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croyances
27 janvier 2014

L’hirondelle, un oiseau de bon augure

Poule de dieu, Messagère de la vie, Progne, Harondelle, Rondine, Herondelle, Hirondelle des cheminées… Il n’y a point d’oiseau qui vole avec autant d’agilité et de rapidité. Ces filles de l’air qui donnent la chasse aux insectes et parcourent les airs en tous sens, changent de direction avec aisance à tout instant. Les hirondelles ne s’éloignent jamais des lieux inhabités et nichent sous nos toits et dans les endroits où les chats, les rats et les oiseaux de rapine ne peuvent aller. Ces oiseaux de passage ont des mœurs sociables et se réunissent souvent en troupes nombreuses en se prêtant secours mutuellement. À l’entrée de l’hiver, elles disparaissent dans de nouvelles régions et reparaissent vers l’équinoxe de printemps pour demeurer avec nous pendant la belle saison. On croyait autrefois qu’elles se jetaient en nombre dans les puits et dans la vase des étangs, pour passer leur quartier d’hiver aux fonds des eaux dans l’engourdissement et qu’elles ressuscitaient à la chaleur du printemps, ce qui paraît très surprenant ! Quand elles effleurent la terre et la surface des eaux pour saisir les insectes, c’est un signe de pluie et quand elles volent haut dans le ciel, c’est signe de beau temps. Cependant, quand elles passent sous le ventre des vaches, elles font tourner leur lait en sang. On craint de tuer ces oiseaux de bon augure car il en résulte à chaque fois un orage violent. Détruire leur nid est un sacrilège parce qu’elles viennent de loin pour porter bonheur aux humains. Dans leur estomac se trouve des petites pierres plates et rondes qu’elles avalent pour faciliter leur digestion. Ces « Pierres d’hirondelle » étaient très vantées pour vaincre le mal d’yeux. On dit que les hirondelles rendent la vue à leurs petits atteints de cécité en employant le suc d’une herbe appelée chélidoine, qui sort de terre à leur retour et fane à leur départ. La cendre d’hirondelle mêlée dans du vin miellé adoucit les douleurs de la luette et les affections du gosier. Pour se faire aimer de tout le monde, portez sur vous le cœur d’une hirondelle. Aussi, offrez un anneau déposé pendant neuf jours dans le nid d’une hirondelle pour être aimé. On peut provoquer des insomnies à quelqu’un en posant un œil d’hirondelle dans son lit. Servir des hirondelles rôties à son vieux mari peut l’incliner à l’amour… Née d’une métamorphose, l’hirondelle était autrefois Progné, une princesse antique qui fit manger à son mari le corps de son enfant pour le punir d’avoir violenté et rendu muette sa sœur Philomèle. Les dieux pris de compassion les changèrent l’une en hirondelle et l’autre en rossignol. Consacré à Pallas et sacrifié à Vénus, cet oiseau était immolé aux dieux Lares, les gardiens de la maison et du foyer. Gentille demoiselle, l’hirondelle au cœur fidèle apporte sur ses ailes les beaux jours et le printemps !

Illustration by Louis Agassiz Fuertes of a Tree Swallow (Tachycineta bicolor) and a Barn Swallow (Hirundo rustica), from The Burgess Bird Book for Children, 1919.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

18 janvier 2014

Le Rossignol, chantre des bois et des forêts

Créature noctambule, timide et solitaire, le Rossignol se plaît à l’ombre des bosquets près des cours d’eau frais et ombragés. Il fuit l’ardeur du soleil et le froid et fait son nid dans les buissons épais et les broussailles touffues. Célébré de tous temps, cet infatigable musicien chante nuit et jour au printemps en faisant retentir dans les bois une mélodie qu’il varie de mille façons. Dans cette saison, le chant merveilleux qui s’élève de ce frêle oiseau est extraordinaire, on dit même qu’il chante en dormant. Cependant, quand il fait ses petits vers l’été, il devient soudain muet. Comparable à la voix des Muses, la sonorité de son chant est admirable par sa douceur, sa variété et son éclat. Pourtant, cette mélodie est parfois teintée d’une mystérieuse mélancolie. Elle est ressentie par certains comme une plainte, un gémissement, un chant funèbre et désespéré où l’on croit entendre : « Itys ! Itys ! ». C’est Progné, une princesse antique qui se lamente sur son fils Itys qu’elle a tué pour venger sa sœur Philomèle violentée et rendue muette par Térée. Condamnée pour toujours à chanter ses lamentations, Progné fut changée en Rossignol, le plus mélodieux des oiseaux chanteurs et Philomèle en hirondelle. Pourtant, le nom de Philomèle restera attribué au Rossignol. On prétend que cet oiseau est fort bon à manger quand il est engraissé et que la délicatesse de sa chair en fait un met exquis. Autrefois, les poètes se rendaient savants et agréables en mangeant des langues de Rossignols pour leurs talents à chanter et à parler. Emblème de la vigilance, les anciens croyaient qu’il ne dormait jamais et que sa chair était bonne pour provoquer des insomnies quand on la posait sur le cœur et les yeux ou sous l’oreiller d’une personne endormie. En médecine, sa chair était vantée pour l’épilepsie et son fiel aiguisait la vue. Le Rossignol a les reptiles, l’Epervier et l’Aigle dont il redoute les serres acérées, en horreur. En effet, un crapaud ou un serpent fixant du regard un Rossignol chantant sont capables de lui faire perdre la voix, au point qu’il finit par tomber tout droit dans la gueule de ces derniers. Doté d’une âme d’artiste, cet oiseau gracieux et mélodieux, amoureux de la musique, fait entendre dans le silence des nuits de printemps des sons enchanteurs et pénétrants que l’on écoute avec ravissement !

