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19 avril 2015

Le Coucou gris, oiseau du deuil et de la mélancolie

Ce volatile rusé et paresseux évoque la fainéantise parce qu’il ne veut pas couver ses œufs. En effet, cet oiseau farouche et solitaire dont le nom exprime le cri, a des mœurs parasitaires. Le Coucou ne fait point de nid comme les autres, il trouve plus commode de confier ses œufs et l’éducation de ses petits aux soins des autres oiseaux, en particulier des passereaux tels que le rouge-gorge, la fauvette, l’alouette, les ramiers et les verdiers. Il gobe un œuf dans le nid parasité, avant d'y pondre le sien. Puis, perché dans le voisinage, il surveille le couple à qui il a fait son singulier cadeau pour voir l’accueil qu’il lui est réservé. Si l’œuf est rejeté, le coucou le reprend pour le porter ailleurs. L’appétit de l’oisillon est vorace et il épuise sa nourrice qui peine à le rassasier. Aussi, les petits oiseaux l’ont en horreur car il ressemble à un oiseau de proie ! Cependant, bien des merveilles sont racontées sur cet habitant des bois et des forêts. On prétend qu’il arrive chez nous au printemps en voyageant de nuit sur les épaules du milan qui lui sert de monture. A la fin de l’été, il se métamorphose en faucon ou en épervier pour passer l’hiver et redevenir Coucou à la belle saison. On lui accorde aussi le don de prédiction. Les jeunes filles le consultent pour savoir quand elles se marieront ; le nombre de cris qu’il pousse leur indique combien d’années elles ont à attendre. Mais quand il chante trop longtemps c’est qu’il est posé sur une branche magique, sa prédiction n’a alors plus aucune valeur. Si l’on entend son premier chant au printemps, il donne de l’argent. Chez certains il annonce le temps, chez d’autres il est de mauvais augure quand il chante la nuit ou dans la forêt encore dépouillée de ses feuilles. Chez d'autres encore, il est un signe de bonheur quand on entend son premier chant dans les bois verdoyants. Ne pas entendre son cri monotone de tout le printemps présage la mort, le deuil et la tristesse. En magie, un Coucou enveloppé dans une peau de lièvre provoque le sommeil. Les filles placent dans leur bain la branche sur laquelle il a chanté afin d’être aimées. Il y a bien longtemps, il était l’emblème de la déesse Héra, sœur de Zeus que ce dernier séduisit sous la forme de cet animal en se posant sur ses genoux. Le Coucou au plumage gris qui épouvante ses semblables en clamant son cri, est l’oiseau du deuil et de la mélancolie ! 

Cuculus canorus (Coucou gris), 1873 par John Gerrard Keulemans.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

17 novembre 2014

Le Crapaud, principal ingrédient des potions magiques !

Fidèle compagnon des sorcières, le crapaud, au corps ventru couvert de verrues, évoque la laideur, les lieux humides et les marécages sombres et hantés. Il a le jour en horreur et vit ordinairement dans les lieux ombragés où il peut facilement se dérober à la clarté. Il passe l’hiver tapi sous des vielles pierres, dans des trous qu’il creuse et dans les fentes des rochers. Fort commun dans nos jardins, il fait bonne guerre aux cloportes, aux limaçons, aux mouches et aux cousins. Souvent, on le trouve à l’ombre de la sauge et de la ciguë dont il est friand. Quand on le surprend, il se gonfle aussitôt de l’air qui l’environne et lance des sucs fétides dont il est imbu. Principal ingrédient des potions magiques, le crapaud était considéré, autrefois, comme une créature mortifère. Cependant, les sorcières prenaient grand soin de ce démon familier qu'elles nourrissaient de leur propre main. Elles l’accoutraient d’un habit de velours vert et le paraient de clochettes pour aller danser les nuits de pleine lune. Toujours posé sur leur épaule gauche, cet animal que le diable en personne baptisait le jour du sabbat, assistait ces dernières dans la préparation de toutes sortes de maléfices. En effet, cette bête venimeuse, à la peau garnie de pustules, sécrète un fluide que les sorcières connaissent bien. Les propriétés de cet élixir batracien étaient employées dans la composition de l’onguent de vol qui leur permettait de rejoindre le sabbat. Au moyen-âge, on attribuait à ce « poison de crapaud » un grand nombre de crimes et d’empoisonnements. On dit qu'un crapaud séché, placé dans un pot enterré dans un champ, provoque la pluie et protège les récoltes des tempêtes et des vents mais déchaîne, parfois, des pluies de crapauds ! Capable de cracher son venin à la figure du vilain qui le tourmente, cet amphibien infernal peut faire évanouir celui qui le regarde fixement dans les yeux. Toutefois, cette créature hideuse peut se révéler, quelquefois, être un merveilleux prince charmant. Le crapaud doit être alors embrassé afin que le sort soit dissipé !

Kunstformen der Natur, 1904 - Batrachia by Ernst Haeckel.

"Die Gartenlaube". Image from page 133 of journal Die Gartenlaube, 1873.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : "Le crapaud a en lui une grande chaleur et une grande âcreté ; semblable aux vents dangereux qui accompagnent les éclairs, le tonnerre et la grêle, il a, dans sa verdeur, une sorte d'habileté diabolique. Il cherche à demeurer dans la terre et sous la terre : il cherche à rester à proximité de l'homme, et parfois se tient tout près de l'homme, véritable danger pour celui-ci..." 

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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11 novembre 2014

Le chat noir, une créature mystérieuse et diabolique

Entouré d’une aura de mystère, le chat noir, aux yeux luisants comme des diamants, est un animal maléfique qui se déplace avec aisance dans les ténèbres. Doué de pouvoirs magiques, il possède neuf vies et conspire avec le diable. Créature de mauvais augure et compagnon des sorcières, il fait l’objet de croyances particulières. Le chat noir peut appartenir à neuf propriétaires mais il emportera l’âme du dernier tout droit en enfer ! On affirme que le démon revêt les formes les plus diverses pendant les nuits de pleine lune et qu’il apparaît sous la forme d’un chat noir aux carrefours des chemins isolés. Quant aux sorcières, elles ont le pouvoir de se changer neuf fois en chat et de se faire transporter dans les airs sur son dos hirsute d’où s’échappent des étincelles. C’est pourquoi, autrefois, on coupait la moitié de la queue ou l’oreille de son chat pour l’empêcher d’aller au sabbat. On lui attribue le pouvoir de prédire le temps, les séismes, les tempêtes et les vents. Aussi, il fait pleuvoir quand il passe sa patte derrière l’oreille. Cependant, il fut longtemps la victime idéale des sacrifices et seuls les chats porteurs d’une tâche blanche, la marque de l’ange, pouvaient échapper aux feux de la Saint-Jean. On prétendait que les os du chat, celui de la tête ou celui du tibia, avaient la propriété de rendre complètement invisible quand ils étaient bouillis dans un brouet d’herbes magiques. Quelques gouttes de sang tirées de sa queue soignaient certaines maladies ou servaient à écrire des charmes pour éloigner les maléfices. Les sorciers composaient un collyre avec les yeux de chat qui permettait de voir les ombres des démons. Il existe un chat noir sorcier que l’on nomme Matagot qui ne chasse pas la souris mais enrichit son maître par une pièce d’or qu’il rapporte tous les matins. Toutefois, en échange de ses bienfaits, il exige d’être nourri avec la première bouchée de chaque plat et de boire le lait des nourrices. Maltraiter cet animal entraîne sa terrible vengeance. D’ailleurs, on dit que même mort ce chat ne l’est vraiment jamais tout à fait. Diabolisé ou sacralisé, le chat est animal domestique infidèle entièrement libre que rien ne peut retenir. Ennemi de toutes contraintes, on dit qu’il a une malice innée, un penchant pour la petite rapine et qu’il se dérobe habilement au châtiment. Pourtant, cet animal rusé, adroit, souple et voluptueux à des talents de prédateur bien utiles. Il connaît toutes les retraites des rats et des souris, les passages et les issues les plus étroites et donne, parfois, la chasse aux crapauds et aux serpents avec ruse et dextérité. Mystérieux et énigmatique, ce chasseur de rongeurs, nous délivre des nuisibles de récoltes et nous préserve des maladies. On assure que tous les chats noir on un poil blanc. Si vous trouvez ce poil dans son épaisse fourrure, votre chat noir se changera sur le champ en un merveilleux talisman !

