécirent et une fine membrane enveloppa leurs bras, leurs corps devinrent noirs et velus. Sans le secours d’un plumage, elles s’élevèrent vers le plafond où elles restèrent suspendues. Elles voulurent exprimer leur douleur mais leurs voix ne furent plus qu’un son aigu. Les filles rebelles de Minée autrefois si fières se changèrent en d’ignobles créatures ennemies du jour. On dit que les chauves-souris n’aiment point les forêts comme les autres oiseaux et ne volent qu’à la tombée de la nuit en fuyant la lumière qu’elles ont en horreur. Depuis, elles hantent les toits de nos maisons, le creux des vieux murs et les antres sombres et mystérieux. Pour avoir filé un jour de fête, ces filles obstinées et impies furent changées en chauves-souris !

 

Compagnes du nocturne Vesper, on les nomme aussi Vespérides. Ce dieu préside au matin, sous le nom de Lucifer ; et au soir, sous le nom de Vesper. Vespertilio est un genre de chauves-souris.

 

Article : La chauve-souris, créature de mauvais augure

Les Filles de Minée - Illustration de Jean-Baptiste Oudry

Gravure réalisée par Jacques Ménil d'après un dessin de Jean-Baptiste Oudry représentant la fable Les filles de Minée (fable 28 du livre XII). Cette gravure est parue dans l'édition complète des fables de La Fontaine, parue en quatre tomes chez l'éditeur Desaint & Saillant, rue saint Jean de Beauvais à Paris, 1755-1759.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

21 décembre 2012

L’hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons

Un jour qu’elle cueillait des narcisses et des violettes dans les prairies de Sicile, non loin du mont Etna, Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, fut enlevée par Hadès, le terrible souverain des Enfers. Il emporta la jeune déesse dans son sombre empire, malgré la résistance et les cris de la nymphe Cyané et des Sirènes qui l’accompagnaient. Ignorant tout du sort de sa fille, la majestueuse déesse Déméter chercha Perséphone partout sur la terre et la pleura pendant neuf jours et neuf nuits. Voyant l’immortelle en proie à une immense douleur, la naïade Aréthuse, témoin de l’enlèvement de Perséphone, lui révéla la destinée de sa fille devenue l’épouse du ténébreux Hadès au royaume des ombres. Aussitôt instruite du rapt de Perséphone, Déméter maudit la terre et la déclara indigne de ses bienfaits ! Sur son char attelé de rapides dragons, elle traversa les airs, se transporta vers l’Olympe et déclara, les yeux baignés de larmes, que si on ne lui rendait pas sa fille, famine et sécheresse s’installeraient partout sur le monde. Sensible à sa peine et voyant la terre déchue de sa fertilité, le roi des dieux accepta le retour de Perséphone pourvu qu'elle n’ait rien mangé dans l’empire des morts. Déméter crut ramener sa fille avec elle mais les lois du Destin en décidèrent autrement. Ascalaphe, fidèle officier d’Hadès, rendit impossible le retour de la jeune déesse sur Terre en dévoilant à Zeus, avoir vu Perséphone porter quelques grains de grenade à ses lèvres et rompre ainsi le jeun imposé par les Parques. Zeus décida alors que Perséphone devrait passer six mois de l’année dans les ténèbres éternelles près de son mari et l’autre moitié sur Terre en compagnie sa mère. Déméter, indignée de l’indiscrétion d’Ascalaphe, se vengea en jetant de l'eau bouillante du Phlégéthon à la figure du cruel délateur qui se métamorphosa aussitôt en hibou, une créature aux cris lugubres et aux présages funestes. Cependant, malgré l’unique satisfaction qu’elle obtint de Zeus, le calme réapparut dans le cœur de la déesse nourricière qui répandit à nouveau ses bienfaits et l’abondance sur terre. Devenue reine des ténèbres, Perséphone ouvre chaque hiver la porte des Enfers avec un rameau de gui pour rejoindre Hadès son mari. Quand elle disparaît dans sa sombre demeure pendant les longs mois d’hiver, Déméter, son auguste mère, est en deuil et délaisse la végétation terrestre. La nature se met au repos et les semences restent enfouies sous terre avant de reparaître à la lumière quand Perséphone remonte des Enfers. Depuis ce temps, là où il régnait un printemps perpétuel, on vit apparaître le rythme des saisons !