Le Rossignol Philomèle, Nachtigall (Luscinia megarhynchos). In J. F. Naumann,
Naturgeschichte der Vögel Mitteleuropas, Gera, 1905.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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29 décembre 2013

Le Pivert, un oiseau prophétique annonciateur de la pluie

Pic de la pluie, Plui-plui, Pleu-Pleu, Becquebo, Bequebois, Pic de Mars… Sauvage et farouche, cet oiseau au plumage aux couleurs éclatantes d’un agréable mélange, vit en solitaire dans les forêts et loge dans le creux dans les grands arbres où il établit son nid. Parfois, il fait retentir des cris aigus dans les airs qui troublent le silence des bois et annoncent la pluie. Le Pivert monte aux arbres comme les chats, s’attache et grimpe en tous sens sur le tronc à l’aide de ses pieds courts et musclés et de ses gros ongles fort robustes et arqués dont la nature l’a dotés. Cependant, il ne peut trouver sa nourriture que dans l’écorce des arbres. Condamné nuit et jour à cette tâche, il mène une vie laborieuse, travaillant sans relâche pour déloger ses proies en frappant l’écorce des chênes les plus durs à coups redoublés. Quelquefois, il descend à terre pour déguster une fourmilière dont il est friand. Autrefois, on lui attribuait même l’invention de la charrue à cause de la puissance et de la forme de son bec. Consacré au dieu Mars, le Pivert est un oiseau prophétique depuis l’antiquité. Né de la métamorphose du roi Picus qui osa repousser les avances de la redoutable magicienne Circé, il rendait les oracles sous sa forme nouvelle et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. On prétend qu’il frotte son bec sur une herbe magique connue de lui seul. Toujours couverte de rosée, cette herbe mystérieuse qui brille la nuit est capable de ramollir le fer et de donner une force extraordinaire au Pivert, on la nomme l’herbe du Pic. Le Pivert est aussi le farouche gardien de la pivoine, une plante au pouvoir de faire fuir les fantômes et les apparitions nocturnes. Cependant, prenez garde à cette jolie fleur que vous aurez soin de cueillir au milieu de la nuit, car si le Pivert s’en aperçoit, il sautera aux yeux de celui qui la portera !

 

Quand il sent la pluie, le Pivert gémit.

''Picus viridis'' (Green Woodpecker) from: NAUMANN,
NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS: Band IV, Tafel 29 - Gera, 1901.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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13 décembre 2013

Le Phénix, l'oiseau de feu

Remarquable par son éclat et sa légèreté, cet oiseau de feu, évoque la renaissance et l’immortalité de l’âme. On assure qu'il n'existe qu'un seul Phénix à la fois. Doté d’une miraculeuse longévité, cet oiseau unique a l’étrange pouvoir de ressusciter et de se perpétuer à jamais. Nimbé d'une lumière dorée, il est paré d'un flamboyant plumage multicolore, d'un bec et de serres en or. On prétend que cette créature paisible et sauvage au vol majestueux, vient du paradis et se nourrit de vent et d’air sans jamais descendre sur la terre. Impossible à apprivoiser, le Phénix a le don d'apparaître et de disparaître à volonté. Quand l'heure de sa mort approche, il entonne une douce et triste mélodie en se construisant un nid de brindilles parfumées et d’herbes odorantes que le soleil enflamme. De la cendre renaît alors un nouveau Phénix. On dit que son chant redonne force et courage aux humains et que ses larmes guérissent de tous les maux. Né des flammes et d'une splendeur sans égale, le Phénix tout étincelant d’or, renaît de sa mort !

Phoenix illumination miniature from the Aberdeen Bestiary.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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5 décembre 2013

Cauchemars, incubes et succubes

Enfants de l’imagination, les cauchemars engendrent de nombreux êtres démoniaques qui rôdent pendant la nuit et se livrent à toutes sortes de maléfices sur les personnes endormies. Les anciens les ont appelés incubes et succubes, ces apparitions nocturnes malfaisantes qui invitent à la luxure et troublent le sommeil en provoquant une sensation d’écrasement. Ces esprits imaginaires pressent fortement sur la poitrine du dormeur, l’épuisent d’une étreinte charnelle en lui dérobant la respiration et la parole pour l’empêcher de crier et de s’éveiller. Ce corps pesant et immonde laisse au réveil un sentiment d’effroi et de malaise. L’incube tourmente les femmes et profite de leur sommeil pour les abuser et les féconder tandis que le succube apparaît aux hommes sous l’apparence d’une femme. Cette espèce particulière de rêve, aux effets étranges, était, disait-on, provoquée par le diable et les diablesses qui inspirent des songes lascifs aux humains. Parfois, le cauchemar était considéré comme une sorcière qui passait par le trou de la serrure dans les maisons pour venir se coucher sur l’endormi et l’étouffer. Aussi, la déesse Hécate, souveraine de la magie, des spectres et des terreurs nocturnes, des ombres et de la lune, tourmente le sommeil des mortels qui ont provoqué son courroux. Quand l’astre lunaire est dans son déclin, surgissent alors les Hécatées, fantômes effrayants qui épouvantent l’âme des mécréants. Aujourd'hui, toutes ces vieilles croyances et superstitions ont été rejetées. Cependant, prenez garde et placez sous votre oreiller neuf feuilles de chêne pour éloigner les cauchemars. Car lorsque l’homme se livre au sommeil, l’âme veille mais l’imagination s’égare facilement en prenant la forme d’un génie malfaisant. Toutefois, quand le réveil surgit, l’illusion enfantée par la nuit en un clin d’œil s’évanouit !

 

Ces démons du sommeil que l’on appelle ordinairement cauchemars, se nomment aussi selon les régions : cauquemaire, cauquemare, cauquevieille, mara, appesant, appesard, chauche-vielle, chauche-paille, chauche-poulet, chauco-vieillo, chauceur, foulon, nigthmare…

Le Cauchemar, 1781 - Johann Heinrich Füssli.
 

Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli, illustre une rêveuse et l’emprise qu’exerce sur elle l’apparition nocturne malfaisante pressant sur sa poitrine pendant son sommeil. Le cheval qui apparaît aux côtés du démon est ordinairement un messager de la mort. 
En raison de la popularité de son œuvre, Füssli a peint un certain nombre d'autres versions, dont le tableau ci-dessous datant de 1790/1791.