Ci-dessus à gauche, un chat noir assistant les trois sorcières de Macbeth. Illustration d'Eugène Le Roux, 1807/1863. Gravure ancienne.fr le premier Salon virtuel permanent consacré aux estampes et gravure anciennes.

 


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23 mai 2014

Le Merle, un oiseau plus noir que le corbeau

Cet oiseau se distingue par la couleur de son bec, le tour de ses yeux cerclés d’un beau jaune d’or et sa robe d’un noir profond nullement altéré par des reflets, comme celle de la corneille ou du corbeau. Le Merle aime la solitude et habite de préférence les bois sombres et épais plantés d’arbres toujours verts, comme le genévrier et le sapin. Toutefois, l’hiver on l’aperçoit souvent dans nos jardins. C’est un oiseau qui chante fort bien et même quand tous les autres oiseaux se taisent, il fait retentir dans les airs un sifflement éclatant bien avant les beaux jours du printemps. Capable de retenir les chants qu’on lui apprend et d’imiter les sons de différents instruments, il sait contrefaire la voix de l’homme et des animaux. Il se nourrit de baies, d’insectes, de vers et des fruits du sorbier dont il est particulièrement friand. Difficile à approcher, le Merle est un oiseau fin et rusé qui découvre les chasseurs de très loin, grâce à sa vue perçante. On dit que la chair des jeunes Merles est bonne à manger quand ils sont engraissés de raisins au temps des vendanges. L’huile où l’on fait cuire ces oiseaux est recommandée pour la sciatique et leur fiente dissoute dans du vinaigre fait disparaître les rousseurs du visage et les tâches de la peau ! Pour faire avouer tous ses méfaits à une personne endormie, mettez le cœur d’un Merle sous son oreiller. Dans la mythologie celtique ce volatile est lié à la magie et à l’Autre Monde. Aussi, Merlin l’Enchanteur aime se transformer en cet animal pour voyager dans le passé et l’avenir. On raconte qu’il existe un Merle blanc gardé dans une grotte par deux terribles dragons ; cet oiseau merveilleux plus léger que l’air a le pouvoir de rajeunir celui qui s’en empare. Mais prenez garde car le diable se montre parfois sous la forme d’un Merle. Cependant, on prétend que cet oiseau plus noir que le corbeau ne vit pas très longtemps parce qu’il a pour coutume de dormir cul au vent !

Blackbird by Johann Daniel Meyer, miniature Mahler in Nuremberg; Volume 2; Nuremberg, 1752. (image modified)

 


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10 avril 2014

Le Rouge-gorge, un oiseau bagarreur et querelleur

Rouge-queue, Rossignol d’automne, Rubiette, Rossignol d’hiver, Bonhomme-misère… Ce charmant petit oiseau coloré d’un roux ardent sur la gorge et la poitrine, abonde dans les sous-bois, les forêts de feuillus, les bocages et les haies. A l’automne, il devient tout rond et ventru en se nourrissant d’alises, des fruits des ronces et des raisins dans les vignes. Curieux et familier, le Rouge-gorge accompagne volontiers le jardinier dans ses travaux de labours pour attraper les insectes et les vermisseaux fraîchement sortis de terre. Au plus fort de l’hiver, il s’aventure dans les mangeoires des jardins et frappe du bec aux vitres des habitations pour réclamer quelques miettes de pain. Parfois même, il entre dans les maisons sans paraître effarouché. Au printemps, il retourne à la solitude des forêts dans les lieux frais à l’ombrage des feuillages épais. Il affectionne les cours d’eau, les étangs et les ruisseaux où il boit souvent et se baigne pour entretenir son plumage. Cependant, ce petit volatile d’aspect si doux et tranquille est d’un naturel batailleur, insociable et querelleur. C’est un grand solitaire qui ne supporte pas la vue d’un congénère. Toujours sur ses gardes, il gonfle son plastron rouge pour défendre son territoire et combat jusqu’à la mort si l’intrus ne cède pas. Le Rouge-gorge tapisse son nid de mousses et d’herbes douces, près de la terre dans les broussailles ou à l’intérieur des vieilles souches. On dit qu’il chante en toutes saisons, au moins aussi bien que le Rossignol. Dès l’aube on peut entendre le chant aimable de cet oiseau matinal. Aussi, le soir, quand tous les autres oiseaux sont couchés, il est le dernier à chanter. Certains affirment que le Rouge-gorge a une chair très fine et qu’il est délicieux à manger quand il est bien gras ! Emblème des martyrs de la foi, on dit que cet oiseau forestier déjoue les sortilèges et tous les pièges du Malin et qu’il est le porteur des messages heureux des génies bienfaisants et du bon dieu !

Le Rouge-gorge familier. An illustration of a European Robins by Henrik Grönvold, ca. 1907-1908. The Birds of Great Britain and Ireland, Order Passeres, vol. I, plate 15.

 


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6 avril 2014

Le Moineau, un oiseau réputé pour sa lubricité et sa paillardise !