 

Dans cette histoire on voit que Perséphone qui est emportée en Enfer est le grain de blé qui reste sous terre la moitié de l’année. Quand elle remonte sur terre voir sa mère, elle est le blé qui sort du sol et nourrit les hommes.

L'Enlèvement de Proserpine (vers 1650), par Simone Pignoni.

The Abduction of Proserpine, 1631 - Rembrandt van Rijin.


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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16 décembre 2012

Les chevaux du Soleil

Légers comme l’air, ces coursiers écumant du feu divin qui emplissent l’air de leurs hennissements, ont des naseaux étincelants d’où jaillit la lumière. Plus prompts que l'éclair, ces quatre chevaux tirent ordinairement le char du Soleil. Ils vivent parmi d'autres dans les écuries célestes, se nourrissent d'ambroisie et se reposent dans les pâturages de l'Hespérie. Le premier se nomme Erythrée et désigne le soleil levant aux rayons rougeâtres. Le second, Actéon le lumineux, marque les rayons clairs de la lumière du matin. Le troisième, Lampos le resplendissant, figure le midi quand la lumière éblouissante est dans toute sa force. Le dernier, Phlégon représente le soleil couchant qui semble, à la fin de sa course, tomber dans la mer et toucher la terre. Quand la nuit se dissipe et que l'Aurore matinale annonce le jour en teintant le ciel de nuages rosés, le Soleil ordonne aux Heures célestes d'ouvrir les portes du ciel en chassant les épaisses nuées. Ces dernières qui mesurent le temps, ont pour mission de prendre soin du char du Soleil et d'atteler les fougueux destriers. Chaque jour, le dieu à la chevelure d’or, d'où émergent les rayons lumineux qui irradient tout son être, guide le quadrige étincelant de feu qui sort des ténèbres pour prendre son envol dans les airs et s'élever vers les cieux. Ensemble, ils parcourent la vaste plaine céleste dans une course embrasée, pour apporter la lumière et la chaleur essentielles à la vie sur terre !

Le Chariot d'Apollon, 1905 - Odilon Redon.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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8 décembre 2012

Le Griffon, gardien des trésors d'Apollon

Son corps de lion lui confère la puissance et la majesté, ses yeux étincelants ont le regard aiguisé de l'aigle, ses plumes, son bec et ses griffes sont acérés comme des lames. Ce mélange d’attributs mortels fait de lui un redoutable combattant, le plus terrible des félins et l’oiseau de proie le plus cruel. Le griffon est une bête à quatre pieds pourvus d’ongles grands comme des cornes de bœufs. Ceux de devant sont armés de griffes d’aigle tandis que ceux de derrière sont dotés de griffes de lion. Cet animal fabuleux est une créature solitaire qui habite les plus hautes montagnes et vit sur un âpre rocher d'où il peut observer toutes les vallées environnantes et se nourrir de proies, qu'il chasse à la nuit tombante. Sa force est prodigieuse et on le dit capable d’emporter un cheval et son cavalier dans ses puissantes serres. Aussi, un Griffon en colère a le pouvoir de flétrir l’herbe et de faner les fleurs d'un simple cri ! Symbole de la force et de la vigilance, seuls les héros et les dieux peuvent dompter cette créature fière et farouche. Selon la légende, le Griffon est le gardien des trésors d’Apollon et tire parfois son char. Cependant, seule Némésis, déesse de la vengeance et de la justice divine, l'utilise comme monture. Gardien de l’or et des trésors de la terre, le Griffon tire les chars de l’Olympe dans les airs !