 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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30 novembre 2013

La fourmi, symbole de la minutie et de l’économie

On ne tarit point d’éloge sur cet animal et beaucoup s’émerveillent de son ardeur pour le travail, de sa prévoyance et de son génie industrieux. En effet, il règne l’ordre le plus grand dans sa société. Les ouvrières sont les maîtres de la maison et commandent aux mâles et aux autres femelles. La construction du nid est leur principale occupation. Les fourmis creusent le sol et de profonds terriers en portant au loin les matériaux qu’elles déblaient. Certaines se font même un toit de brindilles, de paille et de buchettes disposées avec art, qui recouvrent tout le nid. Le sommet de ces amas est ouvert pendant le jour mais comme les fourmis dorment la nuit, elles ferment la porte au coucher du soleil ou par temps de pluie. Les fourmis remplissent leur grenier à la belle saison au temps des moissons mais elles sont inactives l’hiver et sombrent dans l’engourdissement. Carnassières, elles dissèquent les charognes avec la plus grande propreté, amassent des fruits et des grains qu’elles rapportent à la fourmilière. Elles ont une grande passion pour tous les aliments sucrés et pénètrent dans nos maisons pour piller nos provisions ! On dit que les fourmis ont du sentiment mais aussi de l’esprit et qu’elles reconnaissent les membres de leur société en se touchant les antennes ce qui leur permet aussi de parler, de prendre des nouvelles, de tenir un conseil et d’échanger leurs idées. Quand l’une d’elles est blessée, la première qui passe lui porte secours et la transporte au nid mais les fourmis étrangères sont traitées en ennemies. Ainsi, des combats sans merci peuvent apparaître entre familles d’une même espèce. On dit qu’elles prédisent les vents et le mauvais temps et que les hommes honnêtes et polis se transforment en fourmis après leur mort. Remède contre la paresse, les fourmis ont des propriétés curatives et on les retrouve dans de nombreuses préparations de la médecine ancienne. Elles étaient excellentes pour réparer les forces abattues et ranimer les esprits. On les recommandait aux femmes stériles, aux vieillards et dans les maladies du cerveau, les vertiges, la paralysie et les tremblements. Macérées vivantes dans du vin ou de l’eau au bain-marie, elles guérissaient la lèpre et la surdité. Broyées et utilisées en cataplasme, elles soignaient rhumatismes et névralgies. On prétendait que les fourmis ailées avaient des vertus aphrodisiaques. Infusées dans de l’huile de sureau, elles n’avaient pas leur pareil pour stimuler l’amour. Savantes, sages et prudentes, on ne trouve point dans la nature de créatures si petites pouvant porter des charges aussi lourdes en proportion de leur poids. Cependant, n’accordons-nous pas trop de qualités merveilleuses à ces fourmis modèles de toutes les vertus ? N’oublions pas que ces insectes sont très incommodes au jardinier et qu’ils portent au derrière un aiguillon piquant qui cause douleur et démangeaison. Et même si ces laborieuses et ingénieuses fourmis surpassent en force tous les autres animaux, elles ne sont pas très prêteuses ; c’est là leur plus grand défaut !

 

Auprès de vos fruitiers et de vos rosiers semez de la ciboulette
pour empêcher les fourmis d’y grimper.

from Aesop's Fables - by Milo Winter, 1886/1956.

Isopet, atelier de Richard de Montbaston
Paris, vers 1330
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 15123, fol. 36v.

La Cigale, une créature musicale et estivale, article

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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9 novembre 2013

La Cigale, une créature estivale et musicale

Emblème de la musique et de l’insouciance, cet insecte frugal, mélodieux et estival, habite les pays chauds et se tient ordinairement sur les arbres et dans les vignes. Pendant les chaleurs, vers le temps de la moisson, la Cigale est particulièrement active et fait entendre un chant bruyant. Elle a une passion pour le soleil et a les lieux ombragés en horreur car le froid l’engourdit ou la détruit. A l’état de nymphe, elle passe plusieurs années enfouie dans la terre en se nourrissant de la sève des racines sans jamais aller crier famine à la fourmi sa voisine ! Au début de l’été, elle se hisse vers la lumière, grimpe sur les arbres et se métamorphose pendant la nuit. Parvenue à sa forme nouvelle, la Cigale se nourrit du suc qu’elle pompe sur les feuilles et les branches et non point de rosée comme les anciens le disaient. Puis, quand toute l’ardeur du soleil l’a réchauffé, elle voltige dans les airs d’un vol fort léger. La Cigale a un grand talent pour le chant, on dit même qu’elle aurait appris à chanter aux Muses. Autrefois, les paysans affirmaient que lorsque son chant était vif et continuel, il présageait un bel été et une riche moisson. Dans les temps antiques, les grecs considéraient les Cigales comme un met exquis et se faisaient servir les larves de ces insectes à leur table. Estimée en médecine ancienne, la Cigale était séchée, réduite en poudre et donnée en potion pour modérer les fièvres et apaiser la migraine. En infusion, elle calmait les nausées. Certains prétendaient que quelques cigales séchées avec autant de grains de poivre soulageaient les coliques. Rôties et mangées, elles étaient bonnes pour les douleurs de la vessie. Selon la légende, la Cigale serait née de la métamorphose de Tithon, un mortel que l’Aurore enleva et dont elle fit son époux. Elle rendit ce dernier immortel mais oublia de lui donner la jeunesse éternelle. Tithon fut donc condamné à subir sans fin le fléau de la cruelle Vieillesse. Sensible à son triste sort, la déesse changea Tithon en Cigale, une créature musicale qui se nourrit de la rosée qu’elle verse à son lever matinal !

 

La Fourmi, symbole de la minutie et de l'économie, article

La cigale du frêne (Cicada fraxini) sous ses divers états. Gravure sur bois avec des rehauts d'aquarelle par L'Atelier de la Gravure Ancienne, Laetitia Quennevat (coloriste sur gravure ancienne). Gravure ancienne.fr le premier Salon virtuel permanent consacré aux estampes et gravure anciennes.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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4 octobre 2013