Petit moine, Pierrot, Moinet, Piaf… Vif et sautillant, ce petit passereau robuste et effronté ne vit que dans les lieux où l’homme habite et sa présence nous est tout naturellement familière. Plein d’audace, il pullule et voltige dans les villes sans craindre le bruit et les passants. Maraudeur et gourmand, la rue lui offre de nombreuses possibilités de se nourrir. Dans les campagnes, au temps de la moisson, il dérobe les grains de blé qu’il trouve dans les champs. Très sociable, il vit souvent en bande. A la belle saison, ils aiment se réunir dans les arbres pour piailler ensemble. Cependant, le Moineau craint l’hiver, il se réfugie alors en solitaire dans un trou de muraille ou à plusieurs dans le même gîte pour se réchauffer pendant les grands froids. Aussi rusé que son ennemi le chat, il se méfie des pièges qu’on lui tend mais quand on ne cherche pas à lui nuire, il devient confiant. Prolifique, au moins autant que le lapin, il élève une nombreuse famille dans un nid modeste fait de quelques brins de paille et de brindilles qu’il place dans les endroits les plus variés ; sous les tuiles de nos maisons, derrière nos volets, dans les pots de fleurs suspendus… Parfois il fait la guerre aux hirondelles et aux pigeons pour les chasser de leurs nids et prendre leur place. Cet animal très ardent en amour est un symbole de la luxure et de la vulgarité. En effet, le moineau mâle est renommé pour sa lubricité et sa paillardise ; Pline assure qu’il succombe épuisé par ces voluptés avant la fin de l’année qui l’a vu naître ! Aussi, on le consacrait à Vénus pour sa grande fécondité et le char de cette divinité était attelé de deux moineaux. On prétend encore que la cervelle et les œufs de moineau ont des vertus aphrodisiaques. Pourtant, ce petit oiseau de nature très éveillé en amour, que l’on a longtemps accusé à tort de pillage des moissons est un volatile sympathique, plein de fantaisie qui fait la joie des citadins en venant   manger  volontiers  dans  leurs  mains !

An illustration of a male and a female House Sparrow from The House Sparrow at Home and Abroad, 1878. Edwin Sheppard, engraved by Sinclair & Son.; in a book by Thomas George Gentry.

 

Selon Hildegarde de Bingen dans "Le livre des subtilités des créatures divines" : Le Moineau est plus fort que chaud : il a beaucoup de fantaisie dans sa conduite, à cause de son astuce et de sa versatilité. Il aime voler en groupe pour ne pas être attaqué par les autres. Il se tient dans l’air épais ; c’est pourquoi il a une chair malade, qui ne convient ni aux malades ni aux bien-portants. Il ne sert à rien en médecine.

 


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27 janvier 2014

L’hirondelle, un oiseau de bon augure

Poule de dieu, Messagère de la vie, Progne, Harondelle, Rondine, Herondelle, Hirondelle des cheminées… Il n’y a point d’oiseau qui vole avec autant d’agilité et de rapidité. Ces filles de l’air qui donnent la chasse aux insectes et parcourent les airs en tous sens, changent de direction avec aisance à tout instant. Les hirondelles ne s’éloignent jamais des lieux inhabités et nichent sous nos toits et dans les endroits où les chats, les rats et les oiseaux de rapine ne peuvent aller. Ces oiseaux de passage ont des mœurs sociables et se réunissent souvent en troupes nombreuses en se prêtant secours mutuellement. À l’entrée de l’hiver, elles disparaissent dans de nouvelles régions et reparaissent vers l’équinoxe de printemps pour demeurer avec nous pendant la belle saison. On croyait autrefois qu’elles se jetaient en nombre dans les puits et dans la vase des étangs, pour passer leur quartier d’hiver aux fonds des eaux dans l’engourdissement et qu’elles ressuscitaient à la chaleur du printemps, ce qui paraît très surprenant ! Quand elles effleurent la terre et la surface des eaux pour saisir les insectes, c’est un signe de pluie et quand elles volent haut dans le ciel, c’est signe de beau temps. Cependant, quand elles passent sous le ventre des vaches, elles font tourner leur lait en sang. On craint de tuer ces oiseaux de bon augure car il en résulte à chaque fois un orage violent. Détruire leur nid est un sacrilège parce qu’elles viennent de loin pour porter bonheur aux humains. Dans leur estomac se trouve des petites pierres plates et rondes qu’elles avalent pour faciliter leur digestion. Ces « Pierres d’hirondelle » étaient très vantées pour vaincre le mal d’yeux. On dit que les hirondelles rendent la vue à leurs petits atteints de cécité en employant le suc d’une herbe appelée chélidoine, qui sort de terre à leur retour et fane à leur départ. La cendre d’hirondelle mêlée dans du vin miellé adoucit les douleurs de la luette et les affections du gosier. Pour se faire aimer de tout le monde, portez sur vous le cœur d’une hirondelle. Aussi, offrez un anneau déposé pendant neuf jours dans le nid d’une hirondelle pour être aimé. On peut provoquer des insomnies à quelqu’un en posant un œil d’hirondelle dans son lit. Servir des hirondelles rôties à son vieux mari peut l’incliner à l’amour… Née d’une métamorphose, l’hirondelle était autrefois Progné, une princesse antique qui fit manger à son mari le corps de son enfant pour le punir d’avoir violenté et rendu muette sa sœur Philomèle. Les dieux pris de compassion les changèrent l’une en hirondelle et l’autre en rossignol. Consacré à Pallas et sacrifié à Vénus, cet oiseau était immolé aux dieux Lares, les gardiens de la maison et du foyer. Gentille demoiselle, l’hirondelle au cœur fidèle apporte sur ses ailes les beaux jours et le printemps !

Illustration by Louis Agassiz Fuertes of a Tree Swallow (Tachycineta bicolor) and a Barn Swallow (Hirundo rustica), from The Burgess Bird Book for Children, 1919.

 


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18 janvier 2014

Le Rossignol, chantre des bois et des forêts

Créature noctambule, timide et solitaire, le Rossignol se plaît à l’ombre des bosquets près des cours d’eau frais et ombragés. Il fuit l’ardeur du soleil et le froid et fait son nid dans les buissons épais et les broussailles touffues. Célébré de tous temps, cet infatigable musicien chante nuit et jour au printemps en faisant retentir dans les bois une mélodie qu’il varie de mille façons. Dans cette saison, le chant merveilleux qui s’élève de ce frêle oiseau est extraordinaire, on dit même qu’il chante en dormant. Cependant, quand il fait ses petits vers l’été, il devient soudain muet. Comparable à la voix des Muses, la sonorité de son chant est admirable par sa douceur, sa variété et son éclat. Pourtant, cette mélodie est parfois teintée d’une mystérieuse mélancolie. Elle est ressentie par certains comme une plainte, un gémissement, un chant funèbre et désespéré où l’on croit entendre : « Itys ! Itys ! ». C’est Progné, une princesse antique qui se lamente sur son fils Itys qu’elle a tué pour venger sa sœur Philomèle violentée et rendue muette par Térée. Condamnée pour toujours à chanter ses lamentations, Progné fut changée en Rossignol, le plus mélodieux des oiseaux chanteurs et Philomèle en hirondelle. Pourtant, le nom de Philomèle restera attribué au Rossignol. On prétend que cet oiseau est fort bon à manger quand il est engraissé et que la délicatesse de sa chair en fait un met exquis. Autrefois, les poètes se rendaient savants et agréables en mangeant des langues de Rossignols pour leurs talents à chanter et à parler. Emblème de la vigilance, les anciens croyaient qu’il ne dormait jamais et que sa chair était bonne pour provoquer des insomnies quand on la posait sur le cœur et les yeux ou sous l’oreiller d’une personne endormie. En médecine, sa chair était vantée pour l’épilepsie et son fiel aiguisait la vue. Le Rossignol a les reptiles, l’Epervier et l’Aigle dont il redoute les serres acérées, en horreur. En effet, un crapaud ou un serpent fixant du regard un Rossignol chantant sont capables de lui faire perdre la voix, au point qu’il finit par tomber tout droit dans la gueule de ces derniers. Doté d’une âme d’artiste, cet oiseau gracieux et mélodieux, amoureux de la musique, fait entendre dans le silence des nuits de printemps des sons enchanteurs et pénétrants que l’on écoute avec ravissement !