Jheronimus Bosch - The Garden of Earthly Delights, central panel (detail) - 1480/1490.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : "Le griffon est tout à fait chaud ; par sa nature, il tient à la fois des oiseaux et des animaux terrestres. Comme oiseau, il est si rapide qu'aucune masse ne semble l'alourdir ; comme animal, il mange les hommes. Quand il vole dans l'air, il ne va pas tout à fait jusqu'à la chaleur brûlante, mais il s'en approche. Sa chair ne vaut rien pour la nourriture de l'homme, et, si un homme en mangeait, il serait bien malade, car, pour cela, le griffon a complètement la nature des animaux. Mais il n'a complètement aucune des deux natures."...

Les griffons de Bactriane
Jean de Mandeville, Voyages (Livre des merveilles)
Paris, vers 1410-1412
BNF, Manuscrits, Français 2810 fol. 211v

Dans ses fabuleux Voyages en Terre Sainte et en Orient qu'il aurait commencé en 1322, Jean de Mandeville rapporte qu'en Bactriane (Asie centrale), il y a plus de griffons que nulle part ailleurs. Il précise : "Un griffon a le corps plus gros et plus fort que huit lions et plus de grandeur et de puissance que cent aigles. Il est capable d'emporter dans son nid un cheval et son cavalier, ou deux boeufs attelés à une charrue, car ses serres sont aussi longues que des cornes et ses ailes déployées paraissent des arbres".
Les griffons sont ici représentés face à un autre animal fabuleux, le centaure. Dans son texte, Mandeville signale en effet que la Bactriane est aussi peuplée de centaures.

 


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22 novembre 2012

La métamorphose d’Arachné en araignée

Arachné, qui excellait dans l’art d’assortir les fils et de varier les nuances et les reflets sur des métiers divers, colorait avec grâce l’univers. Malgré son humble origine, son nom était célèbre dans toutes les villes de la Lydie. Souvent les nymphes délaissaient leurs bosquets, leurs grottes humides ou leurs ondes sacrées pour voir le fuseau s’animer sous ses doigts habiles et admirer la toile achevée. Un jour pourtant, cette jeune fille perdit toute modestie en prétendant surpasser la déesse Athéna dans l’art de tisser et osa lui disputer l’empire des beaux arts. Offensée d’une telle témérité, l’immortelle accepta le défi. Pendant le face à face, les deux fileuses entrelacèrent les fils légers sous leurs aiguilles rapides avec délicatesse et virtuosité. Sous les mains d’Athéna se mêlaient mille couleurs, l’or et la soie et l’histoire des dieux s’écrivait sous ses doigts. La jeune Lydienne, quant à elle, peignait de ses mains graciles toutes les faiblesses et les crimes des dieux. Cependant, lorsque les ouvrages furent terminés, force était de constater la victoire d’Arachné qui tissa une toile de toute beauté. Irrité de ce succès, Athéna se vengea de sa rivale en la frappant au visage de plusieurs coups de navette et d’un seul regard déchira l’ouvrage. Ne pouvant supporter cet affront, l’infortunée humiliée se pendit de désespoir à un cordon. La voyant ainsi pendue, Athéna prise de compassion adoucit son destin en déclarant : « Vis, malheureuse, mais toujours suspendue ! Et que ce châtiment s’applique jusqu’à ta descendance la plus reculée ». À l’aide d’une herbe au suc venimeux, choisie par la redoutable Hécate, la déesse métamorphosa Arachné qui perdit soudain ses traits. Son ventre se gonfla du noir venin dont elle était imprégnée et se changea en une fileuse araignée aux longs doigts effilés qui lui servent maintenant de pieds. Depuis, fidèle à ses anciens travaux, la mortelle Arachné abusée par les dieux continue à ourdir sa toile en tirant de son corps des fils déliés !

 

Comme Minerve et Arachné, les Parques sont aussi de célèbres filandières de l’antiquité.
Redoutables fileuses des destinées humaines, elles tiennent entre leurs mains le commencement, la durée et la fin...