La Libellule, l’Aiguille du Diable

On la nomme Demoiselle à cause de son allure délicate, de la finesse de son corps orné d’agréables couleurs et de ses grandes ailes irisées, ouvragées comme de la dentelle. La Libellule se déplace dans les airs avec une rapidité extraordinaire. Virevoltante, elle anime les eaux calmes et dormantes des étangs par ses acrobaties aériennes étonnantes. Elle parcourt les jardins, les prairies, longe les ruisseaux, danse autour des roseaux et plane au-dessus de l’onde en se nourrissant de mouches, de moustiques et d’éphémères, qu’elle attrape sans jamais ralentir son vol. Cependant, il ne faut pas oublier que c’est une grande carnassière aux inclinations meurtrières, qui mène une guerre sans merci aux autres insectes ailés. Armée d’une forte mâchoire aux dents acérées, elle fond sur ses victimes comme un oiseau de proie. On prétend que ses ailes sont tranchantes comme un couteau et que sa piqûre est mortelle. Porteuse de présages, la Libellule qui entre dans les maisons annonce une visite mais celle qui vous touche le front augure une mort prochaine. Attrapez-là et vous vous marierez dans l’année sans l’avoir cherché ! Certains l’employaient en décoction avec des feuilles d’acacias pour soigner le mal d’oreilles. La Libellule était considérée autrefois comme une proche alliée de l’araignée. Les anciens lui accordaient le pouvoir de se changer en mauvais esprit et la surnommaient Sorcière, Aiguille du Diable, Crève-œil, Flèche du Diable, Tire zyeux, Couturière ou bien encore Cheval du Diable car ce dernier chevauche une Libellule pour se rendre au sabbat. A la nuit tombée, on dit qu'elle se transforme en aiguille pour percer les oreilles, crever les yeux des humains et coudre la bouche des enfants menteurs ! Pourtant, cette chasseresse rapide et gracieuse des mares et des marais est bien utile et tout à fait inoffensive pour l’homme. Toutefois, prenez garde à ces élégantes Demoiselles aux ailes de tulle qui planent dans les airs au crépuscule !

A Dragon-fly, Two Moths, a Spider and Some Beetles, With Wild Strawberries, 17th century – Author: Jan van Kessel, senior - Ashmolean Museum, Oxford; Bequeathed by Daisy Linda Ward, 1939.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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2 octobre 2013

Le Coq, créature de lumière

Il n’y a point d’habitations champêtres où l’on ne rencontre cet oiseau terrestre que l’homme loge, élève et nourrit. Véritable horloge vivante, il indique le lever du jour et la tombée de la nuit en chantant à l’aube et au crépuscule. Coiffé d’une superbe crête, chaussé d’éperons et doté d’un cocorico arrogant et triomphant, le Coq incarne les combats et la victoire, mieux vaut mourir que céder ! Il était en grand honneur dans l’antiquité à cause de sa hardiesse et de sa bravoure. Symbole du courage et de la vigilance, le Coq était l’un des attributs de Minerve, de Mercure et consacré à Apollon, parce qu’il annonce le lever du soleil. On l’immolait aussi sur l’autel des déités, en particulier à Esculape quand survenait la fin d’une maladie et à Bacchus pour la conservation de la vigne. Dans les entrailles de cet animal se forme une pierre fabuleuse nommée « Pierre alectorienne », à qui les anciens donnaient la propriété de décupler force et courage. Cependant, il y a dans le Coq des vertus propres à la sorcellerie et à la magie. Autrefois dans les campagnes, les sorcières sacrifiaient cet animal et mangeaient sa crête coupée en treize parts avant d’exécuter leurs maléfices. On prétend que certains vieux Coqs pondent des œufs. De ces œufs maudits couvés par un crapaud, il sort une créature maléfique appelée Basilic. Toutefois, cet oiseau de lumière a le pouvoir d’éloigner toutes les puissances infernales et de conjurer les mauvais sorts. Son chant retentissant qui annonce les premières lueurs du jour, met en fuite les hordes de démons qui s’adonnent au sabbat. Pour l’empêcher de chanter pendant leurs assemblées nocturnes, on dit que les sorciers lui frottent la tête et le front d’huile d’olive ou lui passent un collier de sarment autour du cou. Prenez garde au chant du Coq à minuit, il signifie une mort dans l’année. Dans les lueurs brumeuses du petit matin, le Coq annonciateur de la lumière céleste, sonne la retraite des sorciers, vampires et revenants et dissipe par son chant les ténèbres et tous les esprits malfaisants !

Le Coq dans Le Liber de proprietatibus rerum ou Livre des propriétés des choses, est une œuvre latine du XIIIe siècle du franciscain Barthélémy de Glanville appelé aussi Barthélémy l’Anglais. L’ouvrage fut traduit en français en 1372 par Jean Corbichon, chapelain du roi Charles V le Sage. Jean du Berry, frère du roi, en posséda trois exemplaires dont celui présenté ici et qui date du début du XVe siècle. Bnf

 


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27 septembre 2013

Le lièvre et le lapin, créatures lunaires et crépusculaires

On raconte bien des merveilles sur ces animaux fort peureux et timides. Il n’y a guère qu’au clair de lune que l’ont peut les apercevoir jouer, sauter et courir les uns après les autres. Le Lièvre a l’ouïe très fine et les oreilles d’une grandeur démesurée. Au moindre bruit, il fuit dans tous les sens dans une course incroyablement légère et rapide qui devance tous les autres animaux. Pour éviter le chasseur et détourner les chiens, il emploie la ruse et dort les yeux ouverts. Il s’assoit volontiers sur ses pattes de derrière, celles de devant lui servent de bras. D’ailleurs, on le dit capable de jouer du tambour. Quoique très semblables, le Lièvre et le Lapin sont des espèces bien distinctes aux mœurs différentes. Le Lièvre se fait un gîte à la surface de la terre où il demeure exposé tandis que le Lapin, bien plus malin, se creuse une retraite où il se met à l’abri de l’homme, des loups, des renards et des oiseaux de proie. Toutefois, ce dernier à été partout réduit en domesticité tandis que le Lièvre solitaire jouit d’une grande liberté ! Ces animaux se reproduisent si prodigieusement qu’ils sont un symbole de fécondité. Cependant, ils ont tant d’ennemis qu’il est bien rare qu’ils vivent du temps que la nature leur a donné. Le Lièvre est considéré comme un animal lunaire. On prétend qu’il pond des œufs à Pâques, à l’époque de la lune rousse. Aussi, pendant cette période pleine de mystères, les sorcières se changent en Lièvre pour jeter des sorts sur le bétail et commettre leurs méfaits. Selon les croyances, on assure que la rencontre d’un Lièvre sur un chemin est un présage sinistre. Un vieux proverbe dit que quand on mange du Lièvre on est beau pendant sept jours de suite. Si les parents se nourrissent souvent de sa chair, ils sont assurés d’avoir des garçons. Aussi, des jarretières d’absinthe ou d’armoise cousues avec des lanières en peau de Lièvre, permettent de parcourir cent lieues sans jamais s’arrêter. Une patte de Lièvre est un porte bonheur et un excellent remède pour les affections articulaires. Le lait de lièvre mâle est reconnu comme remède souverain pour les infirmités, il est un symbole d’une chose impossible à trouver. On dit que la mémoire du lièvre se perd en courant et que rien ne sert de courir, il faut partir à point, et qui court deux lièvres à la fois, n’en prend pas un !