Le Rossignol Philomèle, Nachtigall (Luscinia megarhynchos). In J. F. Naumann,
Naturgeschichte der Vögel Mitteleuropas, Gera, 1905.

 


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29 décembre 2013

Le Pivert, un oiseau prophétique annonciateur de la pluie

Pic de la pluie, Plui-plui, Pleu-Pleu, Becquebo, Bequebois, Pic de Mars… Sauvage et farouche, cet oiseau au plumage aux couleurs éclatantes d’un agréable mélange, vit en solitaire dans les forêts et loge dans le creux dans les grands arbres où il établit son nid. Parfois, il fait retentir des cris aigus dans les airs qui troublent le silence des bois et annoncent la pluie. Le Pivert monte aux arbres comme les chats, s’attache et grimpe en tous sens sur le tronc à l’aide de ses pieds courts et musclés et de ses gros ongles fort robustes et arqués dont la nature l’a dotés. Cependant, il ne peut trouver sa nourriture que dans l’écorce des arbres. Condamné nuit et jour à cette tâche, il mène une vie laborieuse, travaillant sans relâche pour déloger ses proies en frappant l’écorce des chênes les plus durs à coups redoublés. Quelquefois, il descend à terre pour déguster une fourmilière dont il est friand. Autrefois, on lui attribuait même l’invention de la charrue à cause de la puissance et de la forme de son bec. Consacré au dieu Mars, le Pivert est un oiseau prophétique depuis l’antiquité. Né de la métamorphose du roi Picus qui osa repousser les avances de la redoutable magicienne Circé, il rendait les oracles sous sa forme nouvelle et prédisait l’avenir à ceux qui l’interrogeaient. On prétend qu’il frotte son bec sur une herbe magique connue de lui seul. Toujours couverte de rosée, cette herbe mystérieuse qui brille la nuit est capable de ramollir le fer et de donner une force extraordinaire au Pivert, on la nomme l’herbe du Pic. Le Pivert est aussi le farouche gardien de la pivoine, une plante au pouvoir de faire fuir les fantômes et les apparitions nocturnes. Cependant, prenez garde à cette jolie fleur que vous aurez soin de cueillir au milieu de la nuit, car si le Pivert s’en aperçoit, il sautera aux yeux de celui qui la portera !

 

Quand il sent la pluie, le Pivert gémit.

''Picus viridis'' (Green Woodpecker) from: NAUMANN,
NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS: Band IV, Tafel 29 - Gera, 1901.

 


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30 novembre 2013

La fourmi, symbole de la minutie et de l’économie

On ne tarit point d’éloge sur cet animal et beaucoup s’émerveillent de son ardeur pour le travail, de sa prévoyance et de son génie industrieux. En effet, il règne l’ordre le plus grand dans sa société. Les ouvrières sont les maîtres de la maison et commandent aux mâles et aux autres femelles. La construction du nid est leur principale occupation. Les fourmis creusent le sol et de profonds terriers en portant au loin les matériaux qu’elles déblaient. Certaines se font même un toit de brindilles, de paille et de buchettes disposées avec art, qui recouvrent tout le nid. Le sommet de ces amas est ouvert pendant le jour mais comme les fourmis dorment la nuit, elles ferment la porte au coucher du soleil ou par temps de pluie. Les fourmis remplissent leur grenier à la belle saison au temps des moissons mais elles sont inactives l’hiver et sombrent dans l’engourdissement. Carnassières, elles dissèquent les charognes avec la plus grande propreté, amassent des fruits et des grains qu’elles rapportent à la fourmilière. Elles ont une grande passion pour tous les aliments sucrés et pénètrent dans nos maisons pour piller nos provisions ! On dit que les fourmis ont du sentiment mais aussi de l’esprit et qu’elles reconnaissent les membres de leur société en se touchant les antennes ce qui leur permet aussi de parler, de prendre des nouvelles, de tenir un conseil et d’échanger leurs idées. Quand l’une d’elles est blessée, la première qui passe lui porte secours et la transporte au nid mais les fourmis étrangères sont traitées en ennemies. Ainsi, des combats sans merci peuvent apparaître entre familles d’une même espèce. On dit qu’elles prédisent les vents et le mauvais temps et que les hommes honnêtes et polis se transforment en fourmis après leur mort. Remède contre la paresse, les fourmis ont des propriétés curatives et on les retrouve dans de nombreuses préparations de la médecine ancienne. Elles étaient excellentes pour réparer les forces abattues et ranimer les esprits. On les recommandait aux femmes stériles, aux vieillards et dans les maladies du cerveau, les vertiges, la paralysie et les tremblements. Macérées vivantes dans du vin ou de l’eau au bain-marie, elles guérissaient la lèpre et la surdité. Broyées et utilisées en cataplasme, elles soignaient rhumatismes et névralgies. On prétendait que les fourmis ailées avaient des vertus aphrodisiaques. Infusées dans de l’huile de sureau, elles n’avaient pas leur pareil pour stimuler l’amour. Savantes, sages et prudentes, on ne trouve point dans la nature de créatures si petites pouvant porter des charges aussi lourdes en proportion de leur poids. Cependant, n’accordons-nous pas trop de qualités merveilleuses à ces fourmis modèles de toutes les vertus ? N’oublions pas que ces insectes sont très incommodes au jardinier et qu’ils portent au derrière un aiguillon piquant qui cause douleur et démangeaison. Et même si ces laborieuses et ingénieuses fourmis surpassent en force tous les autres animaux, elles ne sont pas très prêteuses ; c’est là leur plus grand défaut !

 

Auprès de vos fruitiers et de vos rosiers semez de la ciboulette
pour empêcher les fourmis d’y grimper.

from Aesop's Fables - by Milo Winter, 1886/1956.

Isopet, atelier de Richard de Montbaston
Paris, vers 1330
Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 15123, fol. 36v.