Femme Araignée 2008 Cécile Decorniquet
Photo © Cécile Decorniquet Studio


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2 novembre 2012

Les terribles juments de Diomède

Ces juments furieuses qui vomissaient le feu et crachaient des flammes par les naseaux étaient au nombre de quatre. Nommées Podargus, Lampus, Xanthus et Dinus, elles étaient si indomptables et si fortes qu’on devait les tenir avec des chaînes et des brides de fer. Cette terrible cavale appartenait à Diomède, roi impitoyable de Thrace, fils d’Arès et de la nymphe Cyrène. On prétend qu’il les nourrissait de chair humaine et leur donnait à dévorer, dans des mangeoires d’airain, le corps de ses hôtes et de tous les malheureux étrangers de passage qui avaient le malheur de tomber entre ses mains. On pouvait voir avec horreur, le sol des écuries jonché d’ossements et de membres déchiquetés par les redoutables juments. Cependant, Héraclès reçut l'ordre d'Eurysthée, roi de l’Argolide et le pire ennemi du héros pendant ses douze travaux, de dérober les animaux anthropophages pour son huitième travail et de les ramener dans l’antique cité de Mycènes. Héraclès s’empara sans peine des juments qu'il confia à Abdère, son fidèle écuyer, pendant son combat avec le tyran de Thrace. Mais ce dernier ne put les maîtriser et fut déchiqueté par l'effrayante cavale. Accablé de tristesse devant les restes de son jeune ami, il assomma Diomède et s'empara des juments féroces qu’il rendit obéissantes en les rassasiant avec le corps de leur maître moribond. On dit qu'aussitôt elles redevinrent dociles et herbivores. Héraclès amena les juments à Eurysthée qui les consacra à la déesse Héra !

Diomède dévoré par ses chevaux (détail), 1865 - Gustave Moreau.

 


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18 octobre 2012

Pégase, cheval mythique source de l'inspiration poétique

Sauvage et rapide comme le vent, Pégase était un cheval céleste aux ailes extraordinairement puissantes qui le portaient par-delà le firmament. Aussitôt né du sang de la tête tranchée de Méduse, il s’envola au séjour des immortels sur la montagne des muses et fit jaillir d’un seul coup de sabot l’Hippocrène, une source merveilleuse et nouvelle. Symbole de l'inspiration et de l’imagination, ce cheval mythique évoque la liberté et la vitalité. Bellérophon, héros réputé pour son adresse à mener les chevaux, rêvait de dompter Pégase. Grâce au charme et au mors magique recouvert d’or que la déesse Athéna lui donna, il approcha le cheval qui se laissa brider docilement. Chevauchant sa nouvelle monture, il se transporta dans les airs et partit combattre l’horrible Chimère. Plus rapide que les flammes inextinguibles du monstre qui ravageait la région de Lycie, Pégase permit à son cavalier d’affronter la Chimère qui succomba sous ses flèches enduites de plombs. Cependant, saisi d’orgueil par son exploit, le héros voulut défier l’éternité en réclamant sa place parmi les divinités. Irrité par tant d’orgueil et de vanité, Zeus envoya un taon géant, piquer le cheval. Sous le coup de la douleur Pégase se cabra et désarçonna son cavalier qui se tua dans sa chute. Le roi de l’Olympe accueillit Pégase dans les écuries célestes où il fut chargé de porter la foudre et les éclairs. A la fin de sa longue vie et de ses bons et loyaux services, Pégase s’envola vers les cieux et fut changé en astre par les dieux !

Bellérophon, aidé par Mercure, dompte Pégase au moyen d’une bride d’or
Pegasus by Jan Boeckhorst, 17ème siècle.