1. LE LIEVRE, 2.  LE LAPIN (détail)

Histoire Naturelle De Buffon, classée par ordres, genres et espèces, d'après le système de Linné… Volume 8, par Georges Louis Le Clerc de Buffon, René Richard Louis Castel, 1802.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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30 juillet 2013

Le Hérisson, une créature qui ne manque pas de piquants !

Cet animal qui sait se défendre sans combattre, fait fuir tous ceux qui le tourmentent grâce à l’armure épineuse invulnérable dont la nature l’a dotée. Seuls le renard et le loup osent braver ses pointes acérées. Le Hérisson habite volontiers nos jardins mais se retire le jour dans le creux des vieux arbres, à l’abri des ronces, des buissons ou sous un amas d’herbes sèches et de mousse qu’il affectionne particulièrement. Au crépuscule, il part en chasse à la recherche d’insectes, de petits rongeurs, de reptiles, d’oiseaux et parfois de crapauds. Aussi, il se nourrit de serpents qu’il peut détruire en nombre et ne craint pas de loger dans les lieux où ils abondent. On dit que le Hérisson a une adresse toute particulière pour monter aux arbres et s’emparer des fruits en se servant de la pointe de ses piquants pour les transporter. Quand le raisin est mûr, il entre dans les vignes et grimpe sur le pampre pour en manger à satiété. Puis, il se roule sur les grains tombés à terre qu’il perce de ses épines pour les emporter dans sa demeure et les conserver. A l’arrivée du froid, il se roule en boule et tombe en léthargie dans son nid jusqu’au retour des beaux jours. Autrefois, le hérisson était connu pour prédire le temps. Quand il sortait de son terrier, le printemps était arrivé, mais s’il retournait se coucher l’hiver durait encore quelques semaines. Cependant, ce petit mammifère épineux avait très mauvaise réputation chez les anciens qui le qualifiaient de bête immonde. On prétendait que le hérisson tétait aux pis des vaches, qu’il les vidait de tout leur lait et qu’il empêchait même ces dernières de vêler. On l’accusait également de s’introduire la nuit dans les poulaillers pour s’attaquer aux poules, les étrangler et les saigner par le croupion. De plus, il dévorait les poussins sous l’aile de leur mère et volait les œufs pour en déguster le jaune. Les jeunes filles qui avaient le malheur de mettre un pied sur lui pendant leurs menstruations tombaient enceinte et, quelques mois après, accouchaient d’un plein panier de bébés hérissons ! Jadis, sa peau était préparée en décoction ou réduite en cendre pour soigner l’incontinence d’urine et enrayer la calvitie. Manger son œil droit frit dans du lin permettait de voir la nuit. Son foie était très estimé dans les maux de reins et sa peau bardée de piquants servait à lainer les étoffes. Symbole de la gourmandise et de l’avarice, le Hérisson était considéré au moyen-âge comme malfaisant, voleur, sournois et gourmand. Pourtant, c’est un animal inoffensif et paisible malgré ces petits larcins dans les vergers, les vignobles et les potagers. Mais il est vrai que ce petit quadrupède solitaire, que l’on ne peut toucher sans se piquer, n’a pas toujours bon caractère et grogne quand on le dérange sur son territoire ou quand il dort. Qui s’y frotte s’y pique !

Detail of a miniature of hedgehogs rolling on grapes, sticking them to their spines to carry back to their young; British Library Royal 12 F xiii; folio 45r.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

29 juin 2013

Le grimoire, un ouvrage précieux rempli de secrets merveilleux !

Le grimoire est un livre de magie chargé de signes sacrés écrits avec du sang de chauve-souris, où sont consignées des formules secrètes et mystérieuses pour composer des potions, des philtres amoureux, des élixirs, des enchantements, des remèdes pour guérir certains maux, trouver les trésors cachés, fabriquer des amulettes et des talismans et se rendre invisible. Il contient tous les arts de la magie et de vieux mystères y sont révélés. Fermé par un anneau doré, cet ouvrage ancien en parchemin, appartient ordinairement à un sorcier ou un magicien, avec lequel il fait des prodiges. Cependant, certains grimoires sont maléfiques et remplis de sorcellerie. Ecrits avec le sang du diable en personne, ils renferment des mots et des signes funestes capables de faire périr les animaux, de troubler les saisons, de renverser le cours naturel des éléments, de répandre des maladies et toutes sortes de maléfices. On y trouve aussi comment jeter des sorts, traverser les airs à volonté, soumettre les mauvais génies, les morts et les démons, convoquer toutes les puissances infernales et même forcer le diable à paraître armé de ses cornes sur la tête, le visage rouge et le corps tout couvert de poils noirs ! On dit de ces terribles grimoires qu’ils résistent aux flammes, sentent le souffre et la fumée et qu’il est impossible de s’en débarrasser. Aussi, leur lecture comporte des risques, car certains redoutables secrets ne doivent pas tomber dans des mains inaptes à les recevoir. Bien sûr, nous ne sommes pas obligés de croire à ces œuvres de très haute curiosité, au diable, aux sorcières, aux magiciens et à tout ce qui est du ressort des sortilèges et des enchantements. Nous laisserons le soin aux lecteurs de décider de la question !