La Cigale, une créature musicale et estivale, article

 


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9 novembre 2013

La Cigale, une créature estivale et musicale

Emblème de la musique et de l’insouciance, cet insecte frugal, mélodieux et estival, habite les pays chauds et se tient ordinairement sur les arbres et dans les vignes. Pendant les chaleurs, vers le temps de la moisson, la Cigale est particulièrement active et fait entendre un chant bruyant. Elle a une passion pour le soleil et a les lieux ombragés en horreur car le froid l’engourdit ou la détruit. A l’état de nymphe, elle passe plusieurs années enfouie dans la terre en se nourrissant de la sève des racines sans jamais aller crier famine à la fourmi sa voisine ! Au début de l’été, elle se hisse vers la lumière, grimpe sur les arbres et se métamorphose pendant la nuit. Parvenue à sa forme nouvelle, la Cigale se nourrit du suc qu’elle pompe sur les feuilles et les branches et non point de rosée comme les anciens le disaient. Puis, quand toute l’ardeur du soleil l’a réchauffé, elle voltige dans les airs d’un vol fort léger. La Cigale a un grand talent pour le chant, on dit même qu’elle aurait appris à chanter aux Muses. Autrefois, les paysans affirmaient que lorsque son chant était vif et continuel, il présageait un bel été et une riche moisson. Dans les temps antiques, les grecs considéraient les Cigales comme un met exquis et se faisaient servir les larves de ces insectes à leur table. Estimée en médecine ancienne, la Cigale était séchée, réduite en poudre et donnée en potion pour modérer les fièvres et apaiser la migraine. En infusion, elle calmait les nausées. Certains prétendaient que quelques cigales séchées avec autant de grains de poivre soulageaient les coliques. Rôties et mangées, elles étaient bonnes pour les douleurs de la vessie. Selon la légende, la Cigale serait née de la métamorphose de Tithon, un mortel que l’Aurore enleva et dont elle fit son époux. Elle rendit ce dernier immortel mais oublia de lui donner la jeunesse éternelle. Tithon fut donc condamné à subir sans fin le fléau de la cruelle Vieillesse. Sensible à son triste sort, la déesse changea Tithon en Cigale, une créature musicale qui se nourrit de la rosée qu’elle verse à son lever matinal !

 

La Fourmi, symbole de la minutie et de l'économie, article

La cigale du frêne (Cicada fraxini) sous ses divers états. Gravure sur bois avec des rehauts d'aquarelle par L'Atelier de la Gravure Ancienne, Laetitia Quennevat (coloriste sur gravure ancienne). Gravure ancienne.fr le premier Salon virtuel permanent consacré aux estampes et gravure anciennes.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


Ces œuvres sont protégées par une certification CLEO qui confère à son auteur une date de création certaine sur son œuvre. Une signature numérique atteste de cette antériorité. Elle est soumise aux dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. Toute reproduction ou représentation totale ou partielle doit faire l’objet d'une demande d'autorisation auprès de l’auteur. Concept et titres déposés et enregistrés à l'INPI : Institut National de la Propriété Industrielle.

4 octobre 2013

La Libellule, l’Aiguille du Diable

On la nomme Demoiselle à cause de son allure délicate, de la finesse de son corps orné d’agréables couleurs et de ses grandes ailes irisées, ouvragées comme de la dentelle. La Libellule se déplace dans les airs avec une rapidité extraordinaire. Virevoltante, elle anime les eaux calmes et dormantes des étangs par ses acrobaties aériennes étonnantes. Elle parcourt les jardins, les prairies, longe les ruisseaux, danse autour des roseaux et plane au-dessus de l’onde en se nourrissant de mouches, de moustiques et d’éphémères, qu’elle attrape sans jamais ralentir son vol. Cependant, il ne faut pas oublier que c’est une grande carnassière aux inclinations meurtrières, qui mène une guerre sans merci aux autres insectes ailés. Armée d’une forte mâchoire aux dents acérées, elle fond sur ses victimes comme un oiseau de proie. On prétend que ses ailes sont tranchantes comme un couteau et que sa piqûre est mortelle. Porteuse de présages, la Libellule qui entre dans les maisons annonce une visite mais celle qui vous touche le front augure une mort prochaine. Attrapez-là et vous vous marierez dans l’année sans l’avoir cherché ! Certains l’employaient en décoction avec des feuilles d’acacias pour soigner le mal d’oreilles. La Libellule était considérée autrefois comme une proche alliée de l’araignée. Les anciens lui accordaient le pouvoir de se changer en mauvais esprit et la surnommaient Sorcière, Aiguille du Diable, Crève-œil, Flèche du Diable, Tire zyeux, Couturière ou bien encore Cheval du Diable car ce dernier chevauche une Libellule pour se rendre au sabbat. A la nuit tombée, on dit qu'elle se transforme en aiguille pour percer les oreilles, crever les yeux des humains et coudre la bouche des enfants menteurs ! Pourtant, cette chasseresse rapide et gracieuse des mares et des marais est bien utile et tout à fait inoffensive pour l’homme. Toutefois, prenez garde à ces élégantes Demoiselles aux ailes de tulle qui planent dans les airs au crépuscule !

A Dragon-fly, Two Moths, a Spider and Some Beetles, With Wild Strawberries, 17th century – Author: Jan van Kessel, senior - Ashmolean Museum, Oxford; Bequeathed by Daisy Linda Ward, 1939.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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2 octobre 2013

Le Coq, créature de lumière

Il n’y a point d’habitations champêtres où l’on ne rencontre cet oiseau terrestre que l’homme loge, élève et nourrit. Véritable horloge vivante, il indique le lever du jour et la tombée de la nuit en chantant à l’aube et au crépuscule. Coiffé d’une superbe crête, chaussé d’éperons et doté d’un cocorico arrogant et triomphant, le Coq incarne les combats et la victoire, mieux vaut mourir que céder ! Il était en grand honneur dans l’antiquité à cause de sa hardiesse et de sa bravoure. Symbole du courage et de la vigilance, le Coq était l’un des attributs de Minerve, de Mercure et consacré à Apollon, parce qu’il annonce le lever du soleil. On l’immolait aussi sur l’autel des déités, en particulier à Esculape quand survenait la fin d’une maladie et à Bacchus pour la conservation de la vigne. Dans les entrailles de cet animal se forme une pierre fabuleuse nommée « Pierre alectorienne », à qui les anciens donnaient la propriété de décupler force et courage. Cependant, il y a dans le Coq des vertus propres à la sorcellerie et à la magie. Autrefois dans les campagnes, les sorcières sacrifiaient cet animal et mangeaient sa crête coupée en treize parts avant d’exécuter leurs maléfices. On prétend que certains vieux Coqs pondent des œufs. De ces œufs maudits couvés par un crapaud, il sort une créature maléfique appelée Basilic. Toutefois, cet oiseau de lumière a le pouvoir d’éloigner toutes les puissances infernales et de conjurer les mauvais sorts. Son chant retentissant qui annonce les premières lueurs du jour, met en fuite les hordes de démons qui s’adonnent au sabbat. Pour l’empêcher de chanter pendant leurs assemblées nocturnes, on dit que les sorciers lui frottent la tête et le front d’huile d’olive ou lui passent un collier de sarment autour du cou. Prenez garde au chant du Coq à minuit, il signifie une mort dans l’année. Dans les lueurs brumeuses du petit matin, le Coq annonciateur de la lumière céleste, sonne la retraite des sorciers, vampires et revenants et dissipe par son chant les ténèbres et tous les esprits malfaisants !