 


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28 septembre 2012

La nymphe Aréthuse métamorphosée en une source aux ondes profondes

Aréthusevouée toute entière à la déesse Artémis, préférait sans compter les plaisirs de la chasse aux peines de l’amour. Cette nymphe libre et habile, fatiguée de lancer ses filets et ses appâts, rencontra un jour en Elide une onde claire et limpide et s’y baigna. Le dieu fleuve Alphée la vit, l’accueillit dans les bras de ses eaux fraîches et vives et dans l’instant l’aima. Tandis qu’elle plongeait et nageait avec délice, elle entendit un murmure et sentit un léger frémissement sur son corps, qui la remplit d'effroi. Apercevant une ombre, elle s’échappa nue sur la rive et se lança dans une course craintive à travers bois. Alphée, sous les traits d’un chasseur, la poursuivit et crut la saisir. Mais dans sa fuite la nymphe implora le secours d’Artémis qui l'entoura d’une épaisse nuée, dérobant ainsi à la vue d’Alphée sa vertu et sa nudité. Cependant, porté par son amour, le dieu fleuve continua sa poursuite effrénée. La naïade essoufflée frémit et sentit ses forces la quitter. Soudain, sa chevelure humide se distilla en une multitude de gouttes de rosée, son corps fondit et l’onde naquit sous ses pieds. Aréthuse se transforma en une source profonde. La déesse Artémis ouvrit alors la terre pour que la naïade suive son cours sous la mer et rejaillisse en fontaine dans une île lointaine. Alphée reprit sa forme de fleuve et suivit le cours de la nymphe. Roulant ses flots sous l'Océan, sans prendre d'amertume, il s’unit et se mêla à l'onde douce et pure de la belle naïade. On prétend aujourd’hui encore, qu’un morceau de bois ou des fleurs jetés dans l'Alphée en Grèce réapparaissent dans la fontaine d'Aréthuse en Sicile !

La nymphe Aréthuse par Charles Alexandre Crauk, 4e quart du 19ème siècle.
 

La nymphe Aréthuse rencontre la majestueuse Déméter

Pendant son long voyage au cœur de la Terre, Aréthuse rencontre la majestueuse Déméter en proie à une immense douleur. Errante et vagabonde, la déesse de la terre et des moissons cherche sa fille Perséphone et la pleure depuis neuf jours et neuf nuits déjà. Voyant cette mère désespérée, la naïade lui révéle la destinée de sa fille devenue l'épouse d’Hadès au royaume des ombres...

 

Article : "l'hiver, symbole du désespoir de Déméter et la naissance des saisons"

Ceres and Arethusa. Arethusa pleads for earth and mankind, which Ceres is cursing. In the background dying cattle and peasants. Engraving by Vincenz Grüner, 1791.


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21 septembre 2012

L'Automne, allégorie

29 juin 2012

Amphitrite & Poséidon

Capable d'un simple regard d'apaiser la fureur des éléments et le souffle des vents, Amphitrite environne la terre de ses ondes immenses et profondes. Poséidon, dieu qui règne en maître sur la mer et déchaîne de terribles tempêtes avec son trident, aperçut Amphitrite conduisant le chœur des néréides et aussitôt l’aima. Mais quand il s’approcha, la nymphe prit peur et s’enfuit auprès du Titan Atlas pour lui échapper. Résolu à l'épouser, Poséidon écuma les mers, en vain, pour la retrouver. Il l'a fit chercher par de nombreux messagers, parmi lesquels le célèbre Delphinos qui surpassait en vitesse et en intelligence les autres poissons. Cet orateur brillant, chargé des intérêts de Poséidon, retrouva Amphitrite et déploya tous ses talents pour la rendre sensible aux sentiments de son maître. Charmée par tant de verve et d'éloquence, Amphitrite se laissa émouvoir et consentit à devenir la compagne du dieu de la mer. Plein de considération pour l’art de persuasion de son messager, le dieu inspira au dauphin un penchant naturel pour les humains. A sa mort, il porta Delphinos vers les astres et le transforma en constellation. Amphitrite donna à Poséidon trois enfants : Rhodè, Benthésicymé et Triton. Entourés des divinités de la mer, on peut apercevoir, par delà l’horizon, Amphitrite et Poséidon dans un char effleurant les eaux, tiré par des chevaux marins qui fendent les mers à la vitesse de l’éclair !

Neptune and Amphitrite - Jacob de Gheyn II, second half of 16th century. 


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