Le Petit Albert est un grimoire de magie, inspiré par les écrits de saint Albert le Grand.
Il est imprimé en France pour la première fois en 1668, puis réédité de façon continue.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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27 juin 2013

La Poule noire et le Pacte avec le Diable

La poule noire à un secret propre à faire apparaître le diable à volonté pour obtenir richesse, pouvoir et faire parler les morts. Lié aux démons, cet animal est indispensable dans les maléfices des sorciers et son sacrifice était, autrefois, synonyme d’invocation satanique. Pendant les nuits de pleine lune, les sorcières immolaient une poule noire en poussant d’horribles cris pour appeler les esprits qui apparaissaient sous les formes les plus immondes. Les magiciens et les devins cherchaient à lire l’avenir dans ses entrailles. On se rendait invisible en portant le cœur d’une poule noire sous le bras droit. Avec son sang, on écrivait le vœu souhaité sur un petit morceau de papier, puis on enterrait le tout à un pied de profondeur. Certains onguents s’appliquaient avec une plume de poule noire. Pour obliger le diable à paraître et faire alliance avec lui, il convient de saisir une poule noire qui n’a jamais pondu et qui n’a jamais vu le coq. Cependant, prenez garde de ne pas la faire crier, vous risqueriez de rompre le charme et de devoir recommencer. Puis, sans jamais regarder derrière vous, rendez-vous à minuit à un carrefour où quatre chemins forestiers aboutissent. A l’aide d’un rameau de coudrier, tracez un cercle en faisant trois fois le tour à reculons en récitant le Pater à rebours. Depuis le centre du cercle, répandez le sang de la poule que vous venez d’égorger en répétant à haute voix les termes de votre marché. Invoquez le diable avec des paroles magiques en criant trois fois : « Poule noire à vendre ! » ou neuf fois : « Robert ! ». Alors, dans un silence pesant, le vent se lèvera, la foudre éclatera en déchirant le ciel et le diable se présentera soudain à vous, éclairé par la lune. Jetez-lui votre pacte signé de votre propre sang, il apposera sa signature et disparaîtra dans un nuage de vapeurs sulfureuses. A ce moment ou neuf jours après, le prince des ténèbres offrira en présent une poule aux œufs d’or que vous seul devrez nourrir et qui couvera votre argent en le doublant le jour suivant ! On prétend que ce pacte avec le démon assure richesse et bonheur pendant vingt ans. Cependant, au terme de cet engagement, il exigera votre corps et votre âme et vous serez voués à son service éternellement !

 

Il est possible de se défaire de ce pacte en le cédant à une autre personne qui s’engage alors solidairement pour vingt ans. Le Diable attend parfois des milliers d’années avant de récupérer l’âme qu’il a achetée !

Second part of the pact allegedly signed between Urbain Grandier and the Devil. This half is also signed by Satan, Leviathan, Astaroth, and a number of other demons. This image is from Dictionnaire infernal by Collin de Plancy (1826).

 


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24 juin 2013

Midsummer

Midsummer 2013 © Cécile Decorniquet
"Midsummer", 2013 © ceciledecorniquet.com

 

La Saint-Jean d'été, article

 


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24 juin 2013

La Saint-Jean d'été

Venue de nos ancêtres et de tous temps respectée, la fête de la Saint-Jean d’été et ses feux de joies scintillent de toutes parts dans la nuit la plus courte de l’année. C’est un jour animé où l’on danse et chante autour des bûchers. Suspendu entre printemps et été, ce moment est propice aux vœux, aux serments et aux sacrifices. Autour des feux sacrés, les âmes des trépassés viennent se réchauffer pendant que les vivants se purifient de tous leurs tourments. Les plantes cueillies lors de cette nuit remplie de mystères ont des vertus toutes particulières, des sucs et des saveurs extraordinaires. Certaines garantissent contre les éclairs, d’autres protègent des maladies et repoussent les mauvais génies. On prétend que ces herbes ramassées entre l’aube et le lever du soleil ne flétrissent jamais contrairement à celles cueillies les autres jours de l’année. Cependant, pour garder toutes les propriétés magiques des plantes, il faut accomplir cette tâche à main nue et ne jamais couper les herbes au moyen d'un couteau ou d’un ciseau. A la clarté des flambeaux, des couronnes de fleurs sont tressées que l’on porte sur le front pour éloigner les mauvais sorts et les démons. Aussi, avant le lever de l'astre du jour, il est recommandé de se rouler dans la rosée et de recueillir les gouttelettes scintillantes de mille feux dorés pour guérir de certains maux. A la fin de la cérémonie, chacun récupère un tison qu’il emporte dans sa maison et les cendres sont jetées au vent, emportant au loin tous les malheurs et désagréments. Aux alentours de minuit, on peut rencontrer la mythique fougère qui confère le don d’invisibilité en ouvrant sa fleur au milieu des esprits endiablés. Autrefois, sorciers et magiciens, enchanteurs et devins jetaient dans les bûchers les herbes récoltées, en prononçant des conjurations et quelques mystérieuses oraisons. Parfois, des animaux vivants étaient donnés en offrande aux flammes, comme les chats, les crapauds, les araignées et les serpents qui environnent le diable. Pour élaborer de puissants philtres et enchantements, cherchez un trèfle à quatre feuilles à la faveur de la nuit de la Saint-Jean et cueillez-le avec les dents !

A Midsummer Night's Dream - Gustave Doré, 1832/1883.

"Midsummer"  par la photographe Cécile Decorniquet

 


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16 juin 2013

La souris, symbole de la vie souterraine

Timide, agile et curieuse, la souris mène une vie nocturne très active. Elle court avec une grande rapidité mais le moindre petit bruit la fait déguerpir. Son ouïe fine et son odorat sont exquis et il n’y a pas d’endroit où elle ne puisse se faufiler. Douée d’une grande fécondité, elle pullule dans tous les lieux abondants en grains et en provisions ; rien n’est à l’abri de sa gourmandise. Elle pénètre partout et ronge même les étoffes, le papier, le bois et les meubles. L’hiver, elle loge dans les trous dans la terre, les vieilles murailles et dans les planchers pour que le froid ne l’engourdisse pas. La souris a beaucoup d’ennemis auxquels elle ne peut échapper et une foule d’animaux s’en nourrissent ; les chats, les oiseaux de rapine, les belettes et les hérissons lui font une guerre sans merci. On dit qu’elle est sensible à la musique et qu’elle prend un grand plaisir à se déplacer sur les touches d’un piano laissé ouvert. Porteuse de présages, elle est un symbole de la vie souterraine et des ténèbres. La souris est gardienne des trésors enfouis. Autrefois, on prétendait que les souris qui s’enfuyaient d’un bûcher enflammé étaient l’âme des sorcières. Aussi, son cri était de très mauvais augure. En s’installant dans les maisons elle annonce une mort prochaine et déserte souvent le lieu dès que la personne est décédée. Pour chasser les souris on enfermait un crapaud dans une cruche à l’endroit où elles viennent. On affirme qu’il ne faut jamais filer le jour du Carême-prenant, de peur que les souris ne mangent le fil toute l’année. On croyait aussi que les souris rôties ou bouillies soignaient les enfants de la coqueluche et de l’intempérance d’urine et que la fiente de souris mêlée avec du miel faisait revenir le poil lorsqu’il était tombé ! Inoffensive, la souris, aux mœurs douces et joyeuses, fuit les lieux inhabités et suit l’homme partout. Les enfants qui affectionnent particulièrement les souris, leur offrent leur dent de lait en échange d’une pièce apportée pendant la nuit. Cependant, ses apparitions surprises sont fort incommodes et inspirent l’horreur aux humains qui cherchent à s’en débarrasser par le poison et les pièges. Pourtant, malgré ces petits larcins et méfaits, certains s’attachent à ce rongeur qui devient un animal de compagnie. Il ne faut pas oublier que sa curiosité et son effronterie sont égales à son insatiable appétit !