Le Coq dans Le Liber de proprietatibus rerum ou Livre des propriétés des choses, est une œuvre latine du XIIIe siècle du franciscain Barthélémy de Glanville appelé aussi Barthélémy l’Anglais. L’ouvrage fut traduit en français en 1372 par Jean Corbichon, chapelain du roi Charles V le Sage. Jean du Berry, frère du roi, en posséda trois exemplaires dont celui présenté ici et qui date du début du XVe siècle. Bnf

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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27 septembre 2013

Le lièvre et le lapin, créatures lunaires et crépusculaires

On raconte bien des merveilles sur ces animaux fort peureux et timides. Il n’y a guère qu’au clair de lune que l’ont peut les apercevoir jouer, sauter et courir les uns après les autres. Le Lièvre a l’ouïe très fine et les oreilles d’une grandeur démesurée. Au moindre bruit, il fuit dans tous les sens dans une course incroyablement légère et rapide qui devance tous les autres animaux. Pour éviter le chasseur et détourner les chiens, il emploie la ruse et dort les yeux ouverts. Il s’assoit volontiers sur ses pattes de derrière, celles de devant lui servent de bras. D’ailleurs, on le dit capable de jouer du tambour. Quoique très semblables, le Lièvre et le Lapin sont des espèces bien distinctes aux mœurs différentes. Le Lièvre se fait un gîte à la surface de la terre où il demeure exposé tandis que le Lapin, bien plus malin, se creuse une retraite où il se met à l’abri de l’homme, des loups, des renards et des oiseaux de proie. Toutefois, ce dernier à été partout réduit en domesticité tandis que le Lièvre solitaire jouit d’une grande liberté ! Ces animaux se reproduisent si prodigieusement qu’ils sont un symbole de fécondité. Cependant, ils ont tant d’ennemis qu’il est bien rare qu’ils vivent du temps que la nature leur a donné. Le Lièvre est considéré comme un animal lunaire. On prétend qu’il pond des œufs à Pâques, à l’époque de la lune rousse. Aussi, pendant cette période pleine de mystères, les sorcières se changent en Lièvre pour jeter des sorts sur le bétail et commettre leurs méfaits. Selon les croyances, on assure que la rencontre d’un Lièvre sur un chemin est un présage sinistre. Un vieux proverbe dit que quand on mange du Lièvre on est beau pendant sept jours de suite. Si les parents se nourrissent souvent de sa chair, ils sont assurés d’avoir des garçons. Aussi, des jarretières d’absinthe ou d’armoise cousues avec des lanières en peau de Lièvre, permettent de parcourir cent lieues sans jamais s’arrêter. Une patte de Lièvre est un porte bonheur et un excellent remède pour les affections articulaires. Le lait de lièvre mâle est reconnu comme remède souverain pour les infirmités, il est un symbole d’une chose impossible à trouver. On dit que la mémoire du lièvre se perd en courant et que rien ne sert de courir, il faut partir à point, et qui court deux lièvres à la fois, n’en prend pas un !

1. LE LIEVRE, 2.  LE LAPIN (détail)

Histoire Naturelle De Buffon, classée par ordres, genres et espèces, d'après le système de Linné… Volume 8, par Georges Louis Le Clerc de Buffon, René Richard Louis Castel, 1802.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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30 juillet 2013

Le Hérisson, une créature qui ne manque pas de piquants !

Cet animal qui sait se défendre sans combattre, fait fuir tous ceux qui le tourmentent grâce à l’armure épineuse invulnérable dont la nature l’a dotée. Seuls le renard et le loup osent braver ses pointes acérées. Le Hérisson habite volontiers nos jardins mais se retire le jour dans le creux des vieux arbres, à l’abri des ronces, des buissons ou sous un amas d’herbes sèches et de mousse qu’il affectionne particulièrement. Au crépuscule, il part en chasse à la recherche d’insectes, de petits rongeurs, de reptiles, d’oiseaux et parfois de crapauds. Aussi, il se nourrit de serpents qu’il peut détruire en nombre et ne craint pas de loger dans les lieux où ils abondent. On dit que le Hérisson a une adresse toute particulière pour monter aux arbres et s’emparer des fruits en se servant de la pointe de ses piquants pour les transporter. Quand le raisin est mûr, il entre dans les vignes et grimpe sur le pampre pour en manger à satiété. Puis, il se roule sur les grains tombés à terre qu’il perce de ses épines pour les emporter dans sa demeure et les conserver. A l’arrivée du froid, il se roule en boule et tombe en léthargie dans son nid jusqu’au retour des beaux jours. Autrefois, le hérisson était connu pour prédire le temps. Quand il sortait de son terrier, le printemps était arrivé, mais s’il retournait se coucher l’hiver durait encore quelques semaines. Cependant, ce petit mammifère épineux avait très mauvaise réputation chez les anciens qui le qualifiaient de bête immonde. On prétendait que le hérisson tétait aux pis des vaches, qu’il les vidait de tout leur lait et qu’il empêchait même ces dernières de vêler. On l’accusait également de s’introduire la nuit dans les poulaillers pour s’attaquer aux poules, les étrangler et les saigner par le croupion. De plus, il dévorait les poussins sous l’aile de leur mère et volait les œufs pour en déguster le jaune. Les jeunes filles qui avaient le malheur de mettre un pied sur lui pendant leurs menstruations tombaient enceinte et, quelques mois après, accouchaient d’un plein panier de bébés hérissons ! Jadis, sa peau était préparée en décoction ou réduite en cendre pour soigner l’incontinence d’urine et enrayer la calvitie. Manger son œil droit frit dans du lin permettait de voir la nuit. Son foie était très estimé dans les maux de reins et sa peau bardée de piquants servait à lainer les étoffes. Symbole de la gourmandise et de l’avarice, le Hérisson était considéré au moyen-âge comme malfaisant, voleur, sournois et gourmand. Pourtant, c’est un animal inoffensif et paisible malgré ces petits larcins dans les vergers, les vignobles et les potagers. Mais il est vrai que ce petit quadrupède solitaire, que l’on ne peut toucher sans se piquer, n’a pas toujours bon caractère et grogne quand on le dérange sur son territoire ou quand il dort. Qui s’y frotte s’y pique !

Detail of a miniature of hedgehogs rolling on grapes, sticking them to their spines to carry back to their young; British Library Royal 12 F xiii; folio 45r.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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27 juin 2013

La Poule noire et le Pacte avec le Diable

La poule noire à un secret propre à faire apparaître le diable à volonté pour obtenir richesse, pouvoir et faire parler les morts. Lié aux démons, cet animal est indispensable dans les maléfices des sorciers et son sacrifice était, autrefois, synonyme d’invocation satanique. Pendant les nuits de pleine lune, les sorcières immolaient une poule noire en poussant d’horribles cris pour appeler les esprits qui apparaissaient sous les formes les plus immondes. Les magiciens et les devins cherchaient à lire l’avenir dans ses entrailles. On se rendait invisible en portant le cœur d’une poule noire sous le bras droit. Avec son sang, on écrivait le vœu souhaité sur un petit morceau de papier, puis on enterrait le tout à un pied de profondeur. Certains onguents s’appliquaient avec une plume de poule noire. Pour obliger le diable à paraître et faire alliance avec lui, il convient de saisir une poule noire qui n’a jamais pondu et qui n’a jamais vu le coq. Cependant, prenez garde de ne pas la faire crier, vous risqueriez de rompre le charme et de devoir recommencer. Puis, sans jamais regarder derrière vous, rendez-vous à minuit à un carrefour où quatre chemins forestiers aboutissent. A l’aide d’un rameau de coudrier, tracez un cercle en faisant trois fois le tour à reculons en récitant le Pater à rebours. Depuis le centre du cercle, répandez le sang de la poule que vous venez d’égorger en répétant à haute voix les termes de votre marché. Invoquez le diable avec des paroles magiques en criant trois fois : « Poule noire à vendre ! » ou neuf fois : « Robert ! ». Alors, dans un silence pesant, le vent se lèvera, la foudre éclatera en déchirant le ciel et le diable se présentera soudain à vous, éclairé par la lune. Jetez-lui votre pacte signé de votre propre sang, il apposera sa signature et disparaîtra dans un nuage de vapeurs sulfureuses. A ce moment ou neuf jours après, le prince des ténèbres offrira en présent une poule aux œufs d’or que vous seul devrez nourrir et qui couvera votre argent en le doublant le jour suivant ! On prétend que ce pacte avec le démon assure richesse et bonheur pendant vingt ans. Cependant, au terme de cet engagement, il exigera votre corps et votre âme et vous serez voués à son service éternellement !

 

Il est possible de se défaire de ce pacte en le cédant à une autre personne qui s’engage alors solidairement pour vingt ans. Le Diable attend parfois des milliers d’années avant de récupérer l’âme qu’il a achetée !

Second part of the pact allegedly signed between Urbain Grandier and the Devil. This half is also signed by Satan, Leviathan, Astaroth, and a number of other demons. This image is from Dictionnaire infernal by Collin de Plancy (1826).

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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16 juin 2013

La souris, symbole de la vie souterraine

Timide, agile et curieuse, la souris mène une vie nocturne très active. Elle court avec une grande rapidité mais le moindre petit bruit la fait déguerpir. Son ouïe fine et son odorat sont exquis et il n’y a pas d’endroit où elle ne puisse se faufiler. Douée d’une grande fécondité, elle pullule dans tous les lieux abondants en grains et en provisions ; rien n’est à l’abri de sa gourmandise. Elle pénètre partout et ronge même les étoffes, le papier, le bois et les meubles. L’hiver, elle loge dans les trous dans la terre, les vieilles murailles et dans les planchers pour que le froid ne l’engourdisse pas. La souris a beaucoup d’ennemis auxquels elle ne peut échapper et une foule d’animaux s’en nourrissent ; les chats, les oiseaux de rapine, les belettes et les hérissons lui font une guerre sans merci. On dit qu’elle est sensible à la musique et qu’elle prend un grand plaisir à se déplacer sur les touches d’un piano laissé ouvert. Porteuse de présages, elle est un symbole de la vie souterraine et des ténèbres. La souris est gardienne des trésors enfouis. Autrefois, on prétendait que les souris qui s’enfuyaient d’un bûcher enflammé étaient l’âme des sorcières. Aussi, son cri était de très mauvais augure. En s’installant dans les maisons elle annonce une mort prochaine et déserte souvent le lieu dès que la personne est décédée. Pour chasser les souris on enfermait un crapaud dans une cruche à l’endroit où elles viennent. On affirme qu’il ne faut jamais filer le jour du Carême-prenant, de peur que les souris ne mangent le fil toute l’année. On croyait aussi que les souris rôties ou bouillies soignaient les enfants de la coqueluche et de l’intempérance d’urine et que la fiente de souris mêlée avec du miel faisait revenir le poil lorsqu’il était tombé ! Inoffensive, la souris, aux mœurs douces et joyeuses, fuit les lieux inhabités et suit l’homme partout. Les enfants qui affectionnent particulièrement les souris, leur offrent leur dent de lait en échange d’une pièce apportée pendant la nuit. Cependant, ses apparitions surprises sont fort incommodes et inspirent l’horreur aux humains qui cherchent à s’en débarrasser par le poison et les pièges. Pourtant, malgré ces petits larcins et méfaits, certains s’attachent à ce rongeur qui devient un animal de compagnie. Il ne faut pas oublier que sa curiosité et son effronterie sont égales à son insatiable appétit !

The Garden of Earthly Delights, central panel - Detail man with mouse (lower left)
Hieronymus Bosch, 1450/1516.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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22 mai 2013

L’araignée, une prédatrice habile et rusée

Cette habile et diligente ouvrière, aux pattes longues et effilées, s’élève le long du fil qu’elle a créé. Le fil produit par l’araignée n’a pas d’égal en légèreté et en solidité et les sucs qui lui servent à tisser sa toile sont abondants et ne s’épuisent jamais ! Mais sans sa toile, elle serait fort embarrassée pour manger. En effet, elle tend ses filets et attire dans sa trame les insectes qui viennent s’y fourvoyer. Si la proie est rebelle, elle l’entoure d’une grande quantité de fil pour en venir à bout sans peine et l’achever. Les araignées diffèrent dans leur forme, leur couleur et dans leur manière de filer. L’araignée domestique fait sa toile dans tous les recoins de la maison. La vagabonde saisit sa proie sans l’aide d’une toile et ne vit jamais au même endroit. Grande tisseuse, l’araignée des campagnes est dotée de longues pattes très utiles pour se déplacer dans les hautes herbes. Celle des jardins tisse à l’air une toile ronde et saute sur les mouches. La plus vorace et la plus redoutable est l’araignée des caves, au corps noir et velu qui fait son nid dans les vieux murs. C’est la seule qui ne craint pas la guêpe. Toutefois, la plus grosse, la plus hideuse et la plus effrayante des araignées d’Europe est sûrement la mythique Tarentule, très commune aux alentours de Tarente en Italie, qui plonge sa victime dans un état de profonde stupeur conduisant jusqu’à la mort. Autrefois, le seul remède connu pour guérir de sa morsure, était de danser frénétiquement la Tarentelle jusqu’à ce qu’on soit en sueur et hors d’haleine. Cette araignée ne file point de toile mais creuse un trou et se place à l’ouverture pour bondir sur ses proies. Dans l’obscurité, ses yeux brillent comme des diamants lumineux ! Selon le mythe, l’araignée serait née de la métamorphose d’Arachné, célèbre filandière, qui osa défier la déesse Athéna dans l’art de tisser. Offensée de cet affront, l’immortelle la changea en une fileuse araignée. Depuis, elle continue à ourdir sa toile en tirant de son corps des fils déliés. Les anciens regardaient l’araignée comme un présage funeste. Cependant, la tuer portait malheur et de nombreux remèdes étaient concoctés à base d’araignée. Elle était très estimée dans les fièvres intermittentes quand on l’écrasait sur les poignets. Enfermée vivante dans une noix et pendue au cou ou placée sur la partie atteinte, elle mangeait la maladie. Sa toile appliquée sur les plaies arrêtait les saignements. Elle était bonne aussi dans les coliques venteuses : si l’on en fricassait, à la grosseur d’un œuf, avec un peu de vinaigre et qu’on l’appliquait chaudement sur le nombril, elle provoquait la sortie des vents ! On dit encore aujourd’hui que l’araignée à un goût prononcé pour la musique, qu’elle est attirée par la lumière et qu’il faut toujours l’écraser du pied droit. La tuer le soir expose à de grands tourments et porte malheur. Celle que l’on croise le matin est un heureux présage. Aussi, n'ayez pas peur de la laisser grimper sur vos vêtements pour être riche dans peu de temps. Quand elle monte sur sa toile le matin, il pleuvra le lendemain, quand elle en descend il fera beau. Cette créature qui lie ses proies, nous inspire dégout et effroi par son aspect hideux et sa couleur sombre. Pourtant, l’araignée est inoffensive et utile. Elle nourrit les oiseaux et nous débarrasse des insectes volants et rampants. Et puis c’est une grande timide, elle se sauvera en vous voyant. Alors ne l’attrapez pas, laissez-la filer en toute tranquillité !