The Garden of Earthly Delights, central panel - Detail man with mouse (lower left)
Hieronymus Bosch, 1450/1516.

 


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22 mai 2013

L’araignée, une prédatrice habile et rusée

Cette habile et diligente ouvrière, aux pattes longues et effilées, s’élève le long du fil qu’elle a créé. Le fil produit par l’araignée n’a pas d’égal en légèreté et en solidité et les sucs qui lui servent à tisser sa toile sont abondants et ne s’épuisent jamais ! Mais sans sa toile, elle serait fort embarrassée pour manger. En effet, elle tend ses filets et attire dans sa trame les insectes qui viennent s’y fourvoyer. Si la proie est rebelle, elle l’entoure d’une grande quantité de fil pour en venir à bout sans peine et l’achever. Les araignées diffèrent dans leur forme, leur couleur et dans leur manière de filer. L’araignée domestique fait sa toile dans tous les recoins de la maison. La vagabonde saisit sa proie sans l’aide d’une toile et ne vit jamais au même endroit. Grande tisseuse, l’araignée des campagnes est dotée de longues pattes très utiles pour se déplacer dans les hautes herbes. Celle des jardins tisse à l’air une toile ronde et saute sur les mouches. La plus vorace et la plus redoutable est l’araignée des caves, au corps noir et velu qui fait son nid dans les vieux murs. C’est la seule qui ne craint pas la guêpe. Toutefois, la plus grosse, la plus hideuse et la plus effrayante des araignées d’Europe est sûrement la mythique Tarentule, très commune aux alentours de Tarente en Italie, qui plonge sa victime dans un état de profonde stupeur conduisant jusqu’à la mort. Autrefois, le seul remède connu pour guérir de sa morsure, était de danser frénétiquement la Tarentelle jusqu’à ce qu’on soit en sueur et hors d’haleine. Cette araignée ne file point de toile mais creuse un trou et se place à l’ouverture pour bondir sur ses proies. Dans l’obscurité, ses yeux brillent comme des diamants lumineux ! Selon le mythe, l’araignée serait née de la métamorphose d’Arachné, célèbre filandière, qui osa défier la déesse Athéna dans l’art de tisser. Offensée de cet affront, l’immortelle la changea en une fileuse araignée. Depuis, elle continue à ourdir sa toile en tirant de son corps des fils déliés. Les anciens regardaient l’araignée comme un présage funeste. Cependant, la tuer portait malheur et de nombreux remèdes étaient concoctés à base d’araignée. Elle était très estimée dans les fièvres intermittentes quand on l’écrasait sur les poignets. Enfermée vivante dans une noix et pendue au cou ou placée sur la partie atteinte, elle mangeait la maladie. Sa toile appliquée sur les plaies arrêtait les saignements. Elle était bonne aussi dans les coliques venteuses : si l’on en fricassait, à la grosseur d’un œuf, avec un peu de vinaigre et qu’on l’appliquait chaudement sur le nombril, elle provoquait la sortie des vents ! On dit encore aujourd’hui que l’araignée à un goût prononcé pour la musique, qu’elle est attirée par la lumière et qu’il faut toujours l’écraser du pied droit. La tuer le soir expose à de grands tourments et porte malheur. Celle que l’on croise le matin est un heureux présage. Aussi, n'ayez pas peur de la laisser grimper sur vos vêtements pour être riche dans peu de temps. Quand elle monte sur sa toile le matin, il pleuvra le lendemain, quand elle en descend il fera beau. Cette créature qui lie ses proies, nous inspire dégout et effroi par son aspect hideux et sa couleur sombre. Pourtant, l’araignée est inoffensive et utile. Elle nourrit les oiseaux et nous débarrasse des insectes volants et rampants. Et puis c’est une grande timide, elle se sauvera en vous voyant. Alors ne l’attrapez pas, laissez-la filer en toute tranquillité !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée, article

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines, article

Kunstformen der Natur, 1904 - planche 66 - Arachnides par Ernst Haeckel.
 
 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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12 mai 2013

La Crapaudine, une pierre fabuleuse très convoitée par les jeteurs de sorts

Pierre des crapauds, Pierre du vertige… On prétend que les plus vieux et les plus gros crapauds possèdent dans leur tête la crapaudine, une pierre fabuleuse très convoitée par les jeteurs de sorts. Pour s'emparer de ce joyau qui guérit de tous les maux, les sorciers enveloppent l'animal, à l’exception de la tête, d’un drap rouge et l’exposent à toute l’ardeur du soleil dans un pot. Tourmenté par la chaleur et la soif, la pauvre bête expulse alors sa pierre enchantée. Toutefois, certains disent qu’elle ne se trouve pas dans la tête du crapaud mais qu’elle naît parmi les pierres et les rochers à la manière des champignons. Les anciens la mettaient au rang des pierres précieuses tant elle est rare et difficile à trouver. Très estimée, ils lui accordaient de grandes propriétés et enchâssaient la crapaudine dans des bagues pour éloigner la peste et les maladies malignes. Semblable à la couleur sombre du crapaud, on dit qu’elle est propre à résister à toutes sortes de venins. Ainsi, près du poison, elle change de couleur ! On assure qu’elle est très utile pour soigner certaines maladies, en particulier les vertiges. Broyée, mise en poudre et frottée doucement sur la peau, elle dissipe aussi les enflures causées par les morsures des bêtes venimeuses. Un secret pour éprouver une crapaudine : présentez-la devant un crapaud. Si l’animal entre en grande excitation et saute pour l’enlever, c’est un signe évident qu’elle est véritable !