Quelques célèbres filandières :
La métamorphose d'Arachné en araignée, article

Les Parques, inexorables fileuses des destinées humaines, article

Kunstformen der Natur, 1904 - planche 66 - Arachnides par Ernst Haeckel.
 
 

MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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21 avril 2013

Le Cerf, un animal hautement symbolique

Doux et tranquille, le Cerf se distingue des autres animaux de la forêt par la couleur et la forme de sa haute ramure qui le font ressembler à un arbre. Porteur de nombreux symboles, on lui attribue des qualités de noblesse et de majesté, il est l'incarnation de la puissance, de la virilité et de la fécondité. Ses bois qui tombent chaque année et repoussent au printemps, évoquent la nature dans son éternel recommencement. Les anciens lui donnaient une très longue vie : quatre fois autant que la corneille et neuf fois autant que l’homme ! Il fut de tous temps l’emblème des dieux, des rois et des sorciers qui utilisaient sa ramure pour se parer. Les Gaulois avaient un dieu à la tête ornée de bois de Cerf nommé Cernunnos. Diane, souveraine des bois et des forêts, parcourait l’univers sur un char tiré par quatre Cerfs et Merlin l'enchanteur se montrait parfois sous l'apparence de cet animal. Il y a bien longtemps, les bois d’une grande dureté de ce cervidé, servaient à la fabrication d’outils tranchants et de peignes. Au moyen-âge, on pensait que les bois de Cerf avaient des propriétés curatives et magiques contre certains maux, la ramure droite étant plus efficace que la gauche quand on la brûlait. Aussi, la poudre de ses bois protégeait les semences des intempéries. Ennemi des serpents, on raconte que le Cerf est funeste à ces derniers et que son souffle puissant les arrache de leur repaire, pour les écraser sous ses pieds. Ceux qui portent une dent de Cerf sur eux ou dorment sur une peau de Cerf seront protégés contre les reptiles qui prendront aussitôt la fuite. On prétend qu’une pierre fabuleuse se forme dans son œil à laquelle on attribue des propriétés merveilleuses contre les venins. Ses larmes sont aussi un remède à certaines maladies. La chasse et la capture du Cerf sont le sujet de nombreuses légendes. On le dit sensible à la musique et aux accents de la flûte en particulier qui l’enchante. Il se couche même pour l’écouter et les chasseurs usent de ce moyen pour le distraire et le capturer. Messager entre le monde des dieux et celui des hommes, ce grand herbivore est aussi un animal psychopompe qui guide l’âme des défunts dans l’au-delà. Solitaire, nocturne et crépusculaire, le Cerf est remarquable par sa ramure et sa silhouette élégante et légère !

"Cernunnos", 2012, série Fables © Cécile Decorniquet

 


Découvrez l'univers de la photographe Cécile Decorniquet


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18 avril 2013

La Belette, un petit animal rusé doué de pouvoirs magiques

Petite belle, Dame belette, Petite marraine, La jolie bête, Belle dame, Petite fiancée… Fort vive et rusée, la belette est un petit mammifère carnassier au museau pointu et à la fourrure roussâtre qui mène une vie très active. Son corps fin et sa légèreté lui permettent de se faufiler par les fissures les plus étroites. Véritable fléau des basses-cours, elle vole les œufs et emporte les poussins un par un après les avoir mordu d’un coup de dents. Les poules sont pétrifiées de terreur quand elles entendent la belette. En hiver, elle habite ordinairement les greniers, les étables et les granges. En été, elle parcourt les champs et les prairies à la recherche de petits rongeurs à dévorer qu’elle poursuit jusque dans leur terrier. Grimpeuse agile, elle monte sur les arbres pour piller les nids et se cache dans les buissons pour attraper les petits oiseaux et les chauves-souris dont elle suce le sang. Parfois, elle est si hardie qu’elle s’attaque aux animaux plus gros qu’elle comme le chat avec qui elle se bat. On prétend aussi qu’il y a beaucoup d’antipathie entre la belette, le corbeau et la corneille parce qu’elle mange leurs œufs. Depuis l’antiquité la belette fait l’objet de beaucoup de croyances et de superstitions. Née d’une métamorphose, elle se nommait autrefois Galanthis. Suivante d’Alcmène, elle facilita les couches de sa maîtresse par une ruse mensongère, permettant ainsi la naissance d’Héraclès. Pour cette perfidie, Héra la changea en belette, la condamnant à faire ses petits par la bouche, instrument de son mensonge. Les anciens croyaient que son souffle était venimeux et qu’il faisait enfler la tête et le ventre des bêtes. On raconte encore aujourd’hui qu’elle vole la voix, que son regard fascine les lièvres et qu’elle vient manger le linge dans les armoires. Douée de pouvoirs magiques, elle use d’une herbe mystérieuse dont elle a le secret, qui lui permet de retrouver la santé et de résister aisément au venin des reptiles et des crapauds. Grâce à cette herbe enchantée, connue d’elle seule, la belette serait capable de redonner la vie et de combattre le dangereux Basilic au regard pétrifiant, créature mythique, mi-coq mi-serpent ! Animal de mauvais augure, sa rencontre serait un présage funeste autant que le chat noir. Si une belette vous coupe la route et part vers la gauche, elle annonce une mort prochaine. Jadis, sa chair était employée contre les poisons et les morsures de serpent. Son foie pris en poudre guérissait les vertiges, son cœur séché, mêlé à un peu de cire soulageait les maux de tête et sa cervelle soignait l’épilepsie. A la fois symbole de vie et créature maléfique, la belette a été de tous temps crainte et respectée par les gens superstitieux, de peur de s’attirer la vengeance de ce petit animal rusé et malicieux !

Image from page 149 of journal Die Gartenlaube, 1870.

 


MAGIE VERTE, les herbes et les arbres enchantés


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