Extraction et usage d'une Crapaudine - A wood carving by Johannes de Cuba,
published in "Hortus Sanitatis" on 21, October 1497.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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18 avril 2013

La Belette, un petit animal rusé doué de pouvoirs magiques

Petite belle, Dame belette, Petite marraine, La jolie bête, Belle dame, Petite fiancée… Fort vive et rusée, la belette est un petit mammifère carnassier au museau pointu et à la fourrure roussâtre qui mène une vie très active. Son corps fin et sa légèreté lui permettent de se faufiler par les fissures les plus étroites. Véritable fléau des basses-cours, elle vole les œufs et emporte les poussins un par un après les avoir mordu d’un coup de dents. Les poules sont pétrifiées de terreur quand elles entendent la belette. En hiver, elle habite ordinairement les greniers, les étables et les granges. En été, elle parcourt les champs et les prairies à la recherche de petits rongeurs à dévorer qu’elle poursuit jusque dans leur terrier. Grimpeuse agile, elle monte sur les arbres pour piller les nids et se cache dans les buissons pour attraper les petits oiseaux et les chauves-souris dont elle suce le sang. Parfois, elle est si hardie qu’elle s’attaque aux animaux plus gros qu’elle comme le chat avec qui elle se bat. On prétend aussi qu’il y a beaucoup d’antipathie entre la belette, le corbeau et la corneille parce qu’elle mange leurs œufs. Depuis l’antiquité la belette fait l’objet de beaucoup de croyances et de superstitions. Née d’une métamorphose, elle se nommait autrefois Galanthis. Suivante d’Alcmène, elle facilita les couches de sa maîtresse par une ruse mensongère, permettant ainsi la naissance d’Héraclès. Pour cette perfidie, Héra la changea en belette, la condamnant à faire ses petits par la bouche, instrument de son mensonge. Les anciens croyaient que son souffle était venimeux et qu’il faisait enfler la tête et le ventre des bêtes. On raconte encore aujourd’hui qu’elle vole la voix, que son regard fascine les lièvres et qu’elle vient manger le linge dans les armoires. Douée de pouvoirs magiques, elle use d’une herbe mystérieuse dont elle a le secret, qui lui permet de retrouver la santé et de résister aisément au venin des reptiles et des crapauds. Grâce à cette herbe enchantée, connue d’elle seule, la belette serait capable de redonner la vie et de combattre le dangereux Basilic au regard pétrifiant, créature mythique, mi-coq mi-serpent ! Animal de mauvais augure, sa rencontre serait un présage funeste autant que le chat noir. Si une belette vous coupe la route et part vers la gauche, elle annonce une mort prochaine. Jadis, sa chair était employée contre les poisons et les morsures de serpent. Son foie pris en poudre guérissait les vertiges, son cœur séché, mêlé à un peu de cire soulageait les maux de tête et sa cervelle soignait l’épilepsie. A la fois symbole de vie et créature maléfique, la belette a été de tous temps crainte et respectée par les gens superstitieux, de peur de s’attirer la vengeance de ce petit animal rusé et malicieux !

Image from page 149 of journal Die Gartenlaube, 1870.

 


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8 avril 2013

La Pie bavarde, un oiseau turbulent et malicieux

Jaquette, Agasse, Margot, Jacasse, belle rapineuse, Pica pica… On la dit bavarde, voleuse, rusée et curieuse, montrant de la malice et un certain penchant à la moquerie avec son babillage rauque et malfaisant. Cependant, la Pie est intelligente au moins autant que le corbeau. Talentueuse, elle imite le langage humain, aime prononcer des paroles et en apprendre. Elle contrefait la voix des bêtes, le son des instruments, chante à merveille et peut se laisser mourir de dépit lorsque sa langue ne peut imiter le son de nouveaux mots. La Pie fait des provisions et met beaucoup d’art à construire son nid en haut des grands arbres, qu’elle tapisse d’herbes douces à l’intérieur et d’épines à l’extérieur. Elle l’embellit avec des objets scintillants qu’elle dérobe, car la Pie a une passion pour tout ce qui brille. Quand son nid à été découvert par l’homme, elle transporte ses œufs ailleurs. Tendre avec ses petits, elle éloigne avec témérité les intrus et chasse à grands cris tous ceux qui osent s’approcher du nid. Du haut de son perchoir, elle surveille son territoire et dénonce les méfaits. Toutefois, c’est une pilleuse de nid, elle gobe les œufs des autres oiseaux dès qu’ils partent se restaurer et fait volontiers la guerre aux petits rongeurs. Autrefois, une Pie crucifiée dans une étable protégeait les bêtes des esprits malfaisants et quelques gouttes de son sang ressuscitaient les héros et aidaient à guérir certaines maladies. Manger de la Pie rendait vertueux et aiguisait la vue. En bouillon, elle soignait les manies et la mélancolie. Aujourd’hui encore, lorsqu’elle jase plus qu’à l’ordinaire on dit qu’elle annonce la pluie. En magie, on prétend que les sorcières prennent l’apparence d’une Pie pour se transporter dans les airs et qu’elles aiment les manger rôties. Les Pies évoquent la fable des orgueilleuses Piérides. Ces neuf sœurs, fières de leur nombre et de leurs talents, se comparaient aux Muses et osèrent leur disputer le prix du chant. Vaincues, elles s’emportèrent en invectives contre leurs rivales et ajoutèrent l’injure et la menace à leur audace. Les dieux les changèrent aussitôt en Pies. Sous cette forme nouvelle elles gardèrent leur incessant bavardage et leur vanité. La Pie qui jacasse et s’agite sans cesse, est un oiseau que l’on entend avant de le voir et son plumage noir et blanc aux couleurs changeantes révèle son ambivalence. En effet, c’est un bien vilain défaut que de vouloir trop parler, d’étourdir sans réfléchir, de ressasser les paroles d’autrui dont on tire mille choses pour le mal que l’on veut faire !

Magpie des oiseaux néerlandais décrits par Cornelius Nozeman,
et édité par Jan Christiaan Sepp, libraire, 1770.

 